Ce soir, je vous propose un article relatif à l'Ecole des Conducteurs et des Receveurs des Tramways Bruxellois, qui se trouvait dans le dépôt de l'Avenue de l'Hippodrome, jusqu'en 1942. Bienvenue donc dans le monde de la formation professionnelle, version "années 30" ^^
Cependant, qui dit "formation professionnelle", dit d'abord "candidature à un nouvel emploi". Commençons donc par rappeler qu’en vertu des dispositions
du Règlement d’Exploitation (version 1er janvier 1928), tout candidat doit satisfaire aux
conditions suivantes pour être
admis dans un des services de la Société :
* Être de nationalité belge
* Être âgé de 21 à 35 ans
* Fournir un extrait d’acte de naissance et un certificat de bonne conduite, vie et mœurs
* Produire son livret militaire ou son attestation d’exemption de service et les certificats de ses derniers patrons
* Satisfaire aux examens médicaux et professionnels imposés par la Société.
* Être de nationalité belge
* Être âgé de 21 à 35 ans
* Fournir un extrait d’acte de naissance et un certificat de bonne conduite, vie et mœurs
* Produire son livret militaire ou son attestation d’exemption de service et les certificats de ses derniers patrons
* Satisfaire aux examens médicaux et professionnels imposés par la Société.
Les candidats qui satisfont à ces conditions sont
ensuite soumis à un examen médical, un examen psychotechnique, à un
apprentissage à l’école des conducteurs ou des receveurs, à un apprentissage
pratique et à un examen technique.
L’examen médical avait lieu chez un médecin agréé par la Société, qui vérifie que le candidat est suffisamment robuste, ne souffre d’aucune malformation et a une bonne vue.
Quant aux tests psychotechniques, ils ont été systématisés à partir de 1936 avec le but de vérifier les aptitudes suivantes :
* Résistance à la fatigue
L’examen médical avait lieu chez un médecin agréé par la Société, qui vérifie que le candidat est suffisamment robuste, ne souffre d’aucune malformation et a une bonne vue.
Quant aux tests psychotechniques, ils ont été systématisés à partir de 1936 avec le but de vérifier les aptitudes suivantes :
* Résistance à la fatigue
* Appréciation des distances
* Rapidité
des réflexes et capacité d’attention
* Indépendance des mouvements
* Emotivité face aux événements imprévus
* Mémoire (visuelle et auditive)
* Indépendance des mouvements
* Emotivité face aux événements imprévus
* Mémoire (visuelle et auditive)
Ces aptitudes étaient alors mesurées dans le
laboratoire de la Société, au moyen d’appareils spécialement appropriés.
En cas de réussite de ces deux tests, le
candidat au poste de wattman intègre l’école des conducteurs qui se trouvait,
jusqu’en 1942, au dépôt de l’avenue de l’Hippodrome, à Ixelles, dans un vaste local
entièrement clos qui comprenait de nombreux appareils de démonstration ainsi
qu’une voiture-école. Celle-ci était réelle et en ordre de marche, munie des
deux systèmes de traction (trolley et caniveau) et dont tous ses organes et ses
câbles étaient mis à jour. L’école était équipée de divers supports
didactiques, tels des appareils de voie, un équipement aérien, des jeux de
controllers et deux schémas lumineux qui montrent aux apprentis la marche du
courant électrique à travers les différents organes de la voiture, et comment
les deux moteurs d’une voiture peuvent être reliés : en série ou en
parallèle.
Cette voiture-école pouvait
« rouler », mais elle tournait toutefois sur place, le mouvement
étant absorbé par des rouleaux qui empêchaient le déplacement en avant ou en
arrière. On peut voir cette voiture-école sur la photo suivante, à l'arrière plan à gauche, où l'on aperçoit également des candidats-conducteurs qui s'initient au fonctionnement des "controllers".
(c) MTUB / GACD |
Sur cette seconde photo prise dans l'école du dépôt de l'Hippodrome, on peut voir l’instructeur expliquer en quoi le
frein à air comprimé, dont toutes les voitures remorques étaient alors munies,
était « automatique », c'est-à-dire que si une voiture venait à se
détacher accidentellement sur une rampe, elle était freinée automatiquement et
bloquée pendant un temps suffisant.
En 1931, les élèves passent d’abord trois journées
à l’école, où un chef conducteur leur inculque les notions théoriques
indispensables à l’exercice de leur future profession et leur apprend le
maniement des appareils qui seront mis plus tard à leur disposition, comme les charrues, le
fil de trolley ou les aiguillages.
Pendant les 15 jours qui suivent ce premier
apprentissage, les candidats sont mis en service sur les lignes, sous la
surveillance d’un conducteur-moniteur. Pendant les premiers jours de leur
service effectif, les nouveaux wattmen sont accompagnés pendant un double
voyage par un chef-conducteur, sur chaque ligne qu’ils desservent pour la
première fois, afin d’apprendre la signalisation, la manœuvre à effectuer en
passant sous un contacteur, ainsi que les particularités des lignes du
dépôt : virages dangereux, changements de traction, pentes rapides,
croisements, bifurcations.
Après environ deux semaines et demie, un
candidat normal est apte à subir le dernier examen en présence d’un inspecteur
et d’un ingénieur de la Société. Ceux-ci signent le bulletin d’agrégation
autorisant le candidat à conduire seul. Toutefois, pendant une période de
plusieurs semaines, le chef de dépôt veille à ce que le jeune conducteur soit
mis en service sur une ligne facile où il est souvent vu par un
chef-conducteur.
Quant aux receveurs, ils intègrent l’école des
receveurs pour apprendre la partie théorique de leur métier, puis sur les
lignes de leur dépôt avec un receveur moniteur pour en apprendre la partie
pratique.
A l’école des receveurs, le candidat qui avait
été reconnu apte au moyen des examens apprend d’abord à compléter
convenablement sa feuille de route, ainsi que le tarif en vigueur aux Tramways
Bruxellois, notamment avec les subtilités propres à la tarification des lignes
suburbaines.
Les candidats apprennent également à connaître
l’itinéraire des principales lignes et leurs points de croisement pour
l’utilisation des billets de correspondance ; les conditions bien
déterminées dans lesquelles le transport gratuit des facteurs des postes,
porteurs de télégrammes, des agents de police et des gendarmes s’effectuaient ;
ainsi que les dispositions du règlement de police relatif à l’exploitation des
tramways.
Une fois ces notions suffisamment acquises, les
candidats sont envoyés dans leur dépôt respectif où les chefs de dépôts, tout
comme pour les conducteurs, leur désignent des moniteurs avec qui ils font le
service des voitures pendant une semaine environ.
Au cours de leur apprentissage, les receveurs passent
une demi-journée à l’école des conducteurs. Il faut, en effet, que les
receveurs connaissent quelques particularités des voitures : comment placer
rapidement la perche du trolley sur le câble aérien, comment vérifier la bonne
position des charrues, comment actionner les aiguillages et surtout il fallait
qu’ils soient aussi à même de pouvoir arrêter une voiture.
En 1942, l’école des conducteurs et des receveurs déménage vers la rue Evenepoel, à Schaerbeek, et c'est une autre histoire...
Je tiens à remercier le Musée du Transport Urbain Bruxellois (MTUB) et en particulier le Groupe de Travail "Archives, Collections et Documentation", pour leur collaboration à la rédaction de cet article ainsi que pour leur aimable autorisation de reproduction des deux photos qui illustrent cet article.
Bonne soirée,
Callisto
Comme par magie, la lecture de cet article vivant nous entraîne immédiatement avant 1942 (je suis né en 1943 !) auprès de ces candidats avec leurs multiples épreuves à réussir...
RépondreSupprimerLes remerciements au MTUB projettent le lecteur en 2016...
MERCI pour ce beau rêve dans l'espace et dans le temps...