jeudi 6 août 2015

"Quand les tramways bruxellois étaient à leur début", Le Patriote Illustré, 21 novembre 1954 ^^

Voici quelques illustrations issues de l'article "Quand les tramways bruxellois étaient à leur début, ou l'histoire de quelques vieux billets de tram", paru dans le "Patriote Illustré" du 21 novembre 1954.

Si le texte de cet article est assez intéressant, on y apprend tout de même qu'il fallait, en moyenne, 10 chevaux par voiture à traction chevaline tirée normalement deux chevaux. Cela en tenant compte des chevaux malades et du kilométrage maximum (30 km) pouvait être effectué journellement par un seul cheval. Dix chevaux par voiture, qu'il fallait loger, nourrir entretenir et dont il fallait amortir le coût d'acquisition. On se rend vite compte de tout l'intérêt qu'avaient les sociétés de transport à chercher une alternative à la traction chevaline!


A l'opposé du texte de l'article en question, les illustrations sont splendides. Je vous les ai scannées et vous les présente ci-dessous, avec leur légende de l'époque...

La plupart des lignes d'omnibus partent ou arrivent à la Bourse, alors dénommée "Point Central". Dès 1868, la Société Vaucamps avait en exploitation, à partir du Point Central, 7 lignes d'omnibus de pavé, comptant en tout 26 véhicules. Cette photo a été prise au début du siècle.






Ces véhicules ne disposaient d'autre moyen de locomotion que la traction chevaline, moyen fort couteux et lent, si l'on songe que les chevaux, après un parcours limité, devaient être dételés et remplacés par des chevaux frais. C'est un relais de chevaux que le peintre M. Clarys a représenté ici.


Les premières lignes de tramways n'allaient guère loin; les faubourgs étaient réellement de petites agglomérations séparées de Bruxelles. In imagine l'embouteillage que provoquerait, aujourd'hui, Place Saint-Josse, la présence de cet omnibus n° 7 arrêté devant l'église...


La première ligne de tramway qui ait circulé sur voie ferrée à Bruxelles allait de l'Eglise Sainte-Marie au Bois de la Cambre. Elle fut inaugurée en 1868 avec des voitures à impériale du modèle ci-dessus.


Le Musée de la Voiture, établi au Cinquantenaire, a conservé la dernière voiture à impériale de la Compagnie des Voies Ferrées Belges. Ces voitures étaient à deux classes, séparées par une cloison médiane avec porte glissante. Le nombre de places assises était de 32, dont 16 sur l'impériale.


Un modèle de voiture pour le moins original et non dépourvu d'intérêt fut celui des "tramways déraillables" ou "omnibus enraillables". Ils comportaient une cinquième roue à gorge qu'on relevait lorsque la voiture devait croiser ou dépasser un convoi circulant sur la même voie. Ces voitures ont circulé de la Bourse à la Place Madou.


La nécessité de ménager les chevaux obligeait les Compagnies de Tramways à utiliser des voitures légères, de faible capacité et de confort relatif. Dès le début, on chercha à la fois un moyen de locomotio à la fois plus puissant et moins couteux. Voici une locomotive à vapeur du système Vaessen qui circula en 1879 sur la ligne d'Uccle.


A gauche: une collection de tickets distribués sur les lignes des "Voies Ferrées Belges", appellation de la concession Morris qui circula dès 1869 sur rails, entre l'Eglise Saint-Servais et l'entrée du Bois de la Cambre. Les numéros des billets n'avaient que trois chiffres. Le coût du voyage allait de 10 à 55 centimes.
A droite: Sous le nom de "Tramways d'Ixelles - Etterbeek", furent exploitées deux lignes de transport urbain, l'une de l'avenue Marnix ou Bois de la Cambre, l'autre de la Porte de Namur au Rond-Point de la rue de la Loi. La concession de ces lignes étaient nettement déficitaires. La société des Tramways Bruxellois, après les avoir rachetées en 1880, supprima ces services.



Tickets ayant eu cours sur les lignes de la "Compagnie Brésilienne, inaugurée en 1872 sur les boulevards extérieurs, entre la Gare du Nord et la Gare du Midi, et sur une ligne desservant le Quartier Léopold. Les onze premières voitures de la Compagnie furent importées d'Amérique.


Des différentes compagnies qui exploitèrent à Bruxelles des lignes de chemin de fer américain, entre 1869 et 1875, seule devait subsister la compagnie unifiée des "Tramways Bruxellois", qui porta le nom de "Tramways de Bruxelles". Voici les tickets de cette compagnie, d'abord les plus anciens et ensuite les plus "récents"...




Poussée par le succès, la compagnie des "Tramways Bruxellois" s'offrit le luxe d'imprimer sur ses billets des vignettes romantiques tirées en polychromie, avec un drapeau flottant au vent. Il est vrai que le dos du billet recevait un court texte publicitaire, lui aussi d'époque!


Parfois, la publicité envahissait le reste de l'image, comme on le voit ici pour les travaux d'assèchement et de cascades artificielles d'une compagnie bruxelloise. Les étangs d'Ixelles étaient alors un lieu de villégiature nettement distinct de Bruxelles.


Cette série de billets de la Compagnie des Tramways de Bruxelles est restée célèbre: celle des "danseuses" ou poupées habillées d'après une fleur: marguerite, belle-de-nuit, coquelicot,... revêtues de couleurs fraîches propres à faire oublier le coût du billet!


A gauche: Une autre planche à billet de tramways 1900. La publicité américaine en a fait une grande consommation. Les machines à coudre "Elias Howe" pouvaient se vanter d'être bien connues des Bruxellois.
A droite: Derniers intermédiaires entre les billets carrés et les billets actuels, voici quelques billets des "Tramways Bruxellois" délivrés entre le Bois et la rue Teniers. Rappelons que certaines compagnies n'utilisèrent jamais le n° 13 pour l'appellation d'une ligne.


On notera que "Le Patriote Illustré" était un hebdomadaire belge lancé en 1885 par Victor et Louis Jourdain et qui a été édité jusqu'en 1975.

Bonne soirée,

Callisto

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