samedi 27 avril 2024

Tramway de Charleroi - rapport sur la demande d'exploitation par la traction vapeur - 31 décembre 1883

Société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges

Le 31 décembre 1883,

Rapport sur la demande d’autorisation de modifier le système de traction sur les lignes de tramway de Charleroi à Gilly et à Montigny-sur-Sambre, annexé à la lettre de ce jour adressée à Monsieur le Ministre de l’Intérieur.

La concession accordée est régie par le cahier des charges du 5 avril 1881, qui dispose, en son article 14, que la traction par chevaux est la seule autorisée et ne pourra être remplacée par un autre mode de traction qu’après enquête avec l’autorisation du gouvernement dans les conditions qu’il fixera, les autorités communales entendues.

À l’origine de l’exploitation, les concessionnaires se conformèrent à cette prescription et la ligne de Charleroi à Gilly fut exploitée pendant plus de 15 mois par la traction animale exclusivement.

Le 10 février 1882, les concessionnaires sollicitaient l’autorisation du Ministre des Travaux publics de mettre en oeuvre, à titre d’essais, une machine de tramway système de Messieurs Carels frères à Gand. Des demandes semblables furent adressées aux communes intéressées. Celles-ci, dans leurs réponses, ont accordé l’emploi des machines à titre d’essais.

A la date du 19 mars 1882, une machine Carels fut mise en service sur la ligne de Charleroi (Abattoir) à Montigny-sur-Sambre. Depuis lors, l’exploitation de ce tronçon a toujours été faite par traction à vapeur.

Les résultats observés durant les premiers mois de cet essai furent si avantageux que la société se décida à remplacer la traction par chevaux sur la ligne de Charleroi à Gilly par une traction mécanique. Elle fit un contrat avec la société de Saint Léonard à Liège pour la fourniture d’un certain nombre de machines de tramway.

Ce type de machine présente toutes les garanties de sécurité. Le combustible employé, le coke, présente l’avantage de ne pas produire de fumée. En outre, pour éviter l’inconvénient de la circulation des locomotives dans les rues étroites de l’intérieur de la ville, une voie spéciale arpentant le quai de la Sambre canalisée fut construite avec l’autorisation de l’Administration des Ponts et Chaussées.

Une première machine fut mise en service le 5 août 1882 entre Charleroi et la place de la ville Haute. Plus tard, et après l’établissement d’une traversée des voies du Grand Central à la porte de Waterloo, le service par machine fut organisé jusqu’aux Quatre Bras de Gilly. Pendant un certain temps, le service se fit partie par chevaux et partie par machines.

Le 20 décembre 1882, nous fûmes suffisamment pourvus de machines pour supprimer complètement l’emploi des chevaux. Il y a donc à présent plus d’un an que la traction sur tout le réseau se fait exclusivement par moteur à vapeur. Le public, familiarisé avec la vue de machines circulant dans les rues, n’élève aucune réclamation. Bien au contraire, il y trouve de grands avantages car le service se fait à présent plus régulièrement et le trajet s’opère avec plus de célérité sans que la vitesse des voitures ne dépasse celle d’un cheval au trot.

Le trajet de Charleroi à Gilly se faisait, par chevaux, en 40 minutes. Aujourd’hui, il se fait en 30 minutes et toutes les exigences de transport sons satisfaites par l’adjonction d’une 2ème et parfois d’une 3ème voiture à la machine, ce qui serait impossible dans le cadre de la traction animale. Nous n’avons, de plus, constaté que 2 accidents en 18 mois et encore sans gravité.


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