jeudi 13 juillet 2017

"Le Progrès" du 13 juillet 1893 ^^

Les anciens journaux sont remplis d'informations relatives à la vie quotidienne sous "La Belle Epoque". Je vous propose ce soir de découvrir un article paru il y a plus de 100 ans dans le journal "Le Progrès" du 13 juillet 1893 et consacré à une journée de canicule. Bonne découverte ^^




Le thermomètre a atteint samedi à Bruxelles 34 degrés à l’ombre. C’est la plus haute température observée à l’ombre au cours de cette tropicale saison – et 38 degrés au soleil. Jamais, ni au soleil ni à l’ombre, on n’avait ressenti chaleur aussi torride. Les passants s’épongeaient désespérément et semblaient tous voués à une insolation certaine.

Si la journée a été très pénible pour les humains obligés de déambuler en pleine fournaise, elle a été plus accablante encore pour les chevaux condamnés à véhiculer cette masse de gens transpirants.

(c) www.gallica.fr

Les chevaux souffrent-ils autant de la chaleur que les hommes, et doivent-ils dépenser un surcroit d’énergie pour accomplir semblable labeur ? Monsieur Reul, le savant professeur de l’Ecole vétérinaire, à qui j’ai posé cette question m’a répondu qu’il est indéniable que les chevaux souffrent cruellement d’une température aussi élevée. Monsieur Reul, qui est également vétérinaire-conseil des Tramway Bruxellois, a du faire réintégrer l’écurie à plusieurs chevaux épuisés par le travail accablant qu’ils ont effectué ces derniers jours. Outre l’épuisement, la prostration, l’essoufflement, ces chaleurs provoquent chez les chevaux de l’inappétence et de la diarrhée.

Par ces températures équatoriales, les chevaux qui boivent trop digèrent mal et ne parviennent plus à rétablir par l’alimentation leurs forces perdues. Surmenés, excités, affaiblis, le repos dont ils ont tant besoin, est au surplus troublé par les mouches qui les harcèlent. A Marseille, on protège la tête des chevaux au moyen d’une sorte d’ombrelle fixée sur le sommet du crâne, comme les panaches des sujets de cirque. Peut-être, si les chaleurs persistaient, ferait-on bien d’appliquer ce système aux chevaux des Tramways de Bruxelles.

Dans le but de soulager ses chevaux, la société des Tramways Bruxellois leur fait éponger les nasaux et la bouche à l’aide d’eau vinaigrée. Le carré de pavés où ils stoppent est aspergé d’eau phéniquée. Enfin, pour prévenir toute incursion de microbes, particulièrement à redouter par ces hautes températures, les écuries sont également arrosées à l’aide de liquide antiseptique.

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