samedi 15 juin 2024

Tramway de Charleroi - Arrêté royal modifiant le tracé par le quai de dérivation de la Sambre- 3 juin 1892

Administration des Ponts et Chaussées et des Mines

Tramways de Charleroi à Gilly et à Montigny-sur-Sambre

Modification du tracé

 

LEOPOLD II, roi des Belges

 

A tous, présents et à venir, Salut,

 

Vu notre arrêté du 8 juillet 1881 déclarant les sieurs Billy, Texier de la Pommeraye et Cie, concessionnaires pour une durée de 24 ans d’un tramway destiné à desservir la ville de Charleroi, ainsi que les communes de Gilly et de Montigny-sur-Sambre aux clauses et conditions du cahier des charges approuvé le 5 avril 1881 par notre Ministre des Travaux publics;

 

Vu Notre arrêté du 31 octobre 1882 approuvant la cession par les sieurs Billy, Texier de la Pommeraye et Cie, à la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges de la concession du tramway précité;

 

Vu la demande de la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges tendant à pouvoir modifier le tracé, à Charleroi, entre la place de stationnement et la rue de Marcinelle, en suivant le quai de dérivation de la Sambre et la rue de l’Ecluse, au lieu de suivre les rues de la Station et du Collège, la place du Sud et la rue de Marcinelle;

 

Vu l’avis favorable de l’administration communale de la ville de Charleroi;

 

Sur la proposition de Notre Ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et des Travaux Publics,

 

Nous avons arrêté et arrêtons:

 

Article unique: la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges est autorisée à modifier, à Charleroi, entre la place de stationnement et la rue de Marcinelle, le tracé du tramway desservant la ville de Charleroi et les communes de Gilly et de Montigny-sur-Sambre, suivant les indications du plan approuvé par Notre Ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et des Travaux Publics, sous la date de ce jour.

 

Donné à Ostende, le 3 juin 1892,

Léopold

samedi 8 juin 2024

Tramway de Charleroi - plainte de la société des Chemins de fer vicinaux belges, 28 juin 1887

Les Chemins de fer vicinaux belges
Société anonyme

Charleroi, le 28 juin 1887,

Monsieur le Ministre,

Le but et la raison d’être de notre société étaient la construction et l’exploitation de toutes les lignes vicinales à créer dans le pays de Charleroi. C’est ce qui résulte de nos statuts.

Dès les 28 et 29 aout 1881, des demandes en concession pour le prolongement  de nos lignes furent introduites pour celles de Gilly (Sart Allet), Lodelinsart, Chatelineau, Châtelet, Couillet et Marcinelle.
Le 21 janvier 1882, nous demandions la concession de la ligne de Charleroi à Lodelinsart par Damprémy, avec prolongement vers Jumet et Gosselies.
Le 28 aout 1883, nous demandions la concession de la ligne de Charleroi à Marchienne au Pont et Monceau sur Sambre.
Nous avons remis au Gouvernement les pièces et plans nécessaires à ces différentes demandes en concession.

Le Gouvernement ne donna suite à aucune de nos demandes. Son intention était de x constituer la Société Nationale des Chemins de fer vicinaux qui, en ce moment, construit et exploite les lignes de Charleroi à Marchienne au Pont et Montigny le Tilleul, de Charleroi à Mont sur Marchienne, de Charleroi à Lodelinsart, de Lodelinsart à Gilly (Quatre Bras), notre tête de ligne actuelle.

De sorte que nous n’avons pas pu rémunérer notre capital depuis la création de notre société, malgré nos efforts et des résultats satisfaisants. L’exploitation a été ruineuse et l’expérience que nous avons faite a servi à tous et spécialement à la SNCV créée par le Gouvernement.

Les rails prévus pour l’exploitation des lignes au moyen des chevaux étaient en fer. Les essais faits avec les machines démontrérent rapidement qu’en présence de fortes rampes, les rails en fer ne sont pas assez résistants. Aussi notre société fut elle obligée de commencer immédiatement la réfection des voies en employant des rails en acier, pesant 27 kilos le mètre courant, posés sur des traverses en chêne.

Cette réfection sera terminée au plus tot en aout 1888.

De plus, le Gouvernement a donné ordre à notre société le 21 janvier 1887 de déplacer la double voie située entre la rue Neuve et la Porte de Waterloo, sur une longueur de 550 mètres environs, et de la reporter provisoirement sur la gauche à une distance d’environs 8 mètres de la voie précédente, avant de la rétablir sur la chaussée lorsque les terrains militaires seront mis en valeur et appropriés. Il s’agit de dépenses considérables, visant à demolir et reconstruire 4.400 mètres de voies, dont nous estimons la somme à au moins 18.000 francs.

Il résulte de ce qui précède que nous ne pouvons plus espérer le prolongement de nos voies. Nous devrions avoir le droit d’être indemnisés pour nos frais d’étude et autres, dont les bénéfices ont été enlevés par la SNCV. De plus, le montant des dépenses effectivement faites à ce jour pour l’établissement des lignes s’élève à la somme considérable de 923.096,51 francs environs, non compris la somme de 18.000 francs dont il a été question ci-avant.

Non seulement notre société n’a rien distribué à ses actionnaires, mais elle n’a pas pu, jusqu’à présent, commencer aucun amortissement. Hors, il entrait dans l’espoir du Gouvernement, en nous accordant nos 2 concessions, qu’en 24 années, l’exploitation de ces lignes devait produire des excédents suffisants pour rembourser le capital dépensé pour la construction et l’achat du matériel et pour rémunérer le capital social.

Jusqu’à ce jour et pendant 5 ans encore, les actionnaires ne recevront pas un sou d’intérêt sur le capital énorme dépensé dans cette malheureuse affaire, et les réfections de voies absorbent tous les amortissements que nous pourrions faire.

Nous venons donc vous prier, Monsieur le Ministre, de bien vouloir prendre en considération ce qui précède et décider que le point de départ du délai de notre concession soit fixé au 1er janvier 1888. Nous abandonnerions alors les revendications d’indemnités pour les concessions rappelées ci-dessus qui ont été accordées à la SNCV, ainsi que les frais occasionnés par le déplacement des voies entre la rue Neuve et la Porte de Waterloo.

Signé: Finet, Texiez et Warnant.


Comme le présent courrier restera sans réponse, un rappel sera adressé au Ministre en date du 24 octobre 1887.


samedi 1 juin 2024

Tramway de Charleroi - la SA des Chemins de fer vicinaux belges dans la presse, 1881-1884

La Gazette de Charleroi - 27 juin 1881

La séance d'adjudication des Tramways de Charleroi a eu lieu jeudi au Gouvernement provincial du Hainaut. Ont soumissionné: MM. Billy, Texier et Cie, pour une durée de concession de 24 ans.
La compagnie générale des railways à voie étroite, pour une durée de 35 ans.
C'est le ministre des travaux publics qui doit approuver.


La Meuse, 1er septembre 1881

L'inauguration des tramways de Charleroi aura définitivement lieu le dimanche 18 septembre courant.

La Meuse, 2 septembre 1881

Avant hier a été constituée la Société anonyme des chemins de fer vicinaux belges, au capital d'un million de francs. La première opération de cette société consistera dans la construction et la mise à fruit de la concession des tramways de Charleroi et ses environs.
La construction de ce réseau est en bonne voie et on prévoit que la ligne de Charleroi à Gilly pourra être mise en exploitation du 15 au 18 septembre.


La Meuse, 7 janvier 1882

Vente de juments pleines.
Le lundi 16 janvier courant, à 10h du matin, il sera vendu publiquement, aux écuries de la société anonyme des chemins de fer vicinaux belges (Tramways de Charleroi), sises à l'Abattoir public,
six belles juments pleines.
Au comptant, sans frais.


Le bien public, 20 mars 1882

A partir d'hier, la traction à vapeur est définitivement établie sur les tramways de Charleroi.


Le journal de Bruxelles, 27 mars 1882

Nous pouvons annoncer que les essais de traction mécanique sur les lignes de Charleroi à Gilly et Montigny ont lieu en ce moment avec un certain succès.


L'Indépendance Belge, 12 novembre 1882

Un arrêté royal du 31 octobre approuve la cession de la concession du tramway de Charleroi à Gilly et à Montigny sur Sambre à la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges, sous la réserve que les clauses et conditions du cahier des charges régissant l'entreprise soient complétées par la clause suivante, dérogatoires à l'article 23:

"L'Etat pourra, dans les deux années à partir de la date du présent arrêté, faire usage du droit de rachat prévu par l'article 22 du cahier des charges en payant au cessionnaire de la ligne
1. le capital qu'il justifiera avoir dépensé pour la construction et la mise en exploitation de la ligne
2. 10% à titre de prime
3. une somme de 25.000 francs."


Le Courrier de l'Escaut, 31 décembre 1882

On nous assure que la compagnie des chemins de fer vicinaux belges, qui a la concession de tout le réseau du Pays de Charleroi, va faire sous peu exécuter les lignes suivantes:

1. de Jumet à Charleroi, par la barrière de Lodelinsart,
2. de Marchienne (Providence) à Charleroi (ville haute et ville basse),
3. de Mont sur Marchienne à Charleroi.

Cela formera le complément indispensable à son service.

 

L'Etoile Belge, 26 septembre 1883

Un très grave accident est arrivé avant hier, vers 5 heures et demi du soir, sur le tramway de Charleroi à Gilly. Deux machines remorquant des voitures pleines de voyageurs se sont rencontrées place de la Ville Haute, à la courbe de la rue Neuve.

Les machines venaient de quitter toutes les deux un croisement lorsqu'elles se sont heurtées sur cette voie unique. Le choc a été assez violent pour bousculer tous les voyageurs et ne blesser quelques un assez grièvement. Une de dame de Damprémy a eu le bras cassé. Une des machines a eu les essieux brisés et a été momentanément mise hors service.


La Gazette de Charleroi - 18 janvier 1884

Des enquêtes sont ouvertes par notre administration communale sur deux demandes de la société anonyme des chemins de fer vicinaux.

La première a pour objet d'obtenir l'autorisation définitive de substituer la traction mécanique à la traction par chevaux sur le tramway de Charleroi à Gilly et à Montigny sur Sambre.

Par la seconde, la société sollicite l'autorisation d'établir définitivement, à titre d'extension de ses lignes, par application de l'article 4 de la loi du 9 juillet 1875, la nouvelle voie longeant le quai de la dérivation de la Sambre, la rue de l'Ecluse et la rue du Pont Neuf. Le tracé comporte l'établissement d'une double voie sur le quai de la Station.

Les enquêtes ouvertes seront closes dans la salle du collège le vendredi 1er février prochain à 20h30. Jusque là les habitants peuvent faire toute opposition motivée en précisant leurs observations par écrit au secrétariat communal ou en assistant à la clôture de l'enquête.

Quant à nous, nous avons déjà depuis longtemps rempli notre devoir en signalant les dangers d'une circulation de machines à vapeur à travers nos rues fréquentées, et en relevant les accidents qui en sont résultés dans le courant de l'application provisoire.


La Gazette de Charleroi, 25 mai 1884

Chemins de fer vicinaux Belges (société anonyme)
Siège social: rue du Pont Neuf à Charleroi

Recette partielle du 1er janvier au 31 mars 1884 = 27.001,60 francs
Recette partielle du mois d'avril = 9.019,30 francs
Recette totale = 36.020,90 francs
Recette du 1er janvier au 30 avril 1883 = 34.388,20 francs
Différence en faveur de 1884 = 1.632,70 francs

Voyageurs du 1er janvier au 31 mars 1884 = 153.301
Voyageurs du mois d'avril = 51.333
Nombre total de voyageurs = 204.634
Voyageurs du 1er janvier au 30 avril 1883 = 188.956
Différence en faveur de 1884 = 15.678

NB: dans le nombre de 204.634 voyageurs ne sont pas compris les voyageurs par abonnement.


La Gazette de Charleroi, 8 juin 1884

Chemins de fer vicinaux Belges (société anonyme)
Siège social: rue du Pont Neuf à Charleroi
Longueur exploitée = 7 kilomètres

Recette partielle du 1er janvier au 30 avril 1884 = 36.020,90 francs
Recette partielle du mois de mai = 9.596,00 francs
Recette totale = 45.616,90 francs
Recette du 1er janvier au 31 mai 1883 = 44.844,70 francs
Différence en faveur de 1884 = 772,20 francs

Voyageurs du 1er janvier au 30 avril 1884 = 213.259
Voyageurs du mois de mai= 57.586
Nombre total de voyageurs = 270.845
Voyageurs du 1er janvier au 31 mai 1883 = 245.591
Différence en faveur de 1884 = 25.254


La Gazette de Charleroi, 13 juillet 1884

Chemins de fer vicinaux Belges (société anonyme)
Siège social: rue du Pont Neuf à Charleroi
Longueur exploitée = 7 kilomètres

Recette partielle du 1er janvier au 31 mai 1884 = 45.616,90 francs
Recette partielle du mois de juin = 10.475,45 francs
Recette totale = 56.091,35 francs
Recette du 1er janvier au 30 juin 1883 = 54.660,55 francs
Différence en faveur de 1884 = 1.430,80 francs

Voyageurs du 1er janvier au 31 mai 1884 = 270.845
Voyageurs du mois de juin = 61.662
Nombre total de voyageurs = 333.507
Voyageurs du 1er janvier au 30 juin 1883 = 298.953
Différence en faveur de 1884 = 34.554


La Gazette de Charleroi, 16 aout 1884

Chemins de fer vicinaux Belges (société anonyme)
Siège social: rue du Pont Neuf à Charleroi
Longueur exploitée = 7 kilomètres

Recette partielle du 1er janvier au 30 juin 1884 = 56.091,35 francs
Recette partielle du mois de juillet = 12.171,10 francs
Recette totale = 68.263,455 francs
Recette du 1er janvier au 31 juillet 1883 = 65.779,50 francs
Différence en faveur de 1884 = 2.483,93 francs

Voyageurs du 1er janvier au 30 juin 1884 = 333.507
Voyageurs du mois de juillet = 74.576
Nombre total de voyageurs = 408.083
Voyageurs du 1er janvier au 31 juillet 1883 = 363.739
Différence en faveur de 1884 = 44.344


L'émancipation: politique, commerciale, religieuse et littéraire - 9 juin 1884

Par l'annonce de la société anonyme des chemins de fer vicinaux belges que nous avons publiée tout récemment, on a pu remarquer que, pour les cinq premiers mois de 1884, il y a eu 25.254 voyageurs transportés de plus qu'en 1883. Il est vrai que la recette n'a augmenté que de 772 francs, mais il convient de faire remarquer que les tarifs sont été considérablement réduits (de 40 à 25 centimes sur la ligne de Gilly).

De plus, l'exploitation a été entravée par les réfections de voies, lesquelles avancent et seront terminées pour le 15 juillet vers Gilly.

samedi 25 mai 2024

Tramway de Charleroi - projet de reprise de la concession par la SNCV - 8 mai 1885

Bruxelles le 8 mai 1885

La société nationale des Chemins de fer vicinaux a l’intention d’établir dans le bassin de Charleroi tout un réseau de lignes, dont quelques une seraient le prolongement ou le complément des 2 lignes de la Société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges.

C’est ce qui nous a engagé à accueillir les ouvertures qui nous ont été faites par cette dernière, dès le mois de septembre dernier, en vue du rachat de ces lignes par notre société.

Des négociations ont été entamées mais elles n’ont pas pu amener d’accord entre nous et le concessionnaire actuel. Tandis que ces derniers demandent comme prix du rachat une somme de 618.160 francs, notre Conseil s’est borné à négocier sur le chiffre de 461.500 francs. Ce prix comprend la remise des lignes avec le matériel roulant et la mise en bon état de la voie.

Signé C. de Brulet, le directeur et L. De Bruyn, le président


samedi 18 mai 2024

Tramway de Charleroi - demandes de prolongements - note du 8 septembre 1884

Bruxelles, le 8 septembre 1884

Note pour Monsieur le Ministre,

La société des Chemins de fer vicinaux belges a demandé, en date du 28 mars 1883, la concession des lignes de Charleroi à Marchienne au Pont et de Charleroi à Jumet. Un prolongement est également demandé par la commune de Gosselies.

Le 28 août dernier, les concessionnaires viennent de demander la concession de la ligne des Quatre Bras de Gilly au passage à niveau du chemin de fer industriel au delà de la place des Haies de Gilly, ainsi que:
-    des Haies vers Lodelinsart, par la station de Lodelinsart;
-    de Gilly (Quatre Bras) à Gilly (Sart Allet) station;
-    de Gilly (Quatre Bras) à Châtelet, par Châtelineau;
-    de Montigny (Place Publique) à Châtelet par la station de Couillet;
-    de Montigny (Place Publique) à Couillet (village);
-    de Charleroi à Mont-sur-Marchienne par Marcinelle.




samedi 11 mai 2024

Tramway de Charleroi - demande d'exploitation par la traction vapeur - refus - 11 avril 1884

A la date du 11 janvier 1884, M. le Ministre de l’Intérieur à transmis à l’Administration communale la copie d’une demande de la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges, tendant à être autorisée, à titre définitif, à substituer la traction mécanique à la traction par chevaux sur la ligne de Charleroi à Gilly et à Montigny-sur-Sambre.

Le 16 janvier, les habitants ont été priés par le Collège de présenter endéans la quinzaine leurs observations ou leurs motifs d’opposition à cette demande.

Le procès verbal d’enquête du 1er février constate que le Collège a recueilli:
1.    Une réclamation écrite de M. Emile de Cartier;
2.    Une réclamation collective de MM. Libert, Jacquy et consorts, habitants de la rue de l’Écluse et du Pont Neuf.

La Section des Travaux s’est réunie le 11 mars dernier pour donner son avis et faire rapport au Conseil sur ladite demande. Celui-ci est le suivant:

Les locomotives, système Carels, employées à la traction présentent de grands avantages au point de vue de l’économie, mais aussi, comme le font remarquer les pétitionnaires, de grands inconvénients.

D’après nous, les locomotives à feu destinées à circuler sur la voie publique ne doivent donner aucune odeur et ne doivent répandre ni flammèches, ni escarbilles, ni cendres, ni fumées, ni eaux excédantes. De même, il doit être défendu strictement aux chauffeurs de nettoyer les grilles des locomotives en marche.

Pour sauvegarder les intérêts des riverains, il y a lieu d’appliquer les lois françaises du 15 juillet 1880 et du 11 août 1881 fixant les prescriptions auxquelles doivent se soumettre les concessionnaires de tramways pour employer la traction par vapeur.

La locomotive Carels, employée à Charleroi, ne remplit pas les conditions ci-dessus. Il y a lieu d’inviter la compagnie concessionnaire à rechercher un système qui donne satisfaction aux réclamations des habitants et à étudier les divers système de traction employés sur les tramways: machines à air comprimé, locomotives à vapeur sans foyer, moteurs électriques.

Par ces divers motifs, la Section des Travaux est d’avis qu’il n’y a pas lieu d’octroyer à la société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges l’autorisation qu’elle sollicite, mais de tolérer purement et simplement à titre provisoire la situation d’aujourd’hui, en invitant la société à améliorer son service dans le sens des recommandations qui précèdent.

Charleroi, le 11 avril 1884
Le Président Rapporteur,
JB Menart


samedi 4 mai 2024

Tramway de Charleroi - transfert du siège social de la SA des Chemins de fer vicinaux belges à Charleroi - 26 janvier 1884

Société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges

Charleroi, le 26 janvier 1884,

Monsieur le Ministre,

Nous avons l’honneur de vous informer que l’assemblée générale des actionnaires du 5 décembre dernier a décidé que le siège social de notre société serait transféré à Charleroi.

En conséquence, nous venons vous prier de bien vouloir adresser à Charleroi, à partir de ce jour, toutes vos communications.


Signé Billy Texier de la Pommeraye.

samedi 27 avril 2024

Tramway de Charleroi - rapport sur la demande d'exploitation par la traction vapeur - 31 décembre 1883

Société anonyme des Chemins de fer vicinaux belges

Le 31 décembre 1883,

Rapport sur la demande d’autorisation de modifier le système de traction sur les lignes de tramway de Charleroi à Gilly et à Montigny-sur-Sambre, annexé à la lettre de ce jour adressée à Monsieur le Ministre de l’Intérieur.

La concession accordée est régie par le cahier des charges du 5 avril 1881, qui dispose, en son article 14, que la traction par chevaux est la seule autorisée et ne pourra être remplacée par un autre mode de traction qu’après enquête avec l’autorisation du gouvernement dans les conditions qu’il fixera, les autorités communales entendues.

À l’origine de l’exploitation, les concessionnaires se conformèrent à cette prescription et la ligne de Charleroi à Gilly fut exploitée pendant plus de 15 mois par la traction animale exclusivement.

Le 10 février 1882, les concessionnaires sollicitaient l’autorisation du Ministre des Travaux publics de mettre en oeuvre, à titre d’essais, une machine de tramway système de Messieurs Carels frères à Gand. Des demandes semblables furent adressées aux communes intéressées. Celles-ci, dans leurs réponses, ont accordé l’emploi des machines à titre d’essais.

A la date du 19 mars 1882, une machine Carels fut mise en service sur la ligne de Charleroi (Abattoir) à Montigny-sur-Sambre. Depuis lors, l’exploitation de ce tronçon a toujours été faite par traction à vapeur.

Les résultats observés durant les premiers mois de cet essai furent si avantageux que la société se décida à remplacer la traction par chevaux sur la ligne de Charleroi à Gilly par une traction mécanique. Elle fit un contrat avec la société de Saint Léonard à Liège pour la fourniture d’un certain nombre de machines de tramway.

Ce type de machine présente toutes les garanties de sécurité. Le combustible employé, le coke, présente l’avantage de ne pas produire de fumée. En outre, pour éviter l’inconvénient de la circulation des locomotives dans les rues étroites de l’intérieur de la ville, une voie spéciale arpentant le quai de la Sambre canalisée fut construite avec l’autorisation de l’Administration des Ponts et Chaussées.

Une première machine fut mise en service le 5 août 1882 entre Charleroi et la place de la ville Haute. Plus tard, et après l’établissement d’une traversée des voies du Grand Central à la porte de Waterloo, le service par machine fut organisé jusqu’aux Quatre Bras de Gilly. Pendant un certain temps, le service se fit partie par chevaux et partie par machines.

Le 20 décembre 1882, nous fûmes suffisamment pourvus de machines pour supprimer complètement l’emploi des chevaux. Il y a donc à présent plus d’un an que la traction sur tout le réseau se fait exclusivement par moteur à vapeur. Le public, familiarisé avec la vue de machines circulant dans les rues, n’élève aucune réclamation. Bien au contraire, il y trouve de grands avantages car le service se fait à présent plus régulièrement et le trajet s’opère avec plus de célérité sans que la vitesse des voitures ne dépasse celle d’un cheval au trot.

Le trajet de Charleroi à Gilly se faisait, par chevaux, en 40 minutes. Aujourd’hui, il se fait en 30 minutes et toutes les exigences de transport sons satisfaites par l’adjonction d’une 2ème et parfois d’une 3ème voiture à la machine, ce qui serait impossible dans le cadre de la traction animale. Nous n’avons, de plus, constaté que 2 accidents en 18 mois et encore sans gravité.


mercredi 24 avril 2024

Les machines à coudre Pax, Liège (Belgique) ^^

La marque Pax est créée (date inconnue, mais autour de 1910 selon certaines sources - info non vérifiée) par la société industrielle liégeoise Auguste Francotte et Cie, qui cherche à se diversifier de son activité principale: l’armement (et les fameux fusils Francotte).

Selon la presse de l’époque, ils fabriquent eux même leurs machines. Cependant, comme pour la firme Singer, les principales offres d’emploi qu’ils insèrent dans la presse sont destinées à recruter des vendeurs/ démarcheurs, un peu partout en Belgique: Charleroi, La Louvière, Namur, Tubize-Clabecq,...

J’ai quand même trouvé 1 offre d’emploi pour un tourneur, 2 ébénistes et 2 couturières.
 
Voici une illustration de 1929 représentant la machine à coudre Pax à crochet rotatif, d'une valeur de 1.950 francs, produite par la SA Auguste Francotte et Cie, de Liège (1929).



En 1938, Francotte cède sa division ”machines à coudre", qui devient la société anonyme ”manufacture nationale de machines à coudre Pax" avec pour siège social la rue Faurieux à Herstal.
La société ”continue” ses activités durant la 2ème guerre mondiale, vu que les actionnaires sont invités aux assemblées générales annuelles via des inserts dans la presse. Mais avec quels moyens humains et matériels? Impossible aussi de savoir si les bâtiments ont été bombardés ou occupés / réquisitionnés par l’autorité allemande.
En 1949, un incendie survient dans l’atelier de vernissage.
La société est ensuite reprise en 1963 par des investisseurs australiens et devient la société Pinnock-Pax. Les machines produites par l'usine sont des Husqvarna assemblées sous licence. La gestion laisse à désirer, même si, à leur décharge, l’époque n’est pas / plus propice à la vente de machine à coudre. Son âge d’or est passé, et la production asiatique, moins onéreuse que la production européenne, va entrainer le déclin des manufactures locales. 
 
Face à l’annonce de la fermeture de l’usines, les 70 (ou 80, selon les sources) travailleurs de l’usine partent en grève en 1967. La faillite est prononcée le 23 septembre 1967 et la fermeture définitive a lieu le 1er mai 1968. Les bâtiments sont rachetés par la F.N. Herstal. 

samedi 20 avril 2024

Tramway de Charleroi - demande de concession d'une ligne de Charleroi à Jumet, par Damprémy et Lodelinsart, 13 novembre 1883

Ligne de Charleroi à Jumet, par Damprémy et Lodelinsart.

Mémoire présenté à M. le Ministre de l’Intérieur par la société anonyme des Chemins de fer vicinaux Belges à l’appui de la demande en concession.

Bruxelles, le 13 novembre 1883

Description du tracé.

Notre demande du 28 août dernier indique que le raccordement de la nouvelle voie avec celle déjà existante à Charleroi à Gilly se ferait au boulevard central au niveau de la rue d’Orléans.
La ligne s’embranche sur la ligne de tramway existante de Charleroi à Gilly au boulevard central. Elle suit le boulevard central, la rue des viaducs, prend le nouveau viaduc et tourne à droite pour gagner la chaussée de Bruxelles, qu’elle suit en traversant successivement les communes de Damprémy, de Lodelinsart et de Jumet et aboutit à la limite de cette dernière commune.

Etablissement de la voie.

En voie Vignole ordinaire: traverses en bois avec des rails en acier de 20 kilos au mètre. Dans ces conditions, la voie revient à 20.000 francs du kilomètre.
Pour une exploitation hippomobile, les croisements seront mis de façon à ce qu’ils se commandent de la vue, pour éviter les difficultés d’exploitation.
Pour une exploitation à vapeur, permettant des vitesses de 10 kilomètres à l’heure, des croisements tous les kilomètres permettent des départs de 10 en 10 minutes.

Matériel roulant.

Nous proposons d’adopter un matériel roulant semblable à celui en usage sur les lignes de Charleroi à Gilly et à Montigny-sur-Sambre.
La vitesse étant d’environ 10 kilomètres à l’heure, et les départs se faisant toutes les 10 minutes, il faudra pour desservir la ligne de 6 kilomètres 4 machines et des voitures en rapport avec le trafic. On peut évaluer la dépense de 1er établissement à environ 10.000 francs.

Tarif des droits de péages.


Nous proposons l’adoption des droits de péage et du cahier des charges qui sont appliqués à la concession de Charleroi à Gilly et de Montigny-sur-Sambre, à l’exception de l’article 13: la concession est accordée pour une exploitation à vapeur.