jeudi 29 avril 2021

Les conditions de travail aux Tramways Bruxellois, telles que décrites dans "Le Peuple", 29 avril 1898 ^^

L'ancienne presse belge numérisée regorge de détails parfois oubliés des historiens traminots, vu que ces "petites histoires" ne sont pas relatées dans les rapports annuels des sociétés de transport concernées. Aujourd'hui, je vous propose cet extrait du journal "Le Peuple", paru dans son édition du 29 avril 1898 qui nous décrit les conditions de travail aux Tramways Bruxellois.



La Compagnie des Tramways Bruxellois, qui sollicite une prolongation de sa concession, en offrant en retour une diminution du prix du parcours, est celle qui paie le mieux ses agents. Or, certaines catégories de travailleurs ont un salaire insuffisant.

Les journées de travail sont de 10 heures et demi en moyenne. Nous donnons en exemple deux horaires, pris au hasard parmi les dépôts.

Voici comment se répartissent les heures de service pour les agents:

Nord-Midi-Place Liedts:


Ligne Liedts-Forest:


Voici le tableau des salaires par journée de travail, les jours de congé n'étant pas payés:

Receveurs et cochers:
  • Les 6 premiers mois: 3,25 francs
  • Les 6 mois suivants: 3,50 francs
  • Les 6 mois suivants: 3,75 francs
  • Les 6 mois suivants: 4 francs
  • Après 2 ans et 8 mois: 4,25 francs
  • Après 10 ans: 4,50 francs
Les conducteurs de voitures électriques bénéficient des mêmes conditions avec 25 centimes en plus.

Aiguilleurs des voies à caniveaux, de 2,60 à 3 francs.
Postillons, les 6 premiers mois 2,50 francs, puis 3 francs.
Nettoyeur de rails, 3 francs.
Palefreniers, de 2,50 à 3,25 francs et après 10 ans, 3,50 francs.
Paveurs et poseurs de rails, 30, 35 et 40 centimes de l'heure.

Les heures de travail supplémentaires, fréquentes en été, sont payées 40 centimes et on paie en général 1 franc par voyage de nuit, mais ce service n'est pas réglementé. Certaines voitures rentrant après minuit en sont pas considérées comme ayant fait un voyage de nuit. Il y a, en outre, des gratifications de 100 francs par an, après 10 ans de service; 200 francs après 20 ans et 300 francs après 25 ans.

Il y a une caisse de secours mutuels bien organisée, qui est alimentée par les cotisations des agents (1,50 francs par mois), par une subvention annuelle de 2.000 francs de la compagnie et par le produit d'une fête annuelle qui rapporte 4.000 à 4.500 francs.

Enfin, il y a pour les vieux agents une pension de 1 franc par jour, mais sans règlementation, le directeur fixant lui-même l'âge de la pension.

Mais il y a une série de peines disciplinaires, notamment des amendes, qui entrainent privation ou diminution de la prime de fin d'année. C'est ainsi qu'une amende de 25 centimes pour retard ou avance de quelques minutes sur l'heure d'arrivée, entraîne une seconde peine, la diminution d'un francs sur la prime de fin d'année. Et si un voyageur est trouvé sur la voiture sans coupon, le receveur se voir infligé 5 francs d'amende.

Enfin, la compagnie donne 10 centimes par journée de travail, soit 30 à 35 francs par an pour la masse d'habillement. Mais comme on déclare hors service des effets encore en bon état et que l'on fait assez souvent des petits changements à l'uniforme, les agents sont souvent astreints à des retenues de 5 francs par mois.

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