mercredi 5 septembre 2018

Albert Jacquet et la chevaline 7, 1920 ^^

Albert Jacquet (20 février 1867 - 22 avril 1944) a fait ses études d'ingénieur à l'Institut industriel du Nord, à Lille. Il travaille d’abord dans une usine de produits chimiques à Liège, puis à la Société Saint-Léonard et termine sa carrière aux Tramways Bruxellois, où il réalise les schémas du matériel roulant de la Société, les plus anciens semblant dater de 1919. S’il n'avait pas rassemblé la documentation lui ayant permis de réaliser ces schémas, elle aurait sans doute complètement disparu. Il a également publié des articles dans diverses revues spécialisées (notamment dans "The Locomotive").

A côté des quelques dizaines de schémas du matériel roulant des Tramways Bruxellois, Albert Jacquet a également réalisé des milliers de dessins (peut-être des dizaines de milliers) d'un tas d'autres véhicules, tant trams que chemins de fer (y compris USA), dont ce  croquis de la chevaline 7 des Voies Ferrées Belges. Le plan est signé et daté du 20 mars 1920.


Ce dessin est accompagné de deux textes, probablement rédigés par les soins de Monsieur Jacquet à la même époque. Le premier nous décrit la voiture et le second la manière dont le timon s'attelle à la voiture..

Le premier texte est ainsi libellé: "La boîte destinée à l'éclairage était garnie intérieurement de miroirs servant de réflecteurs. Cette boîte était munie vers l'extérieur d'une ouverture ouverture ronde garnie d'une lentille pouvant donner un feu rouge à l'avant et un feu vert à l'arrière, selon l'usage ancien.
L'éclairage intérieur. Celui-ci n'est plus d'époque,
vu qu'il a été électrifié.

Le compartiment de première classe était garni de coussins avec dossiers en velours rouge grenat foncé. La garniture du compartiment de seconde classe était de drap gris souris. Ces garnitures étaient fixes. En service, les voitures avaient généralement les secondes classes orientées dans la direction du Bois de la Cambre.

Attention: ce double intérieur rouge grenat n'est pas d'époque!


Le pavillon était muni d'un lanterneau avec châssis de ventilation pivotant horizontalement. Ces châssis étaient garnis de verres rouges étoilés de blanc.



Très élégantes et très soignées, les voitures Morris avaient fort bel aspect. Le panneau principal était peint en jaune de chrome vif avec, au centre, un motif hiéraldique décoratif représentant les armoiries de la Belgique. L'ornementation était complétée par de minces filets noirs et vermillons. Le soubassement était de couleur blanche avec l'inscription "Bruxelles" en caractères noirs ombrés de jaune foncé. La bande de frise, surmontant les impostes de forme mauresque, était jaune avec l'inscription "Voies Ferrées Belges", en lettre noires ombrées de vermillon. Les intervalles entre les impostes étaient blancs avec filets noirs. 



Les garde-corps des plateformes, peints en ocre jaune, ainsi que les rampes d'escalier, portaient le numéro de la voiture en noir, ombré de rouge. La couleur brun foncé avant été adoptée pour la banquette et le dossier à balustres de l'impériale."


Voici maintenant le second texte, qui nous décrit le timon de la 7: "Pour dételer, il suffisait de tirer la chaîne fixée à la broche d’une part, et de l’autre à la rampe du garde-corps de la plate forme. La broche, dégagée de son support en forme de gueule de lion, libérait le timon qui se dégageait du support. Un léger recul des chevaux facilitait la manœuvre.  Le cocher, tenant les guides d’une main, saisissait de l’autre une poignée fixée à la base du timon et soulevait l’ensemble du timon avec sa balance et ses palonniers, pour le réadapter au support "gueule de lion", de l’autre extrémité de la voiture, où il était là aussi fixé à nouveau par la mise en place de la broche.
 
Le support en forme de gueule de lion, dans lequel
la broche venait se loger verticalement, de manière
à maintenait le timon.

Cette manœuvre, extrêmement simple et rapide, s’effectuait à chaque terminus ou bien toutes les fois qu’il était nécessaire de rebrousser chemin. Elle supprimait entièrement l’emploi de plaques tournantes ou de voies en forme de boucle ou de raquette, nécessaires avec les véhicules non symétriques. Au début de l’exploitation, la cavalerie de la société Morris semble avoir été constituée en majeure partie par des sujets de race irlandaise, auxquels ont été substitués par la suite des chevaux provenant de l’élevage indigène. Des vétérinaires expérimentés attachés à la compagnie apportaient le plus grand soin à la sélection et à l’achat des chevaux, ainsi qu’à leur entretien. L’aspect des bêtes était des plus satisfaisants et, grâce à une réserve largement calculée, le travail qui leur était imposé n’avait rien d’exagéré."

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