samedi 2 août 2025

SNCV - réseau de Charleroi - note sur l'électrification, 1891

Société Nationale des Chemins de fer vicinaux

Note au sujet de l'application de la traction électrique aux lignes de la banlieue de Charleroi.

La grande extension qu'a prise partout, depuis 2 ou 3 ans, l'utilisation de l'électricité pour la traction mécanique des tramways et des chemins de fer sur route, se justifie par les avantages spéciaux que procure ce nouveau mode de traction: prix de revient, la possibilité d'offrir au public un service à départs très fréquents, la suppression des inconvénients résultant de la traction par locomotives.
La SNCV a fait une 1ère application de la traction électrique sur la ligne de Bruxelles à la Petite Espinette. Cet essai ayant donné des résultats favorables, tant au point de vue purement technique que pour ce qui concerne la progression des recettes, nous avons étudié la question également pour les lignes de la banlieue de Charleroi.
La présente note a pour but de soumettre aux pouvoirs publics actionnaires de ces lignes les résultats de notre étude et de leur indiquer les conditions financières qui permettraient d'arriver au but poursuivi.

Chapitre 1: service à établir.

A. Ligne de Charleroi à Montigny-le-Tilleul

Le service actuel comporte 27 trains dans chaque sens sur la section de Charleroi à Marchienne-Zone, et de 15 trains dans chaque sens sur celle de Marchienne-Zone à Montigny-le-Tilleul (soit donc des départs d'heure en heure sur cette dernière section, et demi-heure en demi-heure sur celle de Charleroi à Marchienne-Zone).
Ce service donne un parcours annuel d'environ 131.000 trains-kilomètres.
Avec l'électricité, nous établirions sur la section de Charleroi à Marchienne-Zone, un service de quart d'heure en quart d'heure pendant la majeure partie de la journée (soit 50 à 55 trains journaliers dans chaque sens). Nous laisserions jusqu'à nouvel ordre le service d'heure en heure sur la section de Marchienne-Zone à Montigny-le-Tilleul, où le traif cne semble pas demander davantage, du moins actuellement, sauf à intercaler des trains en plus les jours de fête.
Nous réaliserions donc sur cette ligne un parcours d'environ 240.000 trains-kilomètres électriques.


B. Ligne de Charleroi à Lodelinsart

Le service actuel comporte 27 trains dans chaque sens (départs de demi-heure en demi-heure), soit par an environ 65.000 trains-kilomètres.
Avec l'électricité, nous organiserions des départs dans chaque sens tous les quarts d'heure, sauf peut être pendant quelques heures moins chargées de la journée, ce qui donnerait par an environ 130.000 train-kilomètres électriques.


C. Ligne de Charleroi à Mont-sur-Marchienne

Le service actuel comporte 15 trains dans chaque sens (départs d'heure en heure), soit par an environ 36.000 trains-kilomètres.
Avec l'électricité, nous organiserions un service de 20 minutes en 20 minutes, sauf pendant certaines parties de la journée, où un service de 40 minutes en 40 minutes suffira. Nous aurons donc, par jour, environ 28 départs dans chaque sens et par an, soit à peu près 65.000 train-kilomètres électriques.


D. Ligne de Lodelinsart à Châtelet

Le service actuel comporte 15 trains dans chaque sens (départs d'heure en heure), soit par an environ 98.000 trains-kilomètres.
Avec l'électricité, nous organiserions un service de demi-heure en demi-heure, soit par jour, environ 25 trains dans chaque sens et par an, ou un parcours d'environ 165.000 train-kilomètres électriques.


Ces divers services donneraient pour l'ensemble un parcours annuel d'environ 600.000 trains-kilomètres électriques.
Le parcours annuel fourni actuellement par le service à vapeur est de 330.000 kilomètres. Nous majorerions donc de 270.000 kilomètres (c'est à dire de 82% environ) le mouvement annuel d'aujourd'hui.


Chapitre 2: devis estimatif des dépenses à faire

D'après nos estimations, les dépenses nouvelles à faire pour doter les lignes de la banlieue de Charleroi des installations nécessaires pour le service indiqué ci-dessus, peuvent se détailler comme suit:
A. Usine de force = 474.000 francs
B. Lignes aériennes = 445.000 francs
C. Poste électrique auxiliaire = 75.000 francs
D. Voies = 55.000 francs
E. Matériel roulant = 290.000 francs
F. Imprévus, frais de surveillance, frais généraux = 44.000 francs

Soit un total de 1.383.000 francs

Dont à déduire pour la valeur du matériel roulant actuellement en service et qui sera repris (à l'exception de 20 voitures pouvant être réutilisées sur d'autres lignes) = 15 locomotives et 22 voitures et fourgons = 453.000 francs

Le capital nouveau à souscrire pour les installations électriques est de 930.000 francs.

Signé: le directeur général,
C. de Burlet
 

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