lundi 25 juillet 2016

1900: Les Tramways Bruxellois - Règlement pour cocher (2/4) ^^



CHAPITRE III – Rôle de service



Un rôle de service est affiché dans le bureau de chaque dépôt. Ce rôle de service indique au cocher :

1.       La ligne qu’il doit desservir

2.       La lettre ou signe distinctif des coupons

3.       Les heures de départ et de rentrée de sa voiture

4.       L’heure et l’endroit où il est relevé pour dîner

5.       Les punitions et le motif pour lequel elles ont été infligées

6.       Les services à faire dans d’autres dépôts par les agents.



Il est défendu au cocher de changer, en quoi que ce soit, le rôle de service ou de le lacérer sous peine d’amende ou de révocation immédiate.



Chaque fois qu’un changement a lieu dans le service, les agents en sont prévenus par un avis attaché au rôle du service journalier.



Le cocher, porté de réserve temporaire, se présentera au bureau à l’heure indiquée sur le rôle de service et ne pourra le quitter qu’après autorisation de l’employé chargé de la surveillance du départ des voitures.



Le cocher commandé de réserve payé, se tiendra toute la journée à disposition de l’employé de dépôt.



En aucun cas et pour n’importe quel motif, le cocher ne peut permuter dans le service pour lequel il est commandé.





CHAPITRE IV : Mouvement



Avant la sortie du dépôt, le cocher doit examiner le ou les chevaux qui lui sont confiés et s’assurer :

·         S’ils ne sont pas boiteux, dans ce cas, il remettra immédiatement le cheval boiteux en en exigeant un autre

·         S’ils ne sont atteints d’aucune blessure sous le collier ou ailleurs

·         Si les différentes pièces du harnachement sont en bon état de solidité de façon à éviter tout accident

Il veillera à ce que le matériel mis à sa disposition soit en bon état.



Pour lui permettre d’observer ses instructions, et pour éviter tout retard dans la sortie de la voiture, le cocher se trouve à son poste au moins 10 minutes avant la sortie du dépôt.



Le receveur étant chargé du mouvement de sa voiture en service, le cocher suivra les avis qu’il recevra de celui-ci quant à la vitesse de la marche.



A l’approche d’une descente rapide, le cocher d’omnibus de pavés arrêtera sa voiture, non seulement pour y laisser monter et descendre les voyageurs, mais encore pour prévenir les accidents qui pourraient arriver au receveur, chargé de placer le sabot. Il l’arrêtera également pendant une minute à la place Royale.



Il est défendu au cocher de s’asseoir à l’intérieur de sa voiture en quelque endroit que ce soit ; d’y prendre ses repas ou de s’y coucher, même aux extrémités des lignes. Il n’y a pas d’exception pour les voitures ouvertes.



Le cocher doit arrêter sa voiture chaque fois qu’il en est requis par le public ; il doit avertir son receveur par un coup de timbre chaque fois qu’un voyageur monte de son côté sur sa voiture en marche.



Les voitures ne doivent pas, sauf en cas de force majeure ou d’un signal de trois coups successifs de timbre, donné par le receveur, être arrêtées, dans les courbes en remonte ainsi qu’aux endroits spécialement désignés.



Les voitures seront arrêtées aux arrêts fixes, qu’il y a ait ou non des voyageurs à descendre ou à monter.



Il est strictement défendu aux cochers d’abandonner leur voiture en route, à moins d’y être obligés pour les besoins du service, ainsi qu’aux terminus des lignes.



Dans les pentes, il lui est strictement défendu, même en cas de verglas, de dételer ses chevaux et de faire descendre sa voiture sans que ceux-ci n’y soient attelés.



Avant de partir de n’importe quel point, le cocher donnera un coup de sifflet. Il sifflera également avant d’arriver aux rues aboutissant aux voies, de même qu’au croisement des voitures et en général à l’approche de tout obstacle.



Lorsqu’il est fait usage de voitures ouvertes, il sifflera fortement au croisement des autres voitures pour prévenir les receveurs, se trouvant sur les marchepieds, qu’ils ont à faire attention pour éviter les accidents.



Si un véhicule quelconque est stationné, très rapproché de la voie, le coche s’assurera, avant de passer, si le receveur ne se trouve pas sur le marchepied, il sifflera et ralentira fortement l’allure de sa voiture.



A chaque station ou arrêt, avant de siffler, le cocher criera, à haute et intelligible voix, le nom de la station ou de l’arrêt ; il indiquera aux voyageurs la station à laquelle ils doivent prendre les voitures, pour changer de direction. Il donnera au public les renseignements nécessaires pour arriver avec facilité à destination.



Après chaque arrêt, n’importe pour quelle cause, défense est faite au cocher de mettre sa voiture en marche avant d’en avoir reçu le signal de son receveur et de s’être assuré que ce signal lui a été donné par ce dernier et que plus personne ne doit ni monter si descendre de son côté.

Le signal de départ est donné par deux coups de timbre.



Aux points extrêmes de certaines lignes, où les deux voies se confondent en une seule, le cocher, à l’arrivée, manœuvrera sa voiture de façon à ne pas accrocher celle en partance.



Le cocher doit accompagner sa voiture depuis la sortie jusqu’à la rentrée du dépôt.



Lorsqu’une voiture en marche de la Société se trouve avant la sienne sur la voie opposée, le cocher ne la devancera pas.



Lorsqu’une voiture est engagée dans une courbe coupant une ligne droite, le cocher, conduisant en ligne directe, livrera passage à cette dernière.



En cas de grande affluence de monde aux ponts extrêmes, le cocher ne quittera ses chevaux que pour autant que les soins à donner à ceux-ci l’exigent.



S’il arrive que, pour des causes quelconques, deux voitures se dirigeant dans le même sens se suivent de trop près, le cocher de la première voiture accélèrera l’allure de ses chevaux et celui de la dernière la ralentira, de façon à conserver une distance d’au moins 50 mètres entre les deux voitures.



Lorsque la voie sera glissante et que du sable n’y aura pas encore été jeté, le cocher en préviendra le premier contrôleur, en service ou non, qu’il apercevra.



Le cocher ne peut, sauf en cas de nécessité absolue, permettre à son receveur de faire la manœuvre du frein de la voiture, même en arrivant aux extrémités des lignes. Dans les parties de voies en descente, le frein sera fermé de façon que les chevaux ne doivent ni tirer ni retenir la voiture. Il fera cette manœuvre sans violence et sans lâcher la manivelle avant que la chaine ne soit complètement détendue. Si le frein du côté du cocher ne fonctionnait plus, celui-ci en avertira son receveur par de nombreux coups de timbre répétés précipitamment. A ce signal, le receveur fermera le frein d’arrière.



Si malgré cette manœuvre du receveur, la voiture continue à allure dangereuse ou bien si, malgré les freins fermés, elle patine au point de pouvoir provoquer des accidents, le cocher abattra le ou les chevaux afin de former frein à la voiture. Cette manœuvre ne se fera qu’en cas d’absolue nécessité.



Il est défendu aux cochers de détacher la broche du timon de la voiture avant qu’il n’ait le timon en main, afin de l’empêcher de tomber.



Les cochers veilleront à ce qu’ils n’arrêtent pas leur voiture en face d’une autre voiture de la Société arrêtée sur la voie opposée.



Le cocher ne peut en aucun cas couper, interrompre ou empêcher d’une façon quelconque la marche régulière d’un convoi funèbre ou d’un corps de troupe en marche.



Dans le passage des courbes, le cocher doit conduire les chevaux à l’intérieur de celles-ci. En ligne droite, il maintiendra les chevaux au milieu de la voie.



Il est défendu au cocher d’arrêter sa voiture à la traverse des grandes rues.



Lorsque la voie se trouve momentanément interceptée par un obstacle quelconque, le cocher arrêtera sa voiture à une distance de 20 mètres au moins de l’obstacle. Si plusieurs voitures doivent d’arrêter, les cochers de celles-ci conserveront une distance d’au moins 10 mètres entre la tête de leurs chevaux et l’arrière de la voiture qui les précède.



Le cocher n’arrêtera sa voiture, sauf le cas de nécessité absolue, provoquée par un accident ou un obstacle se présentant subitement sur la voie, qu’à une distance de 5 mètres après en avoir reçu le signal par son receveur. Il doit arrêter le cheval avec douceur, avant de fermer complètement le frein.



Si la voiture déraille sur une voie en descente, le cocher la remettra en continuant obliquement, au pas, la marche en avant. Si au contraire le déraillement a lieu en remonte, le cocher arrêtera la voiture et changera les chevaux de direction pour la remettre en voie. Si le déraillement se produit par les deux roues de l’avant ou de l’arrière de sa voiture, le cocher attellera ses chevaux du côté des roues non déraillées.



Les cochers ne causeront ni au public, ni au receveur à moins qu’il en s’agisse de service. Il ne leur est permis de se retourner pour voir ce qu’il se passe dans les voitures que pour autant que le receveur leur en donne le signal par deux coups de timbre.



Lorsqu’après un arrêt, la voiture doit se remettre en marche, le cocher s’assurera que le ou les chevaux ne soient pas sur les rails pour se remettre sur trait, ce qui provoque des boiteries chez ces animaux par suite de glissade sur le rail. Il les tiendra en guides jusqu’à ce que le frein soit bien ouvert.



Le cocher qui désire être entendu par le Directeur, doit en faire la demande écrite, au Chef du Service de l’Exploitation par l’intermédiaire de son Chef de dépôt.



Lorsqu’une tranchée sera ouverte à côté des voies ou si celles-ci, dépassées, rendent le passage difficile pour les chevaux, le cocher sonnera le receveur pour que ce dernier conduise le cheval par la bride jusqu’au-delà du passage dangereux.



Lorsqu’un voyageur sautera sur la plate-forme avant d’une voiture en marche, le cocher en avertira le receveur par un coup de timbre.



L’échange de communications de service avec le receveur se fera à voix basse. Le conducteur évitera d’avoir avec les voyageurs des conversations autres que celles nécessitées par le service. Quand il se verra obligé de rappeler un voyageur à l’exécution du règlement, il demandera l’intervention de son receveur auquel il prêtera main forte en cas de besoin.



Les marchands de journaux ou autres articles ne pouvant offrir leur marchandise en vente aux voyageurs dans la voiture, le cocher avertira le receveur chaque fois que ces marchands se présenteront sur la plate-forme avant.



Lorsque des personnes descendues de sa voiture ou y montées auront laissé la portière de devant ouverte, le cocher la refermera, à moins que son receveur ne lui dise de la laisser ouverte.



Si le cocher s’aperçoit que des voyageurs lacèrent les affiches, coupent ou brûlent les coussins, coupent les glaces ou détériorent d’une façon quelconque la voiture, il en préviendra immédiatement son receveur.

Une gratification sera allouée au cocher qui aura constaté les faits ci-dessus.



Il est interdit aux cochers de la Société de distribuer, même gratuitement, aux voyageurs des brochures, calendrier, pamphlets ou tout autre imprimé quelconque sans une autorisation du Directeur de l’exploitation.

Il leur est également défendu de se charger de messages ou de paquets autres que ceux du service ; ils n’accepteront pas les plis à déposer dans les boites fixées à leur voiture, ces plis doivent y être introduits par le public.



Le cocher en service ou en tenue hors de service, surpris en état d’ivresse, sera puni d’une amende ou de la révocation. Il lui est strictement défendu de fumer en service ou non, sur sa voiture ou dans les locaux de la Société.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.