samedi 4 janvier 2020

Le pont Vienrendeel de l'exposition de Bruxelles-Tervueren, 1897 ^^

L'ancienne presse belge numérisée regorge de détails parfois oubliés des historiens. Aujourd'hui, je vous invite à revivre une expérience "grandeur réelle" réalisée lors de l'exposition de Bruxelles-Tervueren de 1897: la surcharge d'un pont à arcades, imaginé par l'ingénieur Vierendeel.


On peut ainsi lire, dans "Le Petit Bleu de l'Exposition" du 7 août 1897:

"On va procéder très prochainement à Tervueren à une expérience originale et comme on n'en a jamais vu faire en Europe. Un pont métallique droit d'une longueur de 31 mètres et demi a été construit dans l'enceinte de l'Exposition.

Illustration issue de l'hebdomadaire "Le Génie Civil" du 1er janvier 1898

Ce pont, semblable à un pont de chemin de fer, a été calculé pour supporter une voie ferrée et un train, c'est à dire une charge de 150.000 kilos. Il sera progressivement surchargé, jusqu'à ce qu'il se brise. On le chargera d'abord de 150.000 kilos pendant une semaine. La semaine suivante, cette charge sera doublée. La semaine d'après, on la triplera et ainsi de suite, jusqu'à ce que la rupture du pont se produise.

Illustration issue de l'hebdomadaire "Le Génie Civil" du 1er janvier 1898


Ces expériences publiques, qui commenceront dans le courant de ce mois, seront suivies par une commission d'ingénieurs qui feront les relevés requis et se rendront ainsi compte de la valeur du pont au point de vue de sa robustesse, de sa fixité et de sa résistance.

M. Vierendeel, ingénieur en chef des ponts et chaussées pour la Flandre Occidentale, a construit ce pont métallique d'après un système nouveau, qui va à l'encontre de la théorie généralement admise, d'après laquelle toute ossature métallique doit être composée d'une suite de triangles.
Le pont de Tervueren ne comprend que des rectangles.

Déjà, M. Vierendeel a démontré, devant des assemblées d'ingénieurs, par des calculs les plus précis et qui n'ont pas été contestés, que son système fourni des constructions meilleures et pourront être établies d'une façon plus scientifique. C'est pour convaincre absolument les plus incrédules qu'il a résolu l'expérience nouvelle, mais coûteuse, à laquelle il va soumettre le pont construit à Tervueren.


Les grandes constructions métalliques en Belgique deviennent de plus en plus rares, mais l'expérience sera un grand retentissement au point de vue technique et scientifique. A ce point de vue elle intéresse d'ailleurs toutes les grandes sociétés de construction de Belgique, qui exportent à l'étranger et toutes les sociétés de constructions étrangères.
"



Le 24 août, le pont est chargé avec 150.000 kilos de fonte. Il porte cette surcharge jusqu'au milieu du mois de novembre, autrement dit pendant deux mois et demi, sans donner le moindre signe de faiblesse et en prenant des inflexions moindres qu'un pont en treillis ou même qu'un pont à âme pleine, c'est à dire en montrant une rigidité plus grande que l'un et l'autre.

Le 13 novembre, le pont est déchargé complètement. Le chargement reprend le 23 novembre et est poussé jusqu'à la rupture qui survient le 26 novembre, sous une charge de 410.000 kilos.

Illustration issue de l'hebdomadaire "Le Génie Civil" du 1er janvier 1898

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