dimanche 15 décembre 2013

Le guide à quilter (version 1894) ^^

Je vous ai déjà parlé du pied à quilter (aussi appelé à matelasser ou à ouatiner) dans un précédent article, mais comme j'en ai reçu un autre modèle avec ma Wertheim "Electra", je tiens à également vous présenter le modèle plus "ancien".

Voyons à quoi ressemble ce "pied". Il est tout ce qu'il y a de plus simple: il ne comporte pas de pied à proprement parler, car ce n'est qu'une "simple" barre en métal, dont la forme permet d'être utilisée comme guide lorsqu'on matelasse un ouvrage.


Un pied à quilter datant de 1894


La barre n'est pas placée dans le pied (comme pour le pied à quilter de 1920), mais elle vient s'insérer directement dans la barre du pied presseur. La photo ci-dessous illustre bien la manière dont le guide doit être placé: la tige du guide (A) vient se placer dans le trou prévu à cet effet dans la barre du pied presseur (B) et la tête du guide (C) vient se placer sur l'ouvrage.
Le réglage de la tête se fait en faisant coulisser le guide de gauche à droite dans la barre du pied presseur (B).
 

La mise en place du guide à quilter


Une fois monté, le guide se présente comme ceci sur la machine (vue latérale):


La vue latérale du guide à quilter


Ce guide peut être monté dans les deux sens; soit à gauche, soit à droite de l'aiguille. Magnifique non?

Evidemment, j'ai regardé sur Eveline s'il y allait avoir moyen (ou pas) de monter ce pied, mais la barre du pied presseur d'Eveline (qui a été fabriquée aux alentours de l'année 1917) n'est pas équipée du trou ad hoc. Cela ne sera donc pas possible. Hormis ce guide, tous les pieds de la Wertheim s'adaptent à merveille sur Eveline. J'ai déjà hâte de vous montrer cela en photos!

Le prochain article sera (normalement) consacré au pied fronceur (version 1920).

A bientôt,

Callisto

jeudi 12 décembre 2013

Placer une courroie neuve ^^

Tout d'abord, il n'y a rien d'exceptionnel à ce qu'une courroie ancienne casse. Les courroies sont faites de cuir et ont besoin d'être huilées régulièrement (avec de l'huile pour machine à coudre de qualité). Le cuir absorbe l'huile et reste ainsi bien souple. Sans huile, le cuir s'assèche et devient cassant. Donc, comme je le disais, si la machine n'a plus été utilisée depuis longtemps et que la courroie n'a pas été entretenue, elle casse et c'est normal.


La première chose à faire, si la courroie casse, est de précieusement garder sa courroie. Pourquoi cela? Hé bien parce que les courroies sont le plus souvent vendues au centimètre dans des commerces spécialisés, et donc il vaut mieux connaître la longueur exacte de sa courroie avant d'aller faire ses emplettes. Le plus simple est même de prendre sa courroie avec soi.
Le second "bon réflexe" est de détacher l'agrafe et de la garder soigneusement, car elle sera bien utile lors de la mise en place de la nouvelle courroie.


Ok, très bien, mais si, faute de prévoyance, on a jeté sa courroie ou, pire, qu'on a jamais eu de courroie?
Pas de panique! Il "suffit" d'en acheter une neuve au centimètre, mais en prévoyant "large" (heu, traduire par "long" serait plus exact).
Pour mon Eveline, je n'avais pas de courroie, et j'en ai acheté une de deux mètres de long. Cela s'est révélé "tout juste", je n'ai du découper qu'une quinzaine de centimètres pour la mettre à longueur. Et, le cas échéant, il ne faut pas oublier d'acheter une agrafe en même temps que la courroie.

Maintenant qu'on a la courroie, il faut la nourrir avant de la placer (c'est très important!) avec de l'huile pour machine à coudre de qualité. On peut la faire baigner dedans ou appliquer l'huile au pinceau sur toute la longueur de la courroie. Il faut mieux prévoir beaucoup d'huile: la courroie est plutôt du genre gourmande!


Ensuite, on peut placer la courroie en la faisant passer dans les deux trous ad hoc de la table en bois qui recouvre le pédalier. Dans un monde idéal, la personne qui vous aura vendu la courroie à la bonne longueur vous aura également perforé les deux trous pour l'agrafe et fourni cette fameuse agrafe.
Si ce n'est pas le cas, il est assez facile de percer un trou soi-même: un gros clou (plus large que l'agrafe) et un marteau feront facilement l'affaire (voir mon tuto au besoin). On enfonce le clou dans la courroie à l'endroit voulu grâce au marteau et le tour est joué. 
Un conseil: laisser le clou en place jusqu'au dernier moment avant de placer l'agrafe. En effet, le trou a tendance a se "reboucher" quand le clou n'est plus dedans.


Bon, je reprends depuis le début:

1. On faut passer la courroie dans les trous de la planche en bois (A) et on la met en place au niveau de la tête de la machine (B)



La courroie "de par dessus"...



2. On place la courroie dans le grande roue qui est sous la machine (dans le pédalier)

.... et la courroie "de par dessous"!


3. On ne sert pas trop fort: la courroie doit rester souple et il doit être possible de la faire "dérailler" manuellement (ce sera utile par la suite, notamment lorsqu'on voudra accéder au mécanisme inférieur de la machine)


4. On coupe la courroie si elle est trop longue (en faisant bien attention de laisser un peu de jeu - il faut éviter à tout prix de se retrouver avec une courroie trop courte!)


5. On place l'agrafe, sans la fermer.  Voici une photo de mon agrafe: c'est pas joli joli (le cuir a légèrement été abîmé au moment où le trou a été percé) mais ca fait le job!


L'agrafe de la courroie


Vous pensez que c'est fini? Hé bien pas du tout! La courroie va se donner à chaque utilisation, donc il va falloir recommencer les étapes 3 à 5 un certain nombre de fois.
En "pédalant" (j'avais hâte d'essayer!) une dizaine de minutes, j'ai du raccourcir la courroie à deux reprises (un centimètre à chaque fois). 
Comme quoi, on ne s'ennuie jamais avec une ancienne machine à coudre!


Afin de rendre cet article tout à fait complet, j'ajouterai qu'il existe des courroies faites en caoutchouc qui ne doivent pas être nourries et qui ne se détendent pas au fur et à mesure que la courroie se donne. J'en ai trouvé ici sur le site de la société américaine Lehmans, mais je n'ai pas trouvé d'équivalent en Europe. Dommage!

Bonne soirée,

Callisto


PS: au cas où vous auriez manqué l'info, je vous redonne le lien vers ma nouvelle page Facebook => https://www.facebook.com/leblog2callisto

dimanche 8 décembre 2013

Placer un pédalier sur de la moquette ou du tapis plein ^^

L'âge d'or des machines à coudre à pédalier coïncide avec une période historique durant laquelle les planchers étaient généralement nus. Placer le pédalier ne posait donc pas de problème particulier.

De nos jours, la situation est plus complexe. Le pédalier peut, de par son poids, endommager le tapis plein ou la moquette (ou tout autre matériau recouvrant le sol) sur lequel il est posé.
 


Voici donc quelques idées pour placer un pédalier sur de la moquette ou du tapis plein en toute sécurité:

1. Monter le pédalier sur des roulettes (si cela n'est pas déjà fait): ca a l'avantage de permettre de le déplacer facilement quand on souhaite nettoyer en dessous.

2. On peut venir placer des protections pour planchers (comme ceux que l'on place sous les pieds des chaises pour ne pas faire de griffe sur le parquet) sous les pieds du pédalier.

3. On peut aussi découper des petits carrés de moquette et les placer sous les pieds de la machine (c'est ce que ma Grand-Mère a fait avec sa Singer 66K: elle a placé une épaisseur supplémentaire de linoléum sous les pieds de sa machine).

4. Il existe des tapis spéciaux et relativement épais, sur lesquels la machine peut être posée et qui protègent la moquette, un peur dans le style des tapis de sols que l'on trouve dans les voitures. Plutôt laid, mais efficace et faciles d'entretien si l'on utilise fréquemment sa machine.
 
5. Si la moquette est très épaisse, il se peut qu'elle gêne les mouvements de va et vient du pédalier. Dans ce cas-là, la meilleure solution est de rehausser le pédalier avec deux barres en bois, comme cela est expliqué sur le site Treadle On. Ce système permet de faire d'une pierre deux coups: la moquette est protégée et le pédalier, surélevé, n'est pas gêné par la moquette dans ses mouvements.

6. Et voici la solution que j'ai adoptée (non pas que les autres n'étaient pas adaptées, mais plutôt parce que cette solution me semblait répondre à 100% à mes besoins): les patins glisseurs pour meubles à roulettes!
 
Voici à quoi cela ressemble:

un patin glisseur pour meuble à roulette


J'ai aimé leur forme circulaire, le fait qu'ils permettent de déplacer l'objet facilement (ils peuvent supporter une charge allant jusqu'à 200kg) et le fait qu'ils surélevaient le pédalier d'un cm. C'était en quelque sorte une formule "tout en un".  J'ai donc acheté les plus larges que j'ai trouvés (6 cm de diamètre), mais cela n'est en fait pas tout à fait suffisant pour contenir tout le pied (on le voit bien sur la photo). Mais cela ne gêne pas la machine quand elle fonctionne et les patins restent bien en place quand je déplace Eveline pour passer l'aspirateur en dessous. 

Je trouve cela extrêmement agréable de pouvoir déplacer la machine à ma guise, sans aucun effort, grâce à ses patins. Quand je pense au mal que j'ai eu à la déplacer avant de la monter sur ses patins, je les apprécie encore plus!

Voici la photo d'Eveline montée sur ses 4 patins:
 

Eveline, Th. Acht, Trier


A bientôt pour d'autres conseils,

Callisto

vendredi 6 décembre 2013

Un 6 décembre pas comme les autres... ^^

Le 6 décembre, en Belgique, c'est la Saint Nicolas. A cette occasion, le grand Saint apporte des cadeaux aux enfants sages.
Eveline et Electra ont visiblement été sages, car Saint Nicolas ne les a pas oubliées.

Eveline a reçu une courroie toute neuve (à droite de l'image).


La nouvelle courroie d'Eveline



Electra a, elle, reçu une petit lifting... Elle a repris des couleurs et a également reçu un nouveau guide du fil supérieur.
Voyons cela en photo:

Ca c'est avant: on voit, en haut à gauche, le petit trou où le guide du fil supérieur est manquant et, au milieu de l'image, que la laque noire a disparu a de nombreux endroits, laissant apparaître une sous-couche de couleur rouge.



Avant...


Et voici le résultat après le passage de St Nicolas: la laque est uniformément noire et une petite pièce argentée est apparue en haut à gauche de la tête de la machine.

... et après!


Voilà du beau travail!
Merci Saint Nicolas!


jeudi 5 décembre 2013

Le dispositif d'arrêt de mouvement ^^

Ce dispositif permet de desserrer le volant qui peut alors tourner à vide sans entraîner le mécanisme de couture. L'utilisateur peut ainsi remplir ses canettes ou fusettes sans entraîner le mécanisme inférieur et l'aiguille. 

Pour desserrer le volant, on le retient avec la main gauche et, de la main droite, on tourne la vis d'arrêt du volant vers soi. Voilà du moins ce que je faisais sur mon Eveline (Gritzner).

Ayant changé le joint torique du dévidoir, j'ai naturellement essayé de "bobiner" sur Electra (Wertheim). Sans succès, car il m'était impossible de desserrer le volant.

Après lecture du manuel d'utilisation ("lecture" est un grand mot, disons plutôt que j'en regarde les illustrations, car le manuel de ma machine est en allemand, et en caractère gothique de surcroit, c'est donc "Mission Unmöglich", comme dirait quelqu'un ^^ - enfin peu importe, je disais que, d'après la manuel), il faut utiliser une barre pour desserrer le volant.

Ca tombe bien, j'ai justement une barre dans mes petits accessoires...






Je suis donc les indications (heu, les illustrations, pardon!) du mode d'emploi et je place la barre dans le trou prévu à cet effet...

Avant...



Je chipote un peu à droite, un peu à gauche, voilà ça vient, je fais revenir la barre vers moi et, miracle, le volant est desserré!

Hé bien, au moins, mon manuel aura servi à quelque chose!

... après!


Voilà une pièce de desserrée! C'est un début ^^

Je sens cependant que cette machine va me demander bien plus de travail que les deux précédentes, surtout que, si j'ai bien mémorisé l'illustration qui montre comment mettre en place le fil supérieur, il manque des pièces sur ma machine... La galère...

J'arrête de râler et, promis, on parle d'autre chose que d'Electra dans mon prochain article!

mercredi 4 décembre 2013

Changer le caoutchouc du dévidoir ^^

Un article qui pourrait sembler des plus inintéressants de prime abord. Car bien sur, on retire l'ancien caoutchouc et le remplace par le nouveau, quelle question.

Hé bien oui, et non. Cela peut être simple, à condition d'avoir un caoutchouc de rechange. Si vous n'en avez pas, la tâche se révèle plus ardue, car il falloir trouver un caoutchouc aux même dimensions. Bien sur, on en trouve sur internet (cherchez en anglais des "bobbin winder tire" ou "bobbin winder rubber") mais il convient de bien vérifier les dimensions avant de les commander. Il y a deux dimensions qui sont importantes: le diamètre intérieur et l'épaisseur du "pneu" en caoutchouc.

Cependant, trouver ces pièces n'est pas aussi compliqué qu'il n'y parait.  Car on ne cherche pas une rondelle en caoutchouc pour dévidoir de machine  coudre, mais un joint torique (ou un "o-ring" en anglais) !

Alors, qu'est ce qu'un joint torique? Hé bien c'est un joint en caoutchouc en forme de tore, autrement dit en forme de tube courbé et refermé sur lui-même.


Toutes sortes de joints toriques


Ces joints sont vendus dans les magasins de bricolage, ainsi que dans les magasins qui se sont spécialisés dans les articles en caoutchouc. Ces derniers proposent généralement un large assortiment et peuvent vous fabriquer des pièces sur mesure. 

Regardez aussi bien autour de vous et vous vous rendrez compte que ces joints toriques sont partout (et pas que sur les dévidoirs de machines à coudre). Le dernier que j'ai vu était monté sur une butée de porte cylindrique ^^


Bon, revenons aux choses sérieuses, maintenant que nous avons trouvé le joint torique adéquat, il n'y a plus qu'à changer l'ancien.

Voici l'ancien joint de mon Electra. Le caoutchouc était tout fendillé, s'émiettait et était tout distendu.


Avant...



C'est avec énormément de satisfaction que je me suis empressée de le retirer et de le remplacer par mon joint torique tout neuf ^^

... et après



Je tiens à remercier mon grand-père pour son aide dans mes recherches, car sans ses connaissances, je serais toujours occupée à chercher une "rondelle en caoutchouc pour dévidoir de machine à coudre". Pouvoir appeler un chat un chat, il n'y a pas à dire, ca fait trop classe ^^
Merci Bon Pa ;-)

Callisto

La société Josef Wertheim, Francfort ^^


"The wonderful Wertheim Sewing Machines"


Et voici, comme promis, un article sur la société Wertheim et leurs "Wonderful Sewing Machines" (ce n'est pas moi qui le dit, mais leur pub!).

Cette société a été fondée en 1868 par Josef Wertheim, à Bornheim (Francfort).
Josef est né le 20 mars 1834 à Rotenburg an der Fulda, une petite ville de Hesse (Allemagne). Il part en 1854 pour les Etats-Unis où il travaille jusqu'en 1858 pour la firme Singer. Lorsqu'il revient en Allemagne en 1859, il ouvre un magasin de machines à coudre. Il est probable qu'il eût préféré fabriquer ses propres machines, mais il ne pouvait pas s'installer comme fabriquant du fait qu'il était juif. A tout le moins, c'était quelqu'un que les machines à coudre passionnaient et qui voyait dans celles-ci une avancée technologique importante.

En 1862, il épouse Rosalie Ballin. Le fait pourrait être anodin, mais dans le cas de Josef, son mariage va lui ouvrir de nouvelles perspectives. S'il est juif et s'il n'est pas considéré comme un citoyen allemand selon les critères de l'époque, ce n'est pas le cas de Rosalie, sa future épouse, qui est, elle, protestante. Josef doit donc demander aux autorités publiques l'autorisation d'épouser Rosalie, et il en profite pour demander en même temps la citoyenneté allemande. Les deux documents sont obtenus en date du 22 mars 1862, moyennement paiement de 4.000 guinées. La citoyenneté allemande lui est accordée au jour de son mariage, le 15 mai 1862.

De 1862 à 1864, Josef travaille comme représentant général de la marque "Wheeler & Wilson" (une société américaine, qui fabriquait des machines à coudre, bien sûr!) et il développe ses propres pièces dans un petit atelier de Hanau.

Maintenant qu'il est citoyen allemand, il peut fabriquer ses propres machines, et les vendre sous son nom. C'est ce qu'il fait à partir de 1868. Son usine emploie 80 travailleurs, qui bénéficient déjà d'une assurance maladie-invalidité. Il se fait également construire une fonderie, qui approvisionne la fabrique de machines à coudre, mais qui produit également des pièces pour d'autres usines.

Son logo est un nain portant un marteau:


Le logo de la firme Wertheim

Que l'on retrouve aussi sur les pieds des machines à coudre à pédalier qu'il produit...

Le nain au marteau, emblème
de la firme Wertheim



... ainsi que sur la "publicité" suivante, qui nous liste tous les comptoirs où étaient vendues des machines Wertheim, à savoir: Paris, Londres, Hambourg, Constantinople, Mailand et Melbourne (Australie), Barcelone, Calcutta et Bombay (Inde).





Le comptoir de Melbourne a été ouvert par Hugo Wertheim (12/07/1854 - 11/07/1919), le gendre de Josef, qui y fonda sa propre fabrique de machines à coudre (Wertheim bien sûr!) ainsi qu'une fabrique de pianos (Wertheim aussi).


Mais revenons à Josef Wertheim. Ses machines sont reconnues comme étant parmi les meilleures sur le marché, ses affaires prospèrent et il consacre une partie de ses bénéfices au financement d’œuvres de charité. Ses fonds permettent la construction d'habitations sociales, de logements pour ses travailleurs et de sanatoriums. Il s'engage en politique au sein du parti démocrate et est élu conseiller municipal pour la ville de Francfort en 1877.


En 1883, la société emploie 600 travailleurs pour une production annuelle de 35.000 machines à coudre. Les modèles les plus connus sont la Wertheim A, la Titania, la Superba, la Planet, l'Electra, la Triomph et la Rhénania. 

Voici à quoi ressemblait son usine: 


L'usine Wertheim de Francfort, probablement aux alentours de l'année 1900


Josef Wertheim décède le 13 mars 1899. L'entreprise reste gérée par ses enfants, qui quitteront l'Allemagne (à cause de montée de l'antisémitisme et pour s'installer en Espagne) en 1920, après avoir cédé leur usine à la société Gritzner (hé oui, Gritzner est partout!).


Pour finir un petit mot sur la branche de la famille Wertheim partie s'installer en Espagne (Barcelone). Ils commencent par importer des machines à coudre Jones, sur laquelle ils apposent un badge "Wertheim". Ces machines sont renommées "Rapida". Durant la guerre civile espagnole (1939), l'entreprise change de nom et est renommée elle-aussi "Rapida". Après la guerre civile, ce sont des machines Gritzner qui sont importées et rebadgées en vue de leur commercialisation, en lieu et place des machines anglaises de la firme Jones. Les activités de la firme Rapida s'arrêtent définitivement dans les années 70.


Pour avoir plus d'information sur Joseph Wertheim, sa société et sa famille, je vous conseille l'excellent site NaeMaSchmiede sur lequel vous trouverez le présentation de toute une série de machines ainsi qu'un tableau qui permet de dater chaque machine à partir de son numéro de série. 
 

Bonne journée,

Callisto


samedi 30 novembre 2013

Mon "musée" ^^

Me voilà avec trois machines à la maison, et, bien évidemment, cela prend de la place.
J'ai donc été contrainte de passer ma matinée à revoir mon aménagement intérieur, et j'en ai profité pour remonter Eveline.

La plan initial était de placer Eveline comme ceci: 


Eveline, dans son coin "couture"


(Juste pour le plaisir, j'ai pris une photo de plus près...)


Eveline, Th. Acht, Trier



Mais je me suis vite retrouvée confrontée à deux problèmes:
- de un, le pédalier sent toujours le produit anti-rouille (et pas qu'un peu)
- et de deux, mon fils de 21 mois, toujours très créatif avec tout nouvel objet  mis à sa "disposition", a confondu le pédalier avec une balançoire. Pas top niveau sécurité...



Problèmes en vue...


Alors j'ai changé tous mes plans.
Mon coin "couture" s'est métamorphosé en coin "enfant":





Et j'ai déplacé Eveline (montée sur des patins glisseurs pour moquette - ca glisse comme sur du beurre, je ne regrette pas l'investissement) dans un coin du bureau, où mon fils ne va jamais (quoique qu'il y va plus souvent maintenant qu'Eveline, son nouveau jouet, s'y trouve).


Eveline, Th. Acht, Trier


Ma petite Singer Class 24 a été rangée dans l'étagère du bureau (il a fallu faire de la place), et j'ai rangé tous mes "trésors" et mon petit matériel juste derrière:


Singer Class 24


Il n'y a plus qu'Electra qui traine sur le bureau, mais comme c'est la prochaine à passer à la "restauration", c'est là qu'elle est le mieux.


"Electra", J. Wertheim, Frankfurt


Je trouve cela très sympa d'avoir mes trois machines dans la même pièce, et aussi d'avoir mis en ordre le bureau. C'était du bon travail!

A bientôt,

Callisto 

vendredi 29 novembre 2013

"Electra" de la firme Wertheim ^^

Et voici que ma petite famille de machines à coudre s'agrandit encore... On dit bien "jamais deux sans trois", n'est ce pas? L'importance de ma dernière acquisition justifie, à mes yeux du moins, très amplement l'interruption du mini-feuilleton sur les pieds de machine à coudre!

Je vous présente donc en photo cette magnifique Wertheim de 1894. Cette nouvelle machine sera donc la doyenne de ma petite collection ^^

Voici donc "Electra" ^^



Electra vue "de face" (ou plus ou moins)
 

Vue du dessus, on peut voir qu'elle a non seulement des décalcomanies, mais également un décor constitué de petits morceaux de nacre.

Electra vue du dessus


La plaque de face se présente ainsi...


La plaque de face d'Electra

Je suis très ennuyée car j'ai essayé de retirer la plaque pour accéder au mécanisme qui actionne la barre d'aiguille et la barre du pied presseur et que je n'y suis pas arrivée. Impossible de dévisser les deux vis: aucune des deux ne bouge!


La navette bateau est bien en place dans sa "logette":

La navette droite d'Electra


Voici le mécanisme inférieur qui permet de d'effectuer le mouvement de va et vient de la navette.

Le mécanisme inférieur d'une machine à navette droite



Et voici le numéro de série "S6 - 552.963".

Pour l'abréviation "S6", elle signifie que ce modèle est un "clone" d'une machine Singer (d'où le "S") et qu'il s'agissait du 6ème prototype utilisé.
Les trois premiers prototypes ont été des échecs, le 4ème a servi de modèle aux machines produites en 1880 et 1881, le 5ème aux machines produites et 1882 et 1883, et le 6ème à toutes les machines produites à partir de l'année 1884.

le numéro de série de la Wertheim Electra



Vous vous demandez peut être pourquoi j'ai craqué pour cette machine... hé bien à causes des accessoires. Ils sont trop chou:

Il y a:

1. Une boite décorée avec l'image (en couleur) de l'usine Wertheim à Francfort

L'usine Wertheim à Francfort


2. Un lot de fusettes et de navettes adaptés à la machine (enfin, je suppose, car je n'ai pas encore testé)


Des navettes et des fusettes


3. Un lot de pieds pour machine à coudre, que je vais peut être savoir adapter sur Eveline.
Je n'ai pas encore testé pour savoir s'ils vont, et je ne sais pas non plus à quoi ils peuvent bien servir, mais je compte bien faire des recherches pour le savoir!


Des pieds pour machine à coudre ancienne


4.  Et cerise sur le gâteau (et c'est cela qui m'a décidée à acheter la machine!), une petite pochette à aiguille, système 138, qui en contient 3 exemplaires. Retour vers le passé, "Aiguilles Lammertz, London 1862", ca le fait trop!

Aiguilles Lammertz - London 1862


Et voici les trois aiguilles, gentillement rangées dans leur pochette. Je ne connaissais pas le système 138, mais après recherche, il apparait que ce sont des aiguilles semblables aux aiguilles 13X1 de chez Singer.


Mes petites aiguilles "138" dans leur pochette


Les aiguilles 13X1 ont la particularité de ne pas avoir de talon,  comme on peut le voir sur la photo comparative ci-dessous. Elles sont également plus longues que les aiguilles universelles.

Comparatif aiguilles 13X1 (138), 15X1 (130/705) et 24X1


Les aspects historiques relatifs à la société Wertheim et à son fondateur, Josef Wertheim, seront abordés prochainement dans un autre article ^^

Sur ce, je retourne faire joujou avec ma nouvelle machine ;-)


Bonne soirée et bon weekend,

Callisto

jeudi 28 novembre 2013

Le pied ourleur large (version 1920) ^^

Continuons notre mini-série et partons à la découverte du pied ourleur! ^^

Le pied ourleur


1. A quoi sert-il?


Le pied ourleur est le pied qu’il convient d’utiliser pour coudre des ourlets. Et un ourlet, c’est le repli cousu ou collé en bordure d’une étoffe.
Ce pied ourleur-ci est un pied ajustable : on peut régler le pied à la largeur de l’ourlet désirée (entre 5 et 25mm de large).

Il est également possible d’utiliser ce pied pour coudre ensemble deux pièces de tissus différents.

Le pied ourleur


2. Comment l'utiliser?
 
On règle la largeur de l'ourlet en desserrant la vis moletée située sur le guide, et en poussant la glissière à droite ou à gauche suivant la largeur de l'ourlet désirée. Là, on resserre la vis.
On introduit ensuite le bord du tissu dans la fente formée par la coulisse et la règle graduée, et on manipule le tissu délicatement d’avant en arrière jusqu'à ce que l'ourlet soit formé. On amène le bout de l'ourlet sous l'aiguille et on peut alors abaisser la barre du pied presseur et commencer à coudre, en prenant soin de guider le travail de manière à ce que l’ourleur soit toujours plein.

Il est également possible de coudre des ourlets en se passant de la règle graduée (ou pour coudre des ourlets plus larges que 25mm).
Pour ce faire, on desserre la vis et on ouvre la fente formée par la coulisse et la règle graduée au maximum, en faisant effectuer à la règle graduée un mouvement rotatif vers soi, de manière à obtenir le résultat suivant :


pied ourleur ajustable pour ourlet large


On plie et on rabat un ourlet à la longueur désirée, on passe la partie pliée sous la branche de droite de l'ourleur, on introduit le bord du tissu dans le replieur et on peut commencer à coudre.


A bientôt pour le dernier volet de notre mini-série, où nous terminerons en beauté avec le pied fronceur!

Callisto