jeudi 7 novembre 2019

"Le Génie Civil", 4 novembre 1922 ^^

On peut lire, dans l'hebdomadaire "Le Génie Civil" du 4 novembre 1922:

Le congrès de l'Union internationale des Tramways et Chemins de fer d'intérêt public et de Transports publics automobiles se tenait à Bruxelles du 2 au 7 octobre 1922.

A cette occasion, les congressistes ont pu visiter le réseau de tramways de Bruxelles, dont il n'est pas sans intérêt de faire connaître les caractéristiques générales. Cet important réseau est exploité au  moyen de 1.230 voitures à deux essieux, dont:
  • 489 voitures motrices, 
  • 276 remorques fermées, 
  • et 465 remorques ouvertes. 
Sur ces voitures, le frein de service est le frein à main ou le frein à air. Comme frein de secours, il y a le frein électrique sur résistances. Cet important matériel roulant est remisé dans six dépôts dont le plus grand peut contenir 340 voitures.

Les rails sont soudés par le procédé Falk. L'alimentation des véhicules est assurée, soit par fil aérien, soit par traction souterraine. La distribution par fil aérien est le système qu'on a appliqué à la plus grande partie du réseau bruxellois (120 kilomètres de développement), et la traction souterraine se fait par caniveau latéral, aménagé sous le rail de roulement intérieur. La suspension de la ligne aérienne se fait, soit au moyen de poteaux en acier, soit au moyen de rosaces, et c'est ce dernier système qui est utilisé de préférence. Le fil de trolley est en cuivre dont la conductibilité est égale à 97 de celle du cuivre électrolytique pur. Deux diamètres sont usités: celui de 8,25 mm et celui de 10,25 mm. Le fil de garde est en bronze phosphoreux de 3,5 mm de diamètre.

Toutes ces installations font honneur aux ingénieurs belges qui les ont réalisées.

lundi 4 novembre 2019

"La Mode Illustrée", 4 novembre 1877 ^^

Voici quelques scans issus du magazine français "La Mode Illustrée" paru en date du 4 novembre 1877. Vous y trouverez des gravures de mode féminine (notamment des toilettes, des corsages et des sacs), ainsi que divers modèles de manteaux et de paletots pour femme et enfants (tant garçons que fillettes).

Bonne lecture et bonne soirée!











vendredi 1 novembre 2019

Les voitures mortuaires des Tramways Bruxellois (1917-1919) ^^

L'ancienne presse belge numérisée regorge de détails parfois oubliés des historiens traminots, vu que ces "petites histoires" ne sont pas relatées dans les rapports annuels des sociétés de transport concernées. Aujourd'hui, je vous emmène à la découverte des voitures mortuaires des Tramways Bruxellois ^^


Le premier extrait que je vous propose est issu du journal "L'Ami de l'Ordre" du 13 mars 1917 et nous explique les raisons de la mise en place de ce service:


Tramways corbillards à Bruxelles

La pénurie de chevaux rend de plus en plus compliquée la tâche des administrations publiques chargées du service des pompes funèbres.
Les cimetières sont situés à des distances souvent extrêmement éloignées et chaque transport exige la mise en service de deux chevaux pendant un temps souvent font long.


Pour parer à toute éventualité, l'administration bruxelloise des tramways a fait procéder à la transformation de certaines voitures en corbillard. A l'extérieur, bien entendu, rien ne décèle trop la destination nouvelle de la voiture, laquelle est aménagée pour le transport collectif de quatre cercueils.

Des civières sur roues, aménagées avec tout l'apparat extérieur des corbillards, ont également été préparées, pour effectuer les transports depuis les mortuaires jusqu'aux églises et aux terminus des lignes de tramways.



Cet extrait du quotidien "le XXème Siècle" du 7 avril 1917, nous relate quant à lui la première sortie de la voiture mortuaire:

Mercredi matin, 21 mars, ont eu lieu, en tramway, les premiers enterrements au cimetière de Bruxelles. Par suite de la pénurie de chevaux, la ville de Bruxelles s'est arrangée avec les Tramways Bruxellois pour le transport des corps.

Un tramway a été aménagé de pouvoir transporter quatre corps superposés deux par deux. La voiture motrice servira pour la famille qui accompagne le défunt au cimetière. Ce tram spécial stationnera rue Verbiest, près de l'église de Saint-Josse, où seront déposés les corps emmenés là par des voitures spéciales dont on voit les types au dépôt mortuaire de la rue Saint-André. Arrivés à l'avenue du Cimetière, les corps sont déposés sur des voiturettes et conduits à la fosse.

Les enterrements qui ont eu lieu le 21 mars ont servi d'expérience. L'administration communale de Saint-Josse, dont le cimetière est situé le long de la chaussée de Louvain, s'entendra avec celle de Bruxelles pour l'emploi du tram corbillard. Des pourparlers sont en cours pour le prolongement de la voie ferrée jusqu'à l'entrée du cimetière.



Ce prolongement devient réalité dans le courant du mois de juin, comme nous l'apprend le journal "Le Bruxellois" dans son édition du 24 juin 1917:
En vue d'une pénurie des chevaux, la Ville de Bruxelles s'est entendue avec la société des Tramways Bruxellois pour organiser un service d'enterrement en tramways.

A cet effet, on a prolongé la voie des tramways de l'avenue du Cimetière jusqu'à l'allée centrale du cimetière d'Evere, afin que les voitures de tramways puissent entrer dans le champ de repos, où les bières pourront être chargées sur des voiturettes spéciales qui rouleront sur un chemin de fer à voie étroite jusqu'aux pelouses où elles devront être inhumées.


Les voiturettes sont prêtes à fonctionner et tous les travaux de placement de rails sont terminés
.



Nous pouvons avoir une idée de ce à quoi ressemblait une voiture mortuaire grâce à là photo ci-dessous, publiée dans le fascicule "Tramways urbains" paru en 1930, avec la légende suivante: "Période de guerre: les voitures des Tramways Bruxellois sont appropriées en matériel utilitaire répondant aux nécessités de l'heure: une voiture remorque a été transformée en fourgon mortuaire et est employée au service des inhumations."




Attention cependant: d'après l'historique du matériel roulant des Tramways Bruxellois publié par le Mupdofer, les voitures 505, 509 et 511, qui étaient à l'origine trois remorques fermées construites en 1880 à "La Métallurgique" (Ateliers de Nivelles), avaient été transformées, dans les ateliers des Tramways Bruxellois, en voitures mortuaires.

 

Cet historique du matériel roulant se base sur un texte manuscrit d'Albert Jacquet, rédigé en avril 1928. Albert nous écrit que, au sujet des voitures 211 à 230, que:
Ces 20 voitures ont été construites en 1880 aux ateliers de Nivelles. Primitivement à classe unique, la société des Tramways Bruxellois y faut placer une cloison médiane de façon à les utiliser sur les lignes à deux classes de son réseau.

Les 5 premières voitures de cette série furent mises en service pendant quelques temps sur la ligne Nord-Midi par les boulevards centraux, puis sur celle Nord-Entrepôt, Abattoirs-Midi, où elles étaient remorquées par un seul cheval. On les employa ensuite sur les lignes de la rue de la Loi et de la rue Belliard, lors de l'organisation des services en vue de l'Exposition nationale de 1880, au parc du Cinquantenaire. Sur ces lignes, 2 chevaux étaient nécessaires.

Pendant quelques temps, les voitures 229 et 230 desservirent les lignes d'Ixelles-Etterbeek de l'ancienne société Becquet, puis elles furent vendues en Italie.

Après l'exposition de 1880, ces véhicules retournèrent sur les lignes du bas de la ville où elles furent maintenues en service jusqu'à leur aménagement en remorques pour le service électrique, sans autre disposition spéciale que les appareils de chocs et d'attelages.

Les voitures 211 à 228 furent renumérotées 501 à 518. Dès 1912, on prévoyait leur démolition à bref délai. Pendant la guerre 14-18, les n°501 (225), 502 (226), 503 (227) et 504 (214) furent vendues à des particuliers qui en firent des abris sur les champs de culture maraîchère dans la banlieue bruxelloise. Les voitures 505 (215), 509 (219) et 511 (211) furent transformées en voitures mortuaires pour les transports de cercueil aux cimetières d'Evere et de Saint-Gilles. Le chargement s'effectuait par l'une des plates-formes et chaque voiture était disposée pour recevoir 4 cercueils. Les voitures 505 (215) et 509 (219) circulant sur la ligne vicinale exploitée par les Tramways Bruxellois entre la place Saint-Josse et le Cimetière d'Evere, étaient pourvues d'essieu pour l'écartement métrique. L'autre voiture était à écartement normal.

Après la guerre, les voitures 505 à 518 furent retirées sur service et leur démolition était décidée lorsque le département de l'exploitation, ayant besoins de voiture remorques, demanda la réintégration dans le roulement des 14 voitures précitées. Toutes, y compris les 3 voitures mortuaires, furent remises en état, recevaient de nouveaux longerons à grand empattement et furent munies d'écrans vitrés aux plates-formes. Plusieurs d'entre elles reçurent des boites à huile de type "Isothermos" à titre d'essai. Ce matériel, bien que tout à fait insuffisant comme capacité, est encore actuellement en service (avril 1928).


La remorque 511, que l'on aperçoit sur la photo ci-dessus, n'a jamais pu desservir le cimetière de Bruxelles à partir de la place Saint-Josse, du fait qu'elle est à l'écartement normal (1,435m) et non à l'écartement métrique!


Le dessin ci-dessous, issu d'un plan dessiné par Albert Jacquet, nous donne une idée de l'aménagement intérieur de l'une de ces trois voitures (à priori, la 505, vu que le dessin représente une voiture à écartement métrique).




Le service donne visiblement satisfaction vu qu'il est élargi à d'autres communes bruxellois, comme l'indique cet extrait du journal "Le Bruxellois" du 8 janvier 1918:


"Hier ont eu lieu des funérailles de Mme de Giumes. Après le service funèbre, célébré à l'église de Saint-Gilles, le corps a été transporté à Forest par la voiture mortuaire de la société des Tramways Bruxellois."


Dès le 1er août 1918 (le pays est toujours en guerre, vu que l'armistice ne sera signé que le 11 novembre), ce service est généralisé par la Ville de Bruxelles, comme l'annonce le journal "Le Bruxellois" dans son édition du 20 juillet 1918:

Les enterrements en tram à Bruxelles

Le contrat qui avait été passé entre la ville de Bruxelles et l'entrepreneur actuel des transports funèbres expire le 31 juillet courant. La ville, vu le prix extraordinairement élevé que l'entrepreneur exige pour le renouveler, a décidé d'y renoncer et de confier le transport des corps au cimetière d'Evere à la compagnie des Tramways Bruxellois, à partir du 1er août prochain.

Ce service se fera de la façon suivante:
  • La voiture mortuaire des tramways stationnera à l'entrée de la rue Verbiest, près de la place Saint-Josse, à partir de 7 heures du matin. 
  • Cette voiture pourra contenir 7 ou 8 cercueils et fera 4 voyages par jour. 
  • Le trajet de la place Saint-Josse au cimetière se fera en 10 minutes. 
  • A la voiture mortuaire sera attachée une voiture pour voyageurs qui sera mise à la disposition de la famille des défunts. 
  • Les corps seront amenés rue Verbiest par les corbillards de la ville et transbordés immédiatement.
Pour faciliter le service au cimetière de la ville, la compagnie des tramways a fait poser une voie ferrée à l'intérieur du champ de repos et raccordées à la ligne d'amener.


Le quotidien "L'Indépendance Belge", alors édité en Angleterre, ajoute dans son édition du 30 août 1918:
"Après la guerre, l'ancien mode des transports funèbres sera t'il repris? C'est vraisemblable, mais vu la crise actuelle, la mesure s'explique et elle fonctionne sans donner lieu aux critiques des parents des défunts."



Ce service aurait cessé le 31 décembre 1919, selon les indications mentionnées par Joseph Delmelle dans son ouvrage "La Belle Époque". Ce dernier indique également que les voitures affectées à ce service auraient été au nombre de 5 (505, 507, 509, 510 et 511). Une autre source indique que 3 voitures, parmi les 5 susmentionnées étaient à écartement métrique.

Nous en retiendrons donc, fin d'éviter toute polémique, que:
- il y a eu au moins trois remorques mortuaires, mais peut-être cinq.
- au moins deux d'entre elles (la 505 et la 509) était à écartement métrique.


Bonne fête de Toussaint,

Callisto


dimanche 27 octobre 2019

Gallica et le "Petit Echo de la Mode" ^^

J'adore les anciens magazines de mode, et vous le saviez déjà. J'adore également Gallica, le site internet de la bibliothèque nationale de France. 

Et là, je les aime encore plus, car ILS L'ONT FAIT! 

Hé oui, c'est 1720 numéros du "Petit Echo de la Mode" que l'on peut dès à présent découvrir en ligne sur Gallica. 

Pour ce faire, un seul lien (qui donne accès à tous les numéros) => https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/


Bonne lecture, bon dimanche et bonne découverte!

Le Petit Echo de la Mode du 28 mai 1911

mercredi 23 octobre 2019

Un an de chantier (ou presque) - le dépôt du Marly à Neder-Over-Heembeek ^^

Neder-Over-Heembeek (NOH, en abrégé), c'est la commune où j'habite. Enfin presque: depuis 1921, NOH fait partie de la Ville de Bruxelles, mais peu importe. On dit souvent qu'il ne se passe rien à NOH: c'est faux! Il se passe plein de choses, intéressantes ou non en fonction des centres d'intérêt de chacun.

Là où, l'année passée, j'avais suivi avec intérêt le renouvellement des voies du tram entre Araucaria et De Wand, cette année-ci, je me suis intéressée à la construction du dépôt de bus "Marly" à NOH. Voici donc quelques vues de l'avancement progressif du chantier:


Octobre 2018:
 
13 octobre 2018: les travaux de terrassement sont en cours


Janvier 2019:



Avril 2019:


6 avril 2019: les premiers bâtiments sont en cours de construction, tandis que le parking est déjà asphalté.




Juillet 2019:

28 juillet 2019: les travaux semblent quasi-terminés. Il ne manque plus que les bus.




Septembre 2019:

8  septembre: première photo du dépôt "avec des bus" ;-)








Pour finir cet article, dans le genre "rien à voir" et "assez insolite" à la fois, les véhicules de service 375 et 376 circulant rue du Progrès, le 6 septembre 2019:



Bonne soirée,

Callisto

samedi 19 octobre 2019

Histoire de la société anonyme du Chemin de fer à Voie étroite de Bruxelles à Ixelles-Boendael (10/10) ^^

Revenons un instant sur les travaux de voies réalisés par les Tramways Bruxellois, afin de les remplacer par des voies à écartement normal. Nous ne considérons pas ici les lignes vicinales, qui conservent leur écartement métrique.
  • La ligne du Cinquantenaire à Tervueren est convertie à l’écartement normal durant l’hiver 1901/1902. Cependant, les travaux ne sont véritablement achevés qu’en 1903.
  • La ligne Treurenberg-Cinquantenaire est convertie à l’écartement normal durant l’été 1902. Il convient également de noter que la ligne fait dorénavant une boucle, qui utilise la voie existante rue de Louvain ainsi que la voie nouvellement posée rue de la Croix de Fer.
  • Jusqu’ici, seules les voies ont été transformées. L’équipement électrique des lignes BIB est encore conservé jusqu’en 1904. Les travaux se sont donc visiblement opérés en deux temps : d’abord les travaux de voies et ensuite seulement les travaux sur la ligne aérienne. On peut voir la situation intermédiaire sur la carte postale ci-dessous: les voies posées avenue de la Couronne sont à écartement normal, mais possèdent encore leur ligne aérienne Dickinson.




Nous n’avons trouvé aucune information relative à la mise à l’écartement métrique de la ligne de Boitsfort, ni à la conversion des voies au sein du dépôt d’Ixelles et à la conversion des voies de service permettant de rejoindre le Cinquantenaire.


Nous arrivons ensuite à l’année 1907, où nous pouvons lire dans le rapport annuel des Tramways Bruxellois que: 
Les travaux de dédoublement des voies et de l’équipement électrique sont terminés sur les lignes vicinales exploitées par la société.
La traction électrique, inaugurée le 30 décembre 1906 sur la ligne rue Eenens – place Sainte Croix, a été appliquée sur la ligne Saint-Josse – Evere en date du 31 mars 1907.
Les travaux de prolongement de la ligne place Sainte-Croix – rue Eenens jusqu’à la gare de Schaerbeek sont entamés depuis peu et seront poursuivis aussitôt que la voirie aura été mise à notre disposition.

On notera que l’exploitation de la ligne vicinale de la place Sainte-Croix à la rue Eenens est prolongée jusqu’à la Gare de Schaerbeek en date du 1er juillet 1908.
Un arrêté ministériel du 5 octobre 1908 modifie la tarification de cette ligne et de celle de la place Saint-Josse à Evere, appliquant à cette tarification le régime en usage sur le réseau des Tramways Bruxellois.


Les lignes vicinales ayant été électrifiées, une partie du matériel roulant servant à l’exploitation vapeur est cédé ou vendu pour une valeur de 54.724, 89 francs en 1907. Parmi ces ventes, on retrouve les locomotives BIB 12 et 14 (Tubize n°742 et 744) qui sont acquises par les chemins de fer vicinaux du Jura en France (lignes Lons - St Claude, Arinthod et Foncine-le-Haut), où elles reçoivent les numéros 101 et 102.

Nous mentionnons ici que la locomotive BIB 13 (Tubize 743) est rachetée au début du XXème siècle (date précise inconnue) par le Chemin de fer de la Banlieue de Reims, où elle reçut le numéro 6.




Après les électrifications de 1906-1907, il subsiste aux Tramways Bruxellois, comme matériel ex Ixelles-Boendael en état de circuler:

Matériel roulant à voie étroite:
  • 18 remorques, numérotées 2042 à 2059 : construites à Nivelles en 1884, ces remorques restent à l’écartement métrique, avec leur livrée verte à filets blancs, jusqu’en 1935 où elles sont mises hors service avant d’être démolies. La 2054 fut conservée jusqu’en 1954 à Ixelles.
  • 29 motrices, numérotées 2231 à 2259 : construites à Nivelles en 1897, ces anciennes motrices aux numéros originels incertains (vu qu’il y a aurait eu des permutations de numéros) restent à l’écartement métrique, et gardent leur livrée verte à filets blancs. Elles sont affectées à la ligne Gare de Schaerbeek – place Sainte Croix et Cimetière de Bruxelles – place Saint Josse. Mises hors service en 1935, elles sont toutes démolies sauf la 2238 qui fut conservée à Ixelles jusqu’en 1954.

La motrice «vicinale» 2238 donne correspondance à la ligne 99 des Tramways Bruxellois pendant les travaux de conversion des voies à l’écartement normal – © Coll. A. Pastiels


Matériel roulant mis à voie normale:
  • 10 remorques fermées numérotées 837 à 846 (ex 1490 à 1499 ex 490 à 499): construites à Nivelles en 1897, elles sont mises à l’écartement normal en 1905. Ces voitures comportaient six petites fenêtres arquées et un seul compartiment de deux banquettes longitudinales.

    Les toitures sont modifiées, et les caisses allongées en 1924/1925. Ces remorques sont retirées du service régulier à la fin des années 1930 avant d’être remises en service en 1941, après la fermeture de l’entre-voie et le montage du frein à air. Ces remorques sont réquisitionnées par l’occupant en 1943 : les 10 remorques partent pour Dortmund, puis pour Duisburg, où elles sont utilisées jusqu’en 1946, année de leur rapatriement, à l’exception des 838, 839, 840 et 843 qui furent détruites dans un bombardement. La caisse des 837 et 845 servaient d’abri à la sablonnière de la rue Victor Allard jusqu’en 1960. Les autres remorques sont démolies fin 1952.

  • 1 remorque 847 : construite à Nivelles en 1897, il s’agit d’une ancienne motrice à moteur "Walker" à 6 fenêtres arquées, probablement la motrice ex BIB (1)260 devenue motrice à voie normale. En 1912, la caisse est posée sur un autre châssis afin de former la remorque 847. Le truck devient quant à lui la motrice de service 35. Les modifications suivantes sont apportées : modification des toitures et allongement de la caisse en 1925, pose du frein à air et fermeture de l’entrevoie en 1941. Cette remorque est déclassée en 1956 et démolie en 1957.

  • Remorques ouvertes à 6 bancs 1501 à 1608 : il s’agit de deux séries (les 1501-1520 proviennent des Ateliers de la Franco-Belge à La Croyère, où elles sont été construites en 1897, tandis que les remorques 1521 à 1612, également construites en 1897, ont été fabriquées à Nivelles.

    Le déclassement officiel et définitif de la série intervient en 1927 (note ministérielle du 25 juillet 1927). A ce moment, 73 remorques figurent encore à l'inventaire (dont deux, les 1511 et 1595, servent de "magasins à coussins"). 71 remorques sont revendues le 2 août 1927 à un particulier de Forest, M. G. Emmery, pour la somme globale de 39.128,20 FB taxe de transmission non comprise. L'état du matériel roulant du 23 octobre 1928, ne mentionne plus aucune baladeuse de ce type.

  • Ce matériel roulant comprend probablement aussi les wagons de service 411 et 412 (ex BIB 411 et 412) mis à l’écartement normal.
La remorque 1494, ex-BIB 494


Pour finir, voyons ce qu’il est advenu des lignes vicinales à voies normales:

  • La ligne Cimetière de Bruxelles - Place St Josse reste à voie métrique et exploitée par des trams "verts" Tramways Bruxellois jusqu'au 1er août 1934, lorsque la ligne est reprise par la SNCV. En 1941, on pose une voie pour les Tramways Bruxellois à écartement normal entre le dépôt de la chaussée de Louvain et le cimetière de Bruxelles pour le 76 prolongé le 9 décembre 1941. Les voies sur la chaussée de Louvain sont dorénavant à 3 rails, tandis qu’avenue du Cimetière la voie devient une voie normale.

  • La ligne Schaerbeek - place Sainte Croix reste à voie métrique jusqu'en 1934-1935. Les travaux, commencés les 23 juillet 1934, sont effectués en plusieurs étapes.
    Le 22 novembre 1934, la ligne est exploitée à grand écartement depuis la rue Willems jusqu'à la Gare de Schaerbeek, avec transbordement rue Willems. Le 8 décembre, le transbordement se fait rue Stévin, et dès le 8 janvier 1935, rue Belliard. Cette nouvelle ligne reçoit le numéro 99. Les travaux sont entièrement achevés le 6 mars 1935. La ligne 99 est supprimée le 1er octobre 1935, son trajet étant intégralement repris par la ligne 5.