samedi 22 septembre 2018

"La Mode du Petit Journal", 22 septembre 1907 ^^

Au sommaire de ce numéro de "La Mode du Petit Journal" paru le 22 septembre 1907, vous trouverez de nombreuses gravures de robes et de toilettes, divers motifs de broderie, ainsi que des instructions permettant de réaliser un corsage de ville et une robe de fillette.

Bonne lecture,

Callisto













mercredi 19 septembre 2018

L'Europe en anciennes cartes postales: promenade à Laeken ^^

Notre tour d'Europe en cartes postales nous emmène à la découverte de Laeken, dans la banlieue nord de Bruxelles. Nous partons de la place Rogier...




La gare du Nord et la voiture 14 du Tram-Car Nord-Midi



L'allée Verte. Nous y longeons le canal.


Nous croisons un premier pont qui enjambe le canal: le pont Amont, l'un des deux pont du square De Trooz.


Plus loin, toujours le long du canal, le nouveau pont (tournant) du chemin de fer et la gare royale (en haut, à droite)



Juste à l'ouest de la gare royale, le "nouveau pont" qui surplombe la rue Outre-Ponts.



Nous sommes dans Laeken même, sur l'avenue de la Reine. Le passage à niveau est supprimé et remplacé par un pont.


Et encore plus au nord, la Tour Japonaise et le Gros Tilleul (avant le 21 avril 1909, date à laquelle la ligne a été électrifiée)



Et pour finir, voici deux belles cartes postales de la Gare du Midi :



Bonne soirée,

Callisto

samedi 15 septembre 2018

Inauguration de la ligne du tramway du Bois de la Cambre, 24 ou 25 avril 1869 ^^

Le 1er mai 2019, Bruxelles fêtera le 150ème anniversaire de son réseau de tramway. Mais le 1er tram bruxellois a-t-il réellement circulé le 1er mai 1869? Rien n’est moins sûr!


Rétroactes.


La plus ancienne source écrite dont on dispose, quant au passé des Tramways de Bruxelles est l’ouvrage "L’Histoire des omnibus et des tramways de Bruxelles", publié en 1899 dans "Le Messager de Bruxelles". Celui-ci n’apporte aucune précision quant à la date d’inauguration ou de mise en service de la ligne de tramway du Bois de la Cambre.

L’ouvrage "Les Premiers Tramways Bruxellois" publié dans les années 20 par l’Ecole Spéciale des Chemins de fer, rue de Jumet 69, à Gosselies ne cite également aucune date pour l’inauguration de la ligne du Bois de la Cambre. Il mentionne seulement: "La ligne fut livrée à l’exploitation au printemps 1869".


Publié au début des années 30, le fascicule "Tramways Urbains" n’est pas plus bavard. Il se contente d’indiquer que: "L’inauguration eut lieu en 1869". 


Guillaume Jacquemyns, à la page 179 de son "Histoire contemporaine du Grand Bruxelles", publiée en 1936, ne prend pas plus de risques: "Dès 1869, le premier tronçon de la ligne, Porte de Namur – Bois de la Cambre, était construit et exploité. Nous devons ce renseignement à Monsieur Dugniolle, Directeur honoraire des Tramways Bruxellois qui nous a remis une note dactylographiée sur les premiers tramways".

Il complète cependant cette information page 180, en mentionnant cette anecdote: "La veille de l'inauguration du premier tronçon, de la porte de Namur au Bois, qui eu lieu le 1er mai 1869, une voiture fit des parcours d'essais et fut littéralement prise d'assaut."
Guillaume Jacquemyns ne cite pas ses sources, mais on présume qu'il tient également ce renseignement d'Edmond Dugniolle.


Dans les sources plus récentes, il y a l’historique des Tramways Bruxellois publié par Roger Pletinckx dans la revue "Présence du Tramway", le bulletin d’information de l’association pour le Musée du Tramway (Amutra). Dans le numéro 9, paru en janvier 1964, on peut lire à la page 13: "C'est le 1er mai 1869 que le premier tronçon de la ligne fut inauguré : il s'agissait du parcours Bois-Porte de Namur."

L’ouvrage d’Emile Cosaert et Joseph Delmelle, "La Belle Epoque", publié en 1976, mentionne: "Le 1er mai 1869, un premier tronçon des Voies Ferrées Belges reliant la Porte de Namur au Bois de la Cambre via l’avenue Louise, est inauguré. (…) Le 1er mai 1869, Bruxelles inaugure donc sa première ligne (ou partie de ligne) de chemin de fer américain."

Voilà donc trois sources – encore qu’elles ne soient sans doute pas indépendantes – qui font référence à la même date. Mais celle-ci est-elle exacte?


L’enquête.

L’enquête débute par la lecture complète des bulletins communaux de la Ville de Bruxelles. Ceux-ci ne font malheureusement pas mention de la mise en service de la ligne ou de son inauguration.

Les différents dossiers administratifs relatifs aux concessions sollicitées par l’ancienne compagnie Morris (autre nom de la compagnie des Voies Ferrées Belges) faisant partie du fonds I 644 d’archives du Ministère du Transport et de l’Infrastructure ont également été consulté aux Archives Générales du Royaume. Aucun renseignement sur la date de l’inauguration ou de la mise en service de la ligne Schaerbeek-Bois n’a pu y être retrouvé.

La réponse à la question est finalement trouvée dans le "Moniteur Belge" du lundi 26 avril 1869, dans lequel on peut lire que: "M. le bourgmestre de Bruxelles, accompagné de la section des travaux publics du conseil communal, a inauguré samedi (autrement dit, le 24 avril) le chemin de fer américain du bois de la Cambre. M. le ministre des travaux publics a fait partie de ce voyage d'essai, qui s'est effectué en 7 minutes.





La même information est reprise dans "l'Echo du Parlement" du 25 avril et dans le "Journal de Bruxelles" du 27 avril 1869, qui mentionne que le chemin de fer américain du Bois de la Cambre a été inauguré "ce dimanche" (le 25 avril, donc).

La ligne est probablement mise en service dès son inauguration, voire le lendemain. Pourquoi attendre:
une semaine à devoir nourrir les chevaux et à amortir les investissements, sans percevoir les recettes, c'est rude d'un point de vue financier. D'autant plus que la voie est posée (depuis le 13 avril) et que la compagnie dispose du matériel roulant (depuis le 8 avril) et des chevaux (depuis le 19 avril).  Ils ont eu 6 jours pour faire des essais et former le personnel. Il n'y a donc aucune raison d'attendre avant de commencer à exploiter la ligne, surtout que l'inauguration a déjà été reportée. La date prévue initialement était le 19 avril, comme le relate cet extrait de "L’Écho du Parlement" du 8 avril 1869: "Le chemin de fer américain, dont les travaux sont poussés avec une grande activité, sera inauguré, selon toute probabilité, le 19 de ce mois pour la partie qui conduit du Quartier Louise au Bois de la Cambre.

De plus, cet extrait du "Journal de Bruxelles" du 28 avril 1869 nous relate que: "L'avenue Louise et le bois de la Cambre étaient aujourd'hui couverts d'innombrables promeneurs de la société bruxelloise, à la faveur d'une splendide journée de printemps. La nouveauté du chemin de fer américain et l'alimentation du lac (effective depuis le lundi 26 avril) y étaient pour beaucoup dans cette agglomération de la foule élégante." On devine, à travers ces lignes, que les voitures hippomobiles de la compagnie Morris sont bel et bien en circulation.


Qu’en retenir ?

La date d’inauguration du 1er mai 1869 n’est pas confirmée par l’ancienne presse belge ni par le "Moniteur Belge". La mention de cette date n'apparait qu'en 1936, soit près de 70 ans après l'inauguration de la ligne, et ne s'appuie que sur une note dactylographiée. Cette erreur peut s’expliquer par le fait que le cahier des charges de la concession Morris mentionnait que: "La première section, s'étendant du bois de la Cambre à la place Louise, sera complétée le 1er mai 1869. La seconde section, de la place Louise à la place des Palais, le 15 mai 1869. Et la troisième section, de la place des Palais à l'ancienne porte de Schaerbeek, le 1er juin 1869."

On notera, au passage, que le premier tronçon "Porte de Namur-Bois", auquel font allusion Guillaume Jacquemyns, Roger Pletinckx et les consorts Cosaert/Delmelle, ne correspond pas à celui du cahier des charges (où il est question du tronçon "Bois-place Louise"). L’erreur est aussi explicable, vu que l’on peut lire, dans le "Journal de Bruxelles" du 2 mai 1869: "Les travaux du chemin de fer américain avancent rapidement. Les rails sont placés jusqu’à l’emplacement de l’ancienne porte de Namur".

Le premier tronçon de ligne du Bois de la Cambre a cependant bel et bien été inauguré le weekend des 24 et 25 avril 1869 vu que cet événement a été rapporté tant par le Moniteur Belge que dans la presse.

En conclusion, le 1er mai 2019, ce seront bien les 150 ans et "6 ou 7" jours du tram bruxellois que nous fêterons !

mercredi 12 septembre 2018

Le dépôt de tramway de la chaussée d’Anvers ^^

Le premier dépôt est construit en 1872 par la compagnie bruxelloise de tramways intitulée "Belgian Street Railway and Omnibus Company (limited)". Ce dépôt comprend une remise pouvant abriter 38 voitures de tramways (hippomobiles, car la traction électrique n’existe pas encore à cette époque) et des écuries pour 128 chevaux. Son adresse est alors "chaussée d’Anvers 178".

Le plan ci-dessous reprend le schéma des divers bâtiments. La construction de l'aile gauche commence le 18 mars 1872 et est terminée en décembre de la même année. Les travaux de construction de l'aile droite commencent le 4 janvier 1873 et se terminent le 20 juillet 1873.


Vue schématique de l'ensemble des bâtiments

Vue des écuries depuis la cour intérieure.

Ce dépôt aurait été désaffecté le 26/03/1902. Les Tramways Bruxellois envisagent de le vendre, d’après ce qu’ils indiquent dans leur rapport annuel de l’année 1902. 


Cependant, on peut lire, dans divers journaux du quotidien "Le Soir", parus entre 1902 et 1904:
* que 40 chevaux et un omnibus de pavé seront vendus publiquement le mardi 1er avril 1902, au dépôt des Tramways Bruxellois de la chaussée d'Anvers, 190, à Laeken;
* que 72 chevaux seront vendus publiquement le lundi 26 octobre 1903, au dépôt des Tramways Bruxellois de la chaussée d'Anvers, 190, à Laeken-Bruxelles;
* que 30 chevaux, ainsi que le matériel suivant camions bascule, coffre à avoine, timons, aires de traits, brides, hache-paille,  chariots de grenier, brouettes en fer, paniers, balances en fer, palonniers en fer, bricoles, sacs, cuvelles d'écurie et brouettes en bois, seront vendus publiquement le lundi 8 février 1904, au dépôt des Tramways Bruxellois de la chaussée d'Anvers, 190, à Laeken.

Il semble donc que le dépôt n'a été désaffecté qu'en 1904 (et non en 1902), et qu'il n'a pas été vendu. On notera que la rue a probablement été renumérotée, vu que le 178 de la Chaussée d’Anvers (première adresse connue) est devenu le 190 chaussée d’Anvers dans les extraits de presse susmentionnés.


On ne sait pas ce qu'il advient du bâtiment après sa désaffectation en tant que dépôt de tramway. Les installations initiales sont en tout cas démolies et un permis de bâtir est demandé, par la société anonyme The Brussels Rinking Co. Ltd. (Nord), qui loue le bâtiment aux Tramways Bruxellois, afin de construire un nouveau hall industriel faisant office de "rinking" (autrement dit, de patinoire à roulette).

L'ouverture du rinking a lieu fin septembre ou début octobre 1909. La patinoire est desservie par les lignes de tram 46, 48 et 49 et  l'entrée générale coûte un franc. Les activités proposées sont nombreuses et variées : elles comprennent des galas et des concours de vitesse. Elles ne s’arrêtent pas non plus au patinage : on y organise également des concours de traction à la corde par équipe, des concours d’élégance pour dames et messieurs, ainsi que des concours de danse (two-step et valse).





On peut lire, dans le journal "Le Vingtième Siècle" du 23 février 1910 que : "Il y a eu foule au rinking de la Chaussée d’Anvers pour assister à la brillante soirée mise sur pied à l’occasion du changement de direction. Les épreuves suivantes figuraient au programme : course à trois jambes, course au tonneau, ainsi qu’une course "cycliste contre rinkeurs", où le cycliste rend un tour aux patineurs. Cette dernière épreuve a obtenu un beau succès, la tâche du cycliste est très dure lorsqu’il doit rendre un tour au patineur, surtout qu’il doit ralentir dans les virages pour éviter les dérapages.



L’exploitation de la patinoire aurait cessé en 1912. Durant la 1ère guerre mondiale, le bâtiment aurait fait office d’entrepôt à farine, du 3 septembre 1914 au 30 avril 1919, du fait qu'il était facilement accessible (car desservi par trois lignes de tram).

Les Tramways Bruxellois y garent ensuite des remorques inutilisées (selon la saison: on y range les voitures fermées en été et les voitures ouvertes en hiver) jusqu’en 1928, année durant laquelle l’atelier de peinture d’Ixelles y est transféré. La peinture s'y faisait à la brosse et sans cuisson.



Le dépôt est encore renuméroté, vu qu’il passe du numéro 190 au numéro 208-210 de la chaussée d’Anvers.

Nous en avons retrouvé un plan, qui doit dater du début des années 1970, car il mentionne les aiguillages installés pour pouvoir accueillir plusieurs motrices articulées.



L'atelier va être "victime" de sa superficie:
* trop petit que pour accueillir les nouvelles voitures de tramways (de plus en plus longues);
* et trop petit que pour accueillir des cabines de peintures conformes aux exigences environnementales.   

L'atelier de peinture est déplacé dans les nouvelles infrastructures du centre de maintenance de Haren et ferme définitivement le 03/12/1993.



Après la fermeture de l’atelier, il était prévu de le raser et de rectifier la chaussée. Finalement, cela n’a pas été le cas, vu que le bâtiment est transformé en centre sportif "Pôle Nord" au début des années 2000.

La façade avant, donnant sur la chaussée d'Anvers.

La façade arrière, donnant sur l'avenue de l'Héliport.

samedi 8 septembre 2018

"La Mode du Petit Journal", 8 septembre 1907 ^^

Au sommaire de ce numéro de "La Mode du Petit Journal" paru le 8 septembre 1907, vous trouverez de nombreuses gravures de robes et de toilettes, divers motifs de broderie, ainsi que des instructions permettant de réaliser une "jupe Cécilia haute nouveauté" en lainage de fantaisie pour dame, ainsi qu'un paletot droit pour petit garçon.

Bonne lecture,

Callisto













mercredi 5 septembre 2018

Albert Jacquet et la chevaline 7, 1920 ^^

Albert Jacquet (20 février 1867 - 22 avril 1944) a fait ses études d'ingénieur à l'Institut industriel du Nord, à Lille. Il travaille d’abord dans une usine de produits chimiques à Liège, puis à la Société Saint-Léonard et termine sa carrière aux Tramways Bruxellois, où il réalise les schémas du matériel roulant de la Société, les plus anciens semblant dater de 1919. S’il n'avait pas rassemblé la documentation lui ayant permis de réaliser ces schémas, elle aurait sans doute complètement disparu. Il a également publié des articles dans diverses revues spécialisées (notamment dans "The Locomotive").

A côté des quelques dizaines de schémas du matériel roulant des Tramways Bruxellois, Albert Jacquet a également réalisé des milliers de dessins (peut-être des dizaines de milliers) d'un tas d'autres véhicules, tant trams que chemins de fer (y compris USA), dont ce  croquis de la chevaline 7 des Voies Ferrées Belges. Le plan est signé et daté du 20 mars 1920.


Ce dessin est accompagné de deux textes, probablement rédigés par les soins de Monsieur Jacquet à la même époque. Le premier nous décrit la voiture et le second la manière dont le timon s'attelle à la voiture..

Le premier texte est ainsi libellé: "La boîte destinée à l'éclairage était garnie intérieurement de miroirs servant de réflecteurs. Cette boîte était munie vers l'extérieur d'une ouverture ouverture ronde garnie d'une lentille pouvant donner un feu rouge à l'avant et un feu vert à l'arrière, selon l'usage ancien.
L'éclairage intérieur. Celui-ci n'est plus d'époque,
vu qu'il a été électrifié.

Le compartiment de première classe était garni de coussins avec dossiers en velours rouge grenat foncé. La garniture du compartiment de seconde classe était de drap gris souris. Ces garnitures étaient fixes. En service, les voitures avaient généralement les secondes classes orientées dans la direction du Bois de la Cambre.

Attention: ce double intérieur rouge grenat n'est pas d'époque!


Le pavillon était muni d'un lanterneau avec châssis de ventilation pivotant horizontalement. Ces châssis étaient garnis de verres rouges étoilés de blanc.



Très élégantes et très soignées, les voitures Morris avaient fort bel aspect. Le panneau principal était peint en jaune de chrome vif avec, au centre, un motif hiéraldique décoratif représentant les armoiries de la Belgique. L'ornementation était complétée par de minces filets noirs et vermillons. Le soubassement était de couleur blanche avec l'inscription "Bruxelles" en caractères noirs ombrés de jaune foncé. La bande de frise, surmontant les impostes de forme mauresque, était jaune avec l'inscription "Voies Ferrées Belges", en lettre noires ombrées de vermillon. Les intervalles entre les impostes étaient blancs avec filets noirs. 



Les garde-corps des plateformes, peints en ocre jaune, ainsi que les rampes d'escalier, portaient le numéro de la voiture en noir, ombré de rouge. La couleur brun foncé avant été adoptée pour la banquette et le dossier à balustres de l'impériale."


Voici maintenant le second texte, qui nous décrit le timon de la 7: "Pour dételer, il suffisait de tirer la chaîne fixée à la broche d’une part, et de l’autre à la rampe du garde-corps de la plate forme. La broche, dégagée de son support en forme de gueule de lion, libérait le timon qui se dégageait du support. Un léger recul des chevaux facilitait la manœuvre.  Le cocher, tenant les guides d’une main, saisissait de l’autre une poignée fixée à la base du timon et soulevait l’ensemble du timon avec sa balance et ses palonniers, pour le réadapter au support "gueule de lion", de l’autre extrémité de la voiture, où il était là aussi fixé à nouveau par la mise en place de la broche.
 
Le support en forme de gueule de lion, dans lequel
la broche venait se loger verticalement, de manière
à maintenait le timon.

Cette manœuvre, extrêmement simple et rapide, s’effectuait à chaque terminus ou bien toutes les fois qu’il était nécessaire de rebrousser chemin. Elle supprimait entièrement l’emploi de plaques tournantes ou de voies en forme de boucle ou de raquette, nécessaires avec les véhicules non symétriques. Au début de l’exploitation, la cavalerie de la société Morris semble avoir été constituée en majeure partie par des sujets de race irlandaise, auxquels ont été substitués par la suite des chevaux provenant de l’élevage indigène. Des vétérinaires expérimentés attachés à la compagnie apportaient le plus grand soin à la sélection et à l’achat des chevaux, ainsi qu’à leur entretien. L’aspect des bêtes était des plus satisfaisants et, grâce à une réserve largement calculée, le travail qui leur était imposé n’avait rien d’exagéré."

samedi 1 septembre 2018

"La Mode du Petit Journal", 1er septembre 1907 ^^

Au sommaire de ce numéro de "La Mode du Petit Journal" paru le 1er septembre 1907, vous trouverez de nombreuses gravures de robes et de toilettes (en couleur!), divers motifs de broderie, ainsi que des instructions permettant de réaliser un tablier d'enfant pour la classe et une fond de jupe à lés. Le super bonus? Un magnifique reportage illustré par des photographies prises sur la plage. J'adore ^^

Bonne lecture,

Callisto











mercredi 29 août 2018

A la découverte des patinoires bruxelloises de la Belle Epoque ^^

"Rinking" est la traduction anglaise d'une patinoire et le synonyme de "skating rink" (et non "skating ring", comme mentionné sur la publicité de la patinoire du rond-point du Bois de la Cambre, que nous évoquerons plus loin).

Il n’y a quasiment aucune documentation sur les anciennes patinoires bruxelloises. Partons quand même à la découverte de celles que nous avons retrouvées.

Les plus anciens :

Le plus ancien skating rink dont j'ai retrouvé la trace est celui du Jardin royal de Zoologie de la ville de Bruxelles (= l'actuel Parc Léopold). L'annonce publiée lors de la mise en vente de celui-ci, en décembre 1876, nous apprend que: "la propriété, de 9 hectares, 4 ares et 12 centiares, est vendue avec tout son matériel fixe (cages, volières, serres) et ses collections et que l'acquéreur est tenu de conserver à la propriété son caractère de jardin zoologique. Cependant, l'acquéreur devra respecter les conventions faites en vue de l'exploitation d'un aquarium d'eau de mer et d'eau douce, ainsi qu'avec Monsieur William Morris pour l'exploitation du parc à patiner, connu sous le nom de skating rink".

Le nom de William Morris ne vous est probablement pas inconnu vu que cet homme d'affaire anglais est également le propriétaire de la compagnie de tramways des Voies Ferrées Belges, qui exploite la ligne du Bois de la Cambre.
Comme nous le verrons tout au long de cet article, quand il s'agit de patinoires, les tramways ne sont jamais bien loin...


On peut encore lire "Jardin Royal de Zoologie" sur les deux pavillons se trouvant à l'entrée du Parc Léopold.


Passons maintenant au Royal Skating, dont on retrouve de nombreuses publicités dans la presse écrite de 1877. Elles sont ainsi libellées : "Royal Skating (plancher asphalte) boulevard Baudouin 32. Tous les jours, patinage à partir de 10 heures du matin. Tous les samedis, bal de nuit et tombola. Tirage des lots à 1 heure."


Nous avons ensuite le Grand Royal Skating Rink, situé au 15 de la rue Veydt à Saint-Gilles, qui ouvre ses portes début décembre 1877. On peut ainsi lire, dans "L’Indépendance Belge" du 13 décembre 1877 : "Le Grand Royal Skating de la rue Blanche, qui a été inauguré la semaine dernière, à 60 mètres de longueur et 20 de largeur. Le rink est en asphalte et les patineurs en sont satisfaits. Un orchestre se fait entendre au skating tous les soirs, et deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi, pendant le jour.

Le "Grand Royal Skating Rink" de la rue Veydt


Trois séances de patinage y sont organisées : de 9 heures à midi, de 2 à 5 heures, puis de 7 à 11 heures, avec un concert tous les soirs. L’établissement fait faillite en 1878 et affiche des horaires légèrement adaptés après sa réouverture : ouverture continue de 9h30 du matin à 11 heures du soir, avec un concert tous les soirs. Les jeudis et dimanches, il y avait également un concert de jour qui se donnait de 2 à 5 heures de l’après-midi.

La salle peut être louée au tout venant, et fait ainsi également office de salle de fête.

On ne retrouve plus aucune trace de cette patinoire dans la presse écrite après 1881. Le bâtiment est acquis en 1909 par Théodore Pilette (1883-1921), qui le transforme en garage, et abrite une galerie d’art depuis 2015.


On notera également l’existence d’un skating ring du rond-point du Bois de la Cambre, attestée par la mention retrouvée au verso d’un ticket de tram de 1880 des Tramways Bruxellois.



Le plus proche du centre-ville :

On reste dans les tramways avec la patinoire de la chaussée d’Anvers, qui présentait la particularité d'être installé dans un ancien dépôt des Tramways Bruxellois. Ce dépôt est fermé en 1902 et ne ré-ouvre qu’en 1928 en tant qu’atelier de peinture. La période 1902-1928 est assez nébuleuse, mais il est établi qu’il a fait office de rinking entre 1909 et 1910. Il est desservi par les lignes de tram 46, 48 et 49.



L’entrée générale y coûte 1 franc. Les activités proposées sont nombreuses et variées : elles comprennent des galas et des concours de vitesse. Elles ne s’arrêtent pas non plus au patinage : on y organise également des concours de traction à la corde par équipe, des concours d’élégance pour dames et messieurs, ainsi que des concours de dance (two-step et valse).



On peut lire, dans le journal "Le Vingtième Siècle" du 23 février 1910 que : "Il y a eu foule au rinking de la Chaussée d’Anvers pour assister à la brillante soirée mise sur pied à l’occasion du changement de direction. Les épreuves suivantes figuraient au programme : course à trois jambes, course au tonneau, ainsi qu’une course "cycliste contre rinkeurs", où le cycliste rend un tour aux patineurs. Cette dernière épreuve a obtenu un beau succès, la tâche du cycliste est très dure lorsqu’il doit rendre un tour au patineur, surtout qu’il doit ralentir dans les virages pour éviter les dérapages."


Le plus vaste d’Europe :

Le Sporting Palace, sis au 205 avenue de la Couronne à Ixelles, aurait été plus vaste rinking d’Europe selon une publicité trouvée dans le journal "Le Soir" du 9 décembre 1910.

Ce rinking propose trois séances de patinage par jour :
     * De 10 à 12h (0.50 francs l’entrée)
     * De 3 à 6 heures (1 franc l’entrée)
     * De 8h30 à 11h30 (1 franc l’entrée également).

L’abonnement de 10 entrées revient à 7.50 francs et la location de patins coute 1 franc. Une soirée de gala est organisée tous les vendredis.



Le plus luxueux :

Le Royal Rinking, situé au 561 chaussée de Waterloo, est inauguré le mardi 8 février 1910, à l’occasion du Mardi-Gras. Cette patinoire à roulette est ce qu’il y a de plus moderne pour l’époque. Les 14.882 entrées délivrées lors de la première journée d’ouverture attestent de l’engouement que portaient alors les Bruxellois au patinage à roulette. L’établissement, fort bien desservi par les transports en commun (il y a un arrêt fixe de la ligne du tram de la place Rouppe juste devant sa porte d’entrée), propose trois séances, à 10h30, 15 heures et 20 heures. Il abrite également le Royal Rinking Hockey Club, dont l’équipe fut championne de Belgique de Hockey en 1911 et 1912. De nombreuses fêtes de gala et de bienfaisance y sont organisées entre 1911 et 1914.

Le bâtiment est réaffecté en garage automobile en 1924 puis en supermarché en 1983. Il est actuellement menacé de démolition.

Le bâtiment du Royal Rinking, au 561 de la chaussée de Waterloo