Le drapeau de l'Amicale des Résistants de la Société Nationale des Chemins de fer Vicinaux (groupe Brabant) - 1947 / 2021 ^^

C'est par un temps radieux qu'eut lieu, le 5 octobre 1947, au dépôt de la rue Eloy, la remise d'un drapeau aux Résistants des Vicinaux du Brabant, ainsi que l'inauguration d'une plaque commémorative, en l'honneur de trois agents tués du fait de l'ennemi.

Un cortège se mit en mouvement vers 11 heures par le boulevard de la Révision et la rue Rossini. Une délégation des pompiers d'Anderlecht ouvrait la marche, suivie des délégués de la Croix-Rouge, la fanfare de la fédération des Tramwaymen, les porte-drapeaux des sections Anderlechtoises des principaux mouvements de résistances, des postiers résistants et les anciens de 14-18.
Suivaient les employés de la rue Bara, le personnel roulant, puis le personnel de la voie et des ateliers, puis d'imposantes délégations de tous les dépôts du groupe et même des Flandres, de Liège et du Limbourg. L'Armée avait délégué un officier supérieur représentant le Ministère de la Défense.

Monsieur Cuvelier, ingénieur en chef du Groupe de Bruxelles prit le premier la parole. Il rappela que "le réseau vicinal bruxellois n'offrait aucun intérêt spécial pour l'occupant. Ce fut donc librement que nombre d'agents rejoignirent les groupes clandestins, leur mérite en est encore plus grand."

Monsieur Cuvelier présenta alors le nouveau drapeau au délégué du Ministre de la Défense, qui le remit à Monsieur Vanderbruggen, président de l'amicale des Résistants de Bruxelles. Celui-ci prit à son tour la parole et fit le serment de rester fidèle à l'idéal qu'ils avaient servi et rappela l'admirable esprit qui avait uni les résistants vicinaux. "Ils avaient lutté contre UN ennemi, sous UN drapeau pour UNE patrie".

Ce drapeau, tombé dans l'oubli depuis de nombreuses années, tout comme l'Amicale des Résistants, a été confié à votre serviteur.

Après un bon bain, un temps de séchage au soleil, la remise à neuf de la broderie d'un "I", 5 heures de couture (une à la machine et 4 à la main) et un petit coup de repassage, ce drapeau est méconnaissable.

Pour le rapiéçage, j'ai utilisé la technique du "visible mending" inspirée du Kintsugi japonais, qui a pour but de mettre en valeur les défauts causés par le temps. J'aime beaucoup le résultat obtenu (qui donne mieux en vrai que sur la photo ci-dessus).

Cela étant dit, je ne suis pas certaine qu'un conservateur de Musée partagerait mes convictions sur le Kintsugi: le drapeau a retrouvé sa fonctionnalité, mais sans doute a t'il perdu au passage un peu de son caractère historique. Mais tout cela est un autre débat! 

Belle journée, et surtout prenez bien soin de vous!

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