A l'origine des transports en commun bruxellois - les omnibus
Ndlr: cet article fait suite à l'article consacré aux premiers omnibus qui ont circulé à Bruxelles entre 1840 et 1861
Mais que cache cette petite annonce ? Un service d’omnibus destiné à desservir Bruxelles et sa banlieue. Il faut attendre l’édition du 2 avril 1867 de l’ "L’Echo du Parlement" pour en apprendre plus: "Les services complets des omnibus, qui seront inaugurés dans les premiers jours de mai prochain, comportent seize lignes dont les extrémités se trouvent au centre des grandes agglomérations, et qui sont :
* Gare du Midi à Sainte-Marie ;
* Saint-Gilles à la place Liedts ;
* Ixelles à Saint-Roch ;
* Gare du Luxembourg à Molenbeek-Saint-Jean ;
* Saint-Josse-Ten-Noode à la place de la Duchesse ;
* Anderlecht à l’Entrepôt ;
* De l’Entrepôt à la place Louise, et retour par les boulevards du Régent, Botanique et d’Anvers ;
* Et enfin le service des chars à vapeur de Bruxelles à Laeken avec arrêt au pont et retour,
Lesquelles forment la banlieue actuelle de la capitale de la Belgique, et dont le développement sera provoqué d’une manière plus marquée encore, après l’exécution du chemin de fer de ceinture.
Chacune des lignes des omnibus sera desservie par une ou plusieurs voitures contenant toutes 33 places, dont 17 places d’intérieur et 16 places dites d’impériale. Le prix des places sera uniformément fixé à 20 centimes par trajet direct. Les militaires de tout grade ainsi que les fonctionnaires en uniforme ne paieront que 10 centimes. Toutes les lignes, sauf la ligne des boulevards, viennent aboutir au contrôle central, aux environs de l’hôtel de ville. Si le voyageur veut changer son itinéraire, il le fait en demandant une correspondance, délivrée au prix de 10 centimes. Le service rayonne la ville en tous sens. La ligne des boulevards, partant de l’Entrepôt jusqu’à la place Louise et faisant retour par les boulevards du Régent, Botanique et d’Anvers, délivre des correspondances spéciales au moyen desquelles les voyageurs ont accès, tant pour l’aller que pour le retour, dans toutes les voitures omnibus qui viennent y croiser.
Les trajets se feront en moyenne en une demi-heure. Le service commencera, en été, à 6 heures du matin et finira à 11 heures du soir. En hiver, il aura lieu de 7 heures du matin à 10 heures du soir. Les dimanches et fêtes, les services seront prolongés d’une heure sans augmentation de prix. Les enfants ne paient pas, s’ils sont assis sur les genoux. On ne recevra pas les gens ivres ou malpropres. Les receveurs-conducteurs, ainsi que les cochers, revêtus d’un costume-uniforme, sont tenus à plus grande déférence et politesse avec le public. Ils sont notamment obligés à renseigner avec urbanité tous les voyageurs, particulièrement les étrangers. Les voitures-omnibus seront toujours en correspondance avec les heures de départ et d’arrivée de tous les chemins de fer et chars à vapeur, ainsi qu’avec la grande banlieue. On ne recevra ni malles ni colis. Les boites d’échantillons et portes-manteaux seront placés sous les banquettes, afin de ne pas détériorer les coussins ou gêner les voyageurs.
Les heures de départ, d’arrivée et de passage des omnibus aux divers points des parcours seront rigoureusement observées sur l’heure de l’Observatoire, de manière à ce que chacun puisse sérieusement compter sur l’exactitude mathématique des parcours. La moyenne des voyages est de 33 à 34 par jour, pour chaque ligne. Un nombre moyen de six voyageurs, par trajet direct, assure les frais de l’exploitation et l’intérêt des capitaux engagés. En outre, la Compagnie offre à l’industrie la publicité la plus étendue, au moyen des coupons-cartes-d’adresses, affiches dans les voitures et gares et, enfin, dans les guides-livrets-itinéraires, qui seront successivement livrés au public.
La direction de la Compagnie, afin de vulgariser l’usage des voitures-omnibus à toute la population de Bruxelles et de la banlieue, a fait distribuer gratuitement dès à présent une grande quantité de coupons d’essais valables pour trois mois, moyennant la remise desquels on aura droit à un parcours direct pour 10 centimes, sans préjudice de l’obtention de la correspondance qui se délivre à tous les voyageurs pour 10 centimes.
Pour les personnes qui n’ont pas visité les grandes villes où il existe des services d’omnibus, le mode de ce service est des plus simples : il suffit de remarquer si la couleur de la voiture correspond à la ligne où l’on veut se rendre. On fait signe de la main au cocher ou au receveur. La voiture est arrêtée. Comme elle est toujours ouverte à l’arrière, on monte. Le receveur marque l’entrée au moyen d’un timbre-cadran. On paie sa place (20 centimes) et on réclame la correspondance, s’il y a lieu. Arrivé à destination, ou à proximité, on fait signe au receveur, lequel fait arrêter l’omnibus et aide le voyageur à descendre. S’il s’agit d’une correspondance, le receveur indique la couleur de la voiture qu’il faut prendre. On réclame un numéro d’ordre au contrôle central que l’on remet avec sa correspondance, comme paiement, au receveur de la voiture correspondante.
Les parcours des lignes ne sont pas les mêmes en allant et en revenant des extrémités des lignes. Il a fallu minutieusement étudier les rampes et les montées de la ville pour le service desquelles on emploie un troisième cheval attelé en flèche, afin de ne pas ralentir la marche normale des services, cadencée à raison de 7 à 8 kilomètre par heure, vitesse ralentie dans les descentes dans l’intérêt des voyageurs."
Monsieur Charles de Waet, le directeur-gérant de cette "Compagnie des Omnibus" décrit tous les préparatifs de cette entreprise dans un courrier daté du 19 juin 1867: "La Compagnie des Omnibus a été fondée à la date du 1er janvier 1867. Longtemps déjà avant cette date, on travaillait à l’organisation d’une aussi vaste entreprise. Si les essais n’ont pas été effectués dans les délais prévus par les fondateurs, on doit l’attribuer à des circonstances indépendantes de leur volonté.
La Compagnie a en ce moment 12 omnibus et deux chars à vapeur en construction. Quatre omnibus sont terminés. On y applique les 10 à 12 couches de peinture et vernis nécessaires, ainsi que leur ornementation. Les huit autres sont dans un état très avancé, pour pouvoir assurer une très prochaine mise en activité du service de toutes les lignes à desservir.
Nous avons distribué 600.000 cartes de prix réduit à la bourgeoisie bruxelloise, et il en reste encore 200.000 à délivrer. Ces cartes seront naturellement valables pendant deux mois, à partir du jour de l’ouverture des divers services.
Nous n’avons pas à nous préoccuper de trouver des receveurs-conducteurs, attendu que le personnel actif est depuis longtemps au grand complet que 200 demandes se trouvent encore à être accueillies.
Nous vous prions de faire connaître aux personnes que la chose peut intéresser qu’elles peuvent se présenter au bureau de la Compagnie, rue des Foulons 29, tous les jours de 9 heures à midi pour y recevoir l’autorisation de visiter les ateliers de charronnage, de menuiserie, d’ajustage, de sellerie, de tailleurs, etc., ainsi que les magasins et les écuries situées à proximité du siège social.
Nous espérons que le public en général saura apprécier les efforts que nous avons faits et les difficultés de toute nature qu’il a fallu vaincre pour mener à bonne fin une telle entreprise, dans notre ville natale, dont la nécessité se faisait depuis si longtemps sentir, et que le développement incessant de la capitale du royaume rend tous les jours plus impérieuse."
Le 24 juillet 1867, Messieurs Charles de Waet et le Baron L-C de Bossaert, administrateurs de la société susmentionnée et Jules Anspach, bourgmestre de la Ville de Bruxelles, signent une convention ayant pour objet l’exploitation d’un réseau d’omnibus comportant un réseau étoilé de lignes dont chaque extrémité se trouvait au centre d’un faubourg de la ville. Les lignes prévues, sauf une, passent par la Grand-Place où elles sont en correspondance et où se trouve le bureau du contrôle général (Maison du Cygne). La convention est subordonnée à l’approbation de cette dernière par le Conseil Communal, qui intervient le 11 novembre 1867. Les textes ultérieurs font aussi bien mention de la concession accordée le 24 juillet 1867 et de la concession accordée le 11 novembre 1867. Dans les deux cas, il s’agit du même texte, retranscrit ci-après:
OMNIBUS - Convention entre la Ville et la Cie Dewaet.
Entre la Ville de Bruxelles, représentée par M. Jules Anspach, bourgmestre, stipulant sous réserve de l'approbation du Conseil communal, d'une part,
Et M. Charles Dewaet, directeur-gérant de la Compagnie des Omnibus, etc., dont le siège est à Bruxelles, rue des Foulons, 29, d'autre part,
A été conclue la présente convention :
1° La ville de Bruxelles concède à MM. Charles Dewaet et Compagnie, qui l'acceptent aux clauses et conditions ci-après énoncées, le privilège exclusif d'exploiter sur la voie publique, par stationnement et par arrêts, les transports en commun au moyen de voitures dites Omnibus, et ce, pendant le terme de vingt années.
2° Le privilège pré-mentionné ne met aucun empêchement à la faculté, que la Ville se réserve formellement, d'autoriser des transports en commun à l'aide d'autres systèmes de locomotion, tels que voies ferrées avec traction par chevaux ou par machines, comme aussi de tous les véhicules mis en mouvement par des moyens mécaniques ou physiques.
Les omnibus actuellement en activité pourront aussi être autorisés à continuer leur exploitation, sans préjudice du droit de la Ville d'exiger une taxe de stationnement.
Enfin, l'Administration reste libre d'autoriser toute entreprise de transport entre Bruxelles et les communes éloignées de 10 kilomètres au moins.
3° La forme et les dimensions des omnibus devront être préalablement approuvées par le Collège.
Le nombre des voyageurs qu'il sera permis de transporter sera également fixé par le Collège, d'après les différents parcours.
4° Les voitures devront être constamment en bon état de solidité et d'entretien. Les chevaux devront réunir les qualités et les conditions requises pour satisfaire complètement aux exigences de leur service. Les unes et les autres sont d'ailleurs soumis au contrôle des agents de l'Administration, et toutes les mesures adoptées pour les voitures de place leur sont applicables.
5° Un costume-uniforme et un numéro distinct sont obligatoires pour les conducteurs et pour les cochers. La Compagnie devra congédier ceux qui lui seraient signalés par l'Administration pour avoir fait preuve d'imprudence ou d'inaptitude, ou qui auraient manqué de politesse ou de convenance envers le public.
6° Une taxe de cent francs par voiture sera payée à la Ville pour la première année d'exploitation. Cette taxe sera maintenue ou augmentée chaque année, au gré de l'Administration, sans qu'elle puisse excéder cinq cents francs par voiture, toutefois en suivant une progression, s'il y a lieu, de cinquante francs par voiture et par an.
7° Dans la huitaine de l'approbation donnée par le Conseil communal, le service de transport sera en activité sur les huit lignes indiquées au tableau suivant; les six autres lignes, dans le délai de six mois de la date susdite.
Le nombre de parcours pourra être augmenté avec autorisation du Collège.
Les itinéraires définitifs seront arrêtés après six mois d'exploitation suivie. Le Collège pourra autoriser la circulation d'un certain nombre de voitures omnibus supplémentaires, soit pour desservir les lignes où la circulation deviendrait importante, soit pour utiliser ces voitures les jours de fêtes nationales et autres, de kermesse, de courses, de tir national, etc. Il déterminera les conditions spéciales qui régiront ces voitures supplémentaires. Ces voitures omnibus seront soumises au quart de la taxe fixée à l'article six.
8° Le prix de la course par voyageur, quelle que soit la distance parcourue en trajet direct, est fixé à vingt centimes; le prix de la correspondance ne pourra dépasser dix centimes.
Les militaires ou fonctionnaires en uniforme ne paieront que dix centimes le trajet direct. Cette réduction de prix ne s'applique pas aux correspondances.
Néanmoins, la Compagnie pourra émettre des coupons d'abonnés à prix réduits, de même qu'elle pourra adopter un tarif spécial pour faciliter la création d'habitations ouvrières dans un périmètre déterminé, le tout sauf approbation du Collège.
9° Les départs ont lieu, d'heure en heure, à chaque station. Le service commencera : en été, du premier avril au premier octobre, à six heures du malin, et finira à onze heures du soir; en hiver, du premier octobre au premier avril, de sept heures du malin à dix heures du soir.
Les dimanches et jours fériés, la Compagnie pourra prolonger le service d'une heure.
10° Si la Compagnie laisse son service en souffrance sur un point quelconque, elle sera passible d'une amende de cinquante francs par chaque jour, au profit de la caisse communale. S'il y a abandon d'une ligne quelconque pendant huit jours, le Collège pourra déclarer la Compagnie déchue de son octroi et le concéder à toute autre. Dans ce cas, la Ville pourra exiger que tout le matériel d'exploitation soit cédé, dans les trois mois, au nouveau concessionnaire, à dire d'experts.
11° La Compagnie sera tenue de tenir ses bureaux de contrôle et gare d'attente dans des maisons. Cependant, en cas d'impossibilité ou de nécessité absolue, le Collège pourra autoriser la Compagnie à faire établir des kiosques ou des pavillons mobiles, mais de manière à ne pas gêner la circulation publique ni le service de la voirie.
Les plans et dessins de ces pavillons seront soumis à l'approbation du Collège.
Un règlement d'ordre et de service sera appendu dans chaque voiture-omnibus.
Fait en double, à Bruxelles, le quatre novembre 1867.
Bon pour traité et convention.
Signé par Charles de Waet et Jules Anspach.
Approuvé par le Conseil communal, le 11 novembre 1867.
Le conseil, J. ANSPACH
Le Secrétaire, A. LACOMBLE »
Les concessionnaires disposent du capital nécessaire pour commencer l’exploitation des premières lignes (qui sont progressivement mises en service à partir du 29 juillet 1867) d’un réseau qui devait en comporter 14 (selon la convention du 24 juillet 1867), ou 20 (selon ce qui avait été annoncé dans la presse).
Nous en avons retrouvé 16, décrites sur un prospectus distribué par la Compagnie des Omnibus, à savoir :
1ère
ligne A-B Voitures brunes
|
Feu
vert
|
2ème
ligne B-A Voitures brunes
|
|
Du
chemin de fer du Midi (Hôtel du Midi, place Rouppe) à l’Eglise Sainte Marie
de Schaerbeek
|
De
l’Eglise Sainte-Marie (Schaerbeek) à la station du Midi
|
||
Par la place Rouppe, rue du Midi, Marché au
Charbon, Grand-Place, rues de la Fourche, d’Argent, des Boiteux, des Marais,
des Sables, Pachéco, chaussée de Haecht.
|
Par la rue de la Limite, l’Observatoire, rues
Pachéco, des Sables, Fossé-aux-Loups, de la Reine, des Fripiers, Grand-Place,
rue du Midi et place Rouppe.
|
||
3ème
ligne C-D Voitures jaunes
|
Feu
jaune
|
4ème
ligne D-C Voitures jaunes
|
|
De
Saint-Gilles (établissement du Cheval Noir) à la place Liedts à Schaerbeek
|
De
la place Liedts à Saint-Gilles
|
||
Saint-Gilles, chaussée de Waterloo, Porte de Hal,
rues Haute, de l’Escalier, de la Violette, Grand-Place, rue des Fripiers, rue
Neuve, place des Nations (devenue la place Rogier), gare du Nord et rue de
Brabant.
|
Rue de Brabant, gare du Nord, rue Neuve, place de
la Monnaie, rue des Fripiers, Grand-Place, rues de l’Etuve, du Poinçon, des
Tanneurs, du Fleuriste, boulevard du Midi et chaussée de Waterloo.
|
||
5ème
ligne E-F Voitures rouges
|
Feu
vermillon
|
6ème
ligne F-E Voitures rouges
|
|
D’Ixelles
(place communale) au Parvis Saint Roch (faubourg de Laeken)
|
De
Saint Roch (faubourg de Laeken) à Ixelles (place communale)
|
||
Chaussée d’Ixelles, rues de Namur, des Petits
Carmes, Petit Sablon, Grand Sablon, rues de Rollebeek, d’Or, de l’Hôpital,
Grand-Place, rues des Fripiers, Neuve, gare du Nord, rue Zérézo (devenue rue
Georges Mathéus), chaussée d’Anvers.
|
Chaussée d’Anvers, rue Zérézo, station du Nord,
rues Neuve, des Fripiers, Grand-Place, rues des Chapeliers, de l’Hôpital, de
Ruysbroeck, Grand-Sablon, rue de Bodenbroeck, Petit-Sablon, rue du Pépin,
chaussée d’Ixelles.
|
||
7ème
ligne G-H Voitures oranges
|
Feu
jaune
|
8ème
ligne H-G Voitures oranges
|
|
De
la station du Luxembourg à Molenbeek-Saint-Jean (Quatre-Vents)
|
De
la rue des Quatre Vents à la station du Luxembourg (Hôtel du Grand Laboureur)
|
||
Rue du Luxembourg, place des Palais, place
Royale, rue de la Régence, Grand Sablon, rues de la Paille, de l’Empereur, de
la Madeleine, Grand-Place, Marché aux Poulets, rue de Flandre, chaussée de
Gand, Quatre-Vents.
|
Chaussée de Gand, rue Locquenghien, rues du
Béguinage, de l’Evêque, des Fripiers, Grand-Place, Marché aux Fromages, rue
de l’Hôpital, Grand Sablon, rue de la Régence, place Royale, place des
Palais, rues Montoyer et d’Arlon.
|
||
9ème
ligne I-J Voitures bleues
|
Feu
bleu
|
10ème
ligne J-I Voitures bleues
|
|
De
Saint Josse Ten Noode (Eglise – café du Prince Charles) à la place de la
Duchesse (café Sainte Barbe)
|
De
la place de la Duchesse à Saint-Josse-Ten-Noode (Eglise)
|
||
Chaussée de Louvain, rue de Louvain, Treurenberg,
rue des Paroissiens, rue de la Putterie, Marché aux Herbes, Grand-Place, rues
des Pierres, des Chartreux, des Fabriques, chaussée de Ninove, place de la
Duchesse.
|
Place de la Duchesse, chaussée de Ninove, rues
des Fabriques, Saint Christophe, des Teinturiers, du Lombard, de l’Etuve, Grand-Place,
rues de la Montagne, du Bois Sauvage, de Ligne, place du Congrès, rues
Notre-Dame-aux-Neiges, de la Batterie, du Nord, chaussée de Louvain.
|
||
11ème
ligne K-L Voitures violettes
|
Feu
violet
|
12ème
ligne L-K Voitures violettes
|
|
D’Anderlecht
(Tête de Mouton) à l’Entrepôt (station des chars à vapeur)
|
De
la station-Entrepôt à Anderlecht (Tête de Mouton)
|
||
Chaussée de Mons, rues d’Anderlecht et du Marché
au Charbon, Grand-Place, rues des Fripiers, Neuve, gare du Nord, boulevard
d’Anvers.
|
Boulevard d’Anvers, gare du Nord, rue Neuve,
place de la Monnaie, rue des Fripiers, Grand-Place, rue du Midi, Vieux Marché
devenu la place Anneessens), rues Bodeghem, des Foulons, chaussée de Mons.
|
||
13ème
ligne M-N Voitures carmins
|
Feu
carmin
|
14ème
ligne N-M Voitures carmins
|
|
De
l’Entrepôt à l’avenue Louise par les boulevards
|
De
l’avenue Louise, par les boulevards, à l’Entrepôt-Station
|
||
Entrepôt, pont du Canal, boulevards de
l’entrepôt, Barthélemy, du Midi, de Waterloo, avenue Louise.
|
Avenue Louise, boulevards de Waterloo, du Régent,
de l’Observatoire, Botanique, d’Anvers, Entrepôt, pont du Canal.
|
||
15ème
ligne O-P Voitures vertes
|
Feu
vert
|
16ème
ligne P-O Voitures vertes
|
|
De
l’Entrepôt (station) à Laeken (station du chemin de fer)
|
De
la gare du chemin de fer (Laeken), à l’Entrepôt-Station
|
||
Station-Entrepôt, pont du Canal, pont de Laeken,
gare du chemin de fer à Laeken.
|
Chemin de fer (gare) ; pont de Laeken,
Station-Entrepôt, pont du Canal.
|
||
Une dizaine de feuillets dactylographiés (dont ni le nom de l’auteur, ni la date ne nous sont parvenus, mais qui ont visiblement été rédigés avant 1926 vu qu’on y parle de la Société de Chemins de fer Économiques) mentionne six autres lignes:
* De la Grand-Place à Laeken - avenue de la Reine (aller et retour). Itinéraire: rues au Beurre, des Fripiers, Neuve, gare du Nord, rues Zérézo, des Mécaniciens, chaussée d’Anvers, pont de Laeken et avenue de la Reine. Voitures à bande carmin et feu rouge.
* De la Station du Nord à la Station du Midi (aller et retour). Itinéraire : rues Neuve, des Fripiers, au Beurre, Grand-Place, rues de l’Etuve, du Lombard, du Midi et place Rouppe. Voitures à bande verte et feu vert.
* De l’avenue du Bois de la Cambre (avenue Louise) coin de la chaussée de Charleroi – Place du Marché (théâtre lyrique – cela correspond à l’actuelle place Solvay à Schaerbeek, dans le quartier Nord / aller et retour). Itinéraire : rue du Grand Cerf, rue aux Laines, rue du Manège, rue des Minimes, Grands Sablon, rues de Rollebeek, d’Or, de l’Hôpital, de la Violette, Grand-Place, rues des Fripiers, Neuve, gare du Nord, rue et place du Marché. Voitures à bande rose pâle et feu vert.
Ce même texte dactylographié donne aussi parfois des couleurs de feu, des couleurs de voitures et des itinéraires différents de ceux mentionnés dans le prospectus de la Compagnie des Omnibus. Les feuillets dactylographiés mentionnent également que les seules les 12 premières lignes décrites dans le prospectus de la Compagnie auraient été exploitées.
Revenons à la Compagnie des Omnibus de Bruxelles, dont les omnibus sont peints en vert foncé avec une bande et un feu de couleur distinctif pour chaque ligne. Les parcours sont inscrits sur des écriteaux latéraux et derrière la voiture se trouve une planchette indiquant le terminus vers lequel se dirige l’omnibus. L’impériale, interdite aux femmes, aux enfants, aux vieillards et aux impotents, est accessible au moyen d’une sorte d’échelle en fer. Il existe sur chaque voiture un appareil de contrôle avec timbre. Il est fait usage des numéros d’ordre pour l’accès aux omnibus en cas d’affluence.
Dans son programme, la société promet de doter chaque ligne d’autant de voitures que les exigences du public l’exigent, au fur et à mesure que le matériel, construit dans les ateliers de la compagnie, peut être mis en service. Les exploitants prévoient également le renforcement de certaines lignes, en cas d’affluence, au moyen de voitures supplémentaires à bande blanche et feu blanc.
Voici ce que l’on peut lire au sujet de ce service d’omnibus, dans "l’Indépendance Belge" du 6 août 1867: "Le succès des omnibus à Bruxelles dépasse toutes les prévisions des fondateurs. Ainsi, dans les quatre premiers jours de l’exploitation, il a été transporté une moyenne de 850 voyageurs par voiture et par jour, dont les 2/3 au prix normal de 20 centimes et un tiers à 10 centimes par suite des 600.000 cartes à prix réduit qui sont valables jusqu’au 15 septembre prochain.
Aujourd’hui, dimanche 4 août 1867, quatre nouvelles lignes ont été mises en exploitation et tous les 15 jours, il y a en aura quatre en plus, jusqu’à ce que le nombre fixé par le cahier des charges soit atteint, indépendamment d’un certain nombre de voitures auxiliaires qui doivent contribuer à faciliter les transports du public, à certains moments dans des directions déterminées.
Nous devons ajouter que rien n’a été négligé pour la bonne organisation des services. Les voitures sont élégantes, les attelages convenables, le personnel parfaitement costumé, et enfin pour un début, le service est parfaitement entendu."
Six jours plus tard, le 12 août 1867, le "Journal de Bruxelles" ne tarit pas d’éloges sur ce nouveau service: "Le succès des voitures de la Compagnie des Omnibus grandit chaque jour : depuis que les huit premières lignes sont en exploitation, on se voit forcé de refuser de 2 à 300 voyageurs par voiture et par jour.
Les dimanches, lundis et jeudis, les voitures sont littéralement assiégées. Dimanche 25 août, la Compagnie inaugurera les 9ème, 10ème, 11ème et 12ème lignes, et tous les 15 jours, il y aura quatre lignes en plus mises en exploitation régulière. On doublera ensuite les lignes de manière à obtenir des départs réguliers tous les quarts d’heure, indépendamment des voitures berlines auxiliaires, dont le nombre sera proportionné aux besoins des services extraordinaires des fêtes, kermesses, excursions de sociétés, etc. L’animation que ce nouveau service public donne à la ville est remarquable."
Charles Dewaet décède en décembre 1867. C'est le baron L-C de Bossaert qui est nommé directeur général gérant de la Société des Omnibus, dont le siège social se situe alors au numéro 83 de la rue du Midi.
L’organisation régulière d’un service intensif rencontre de grandes difficultés. Les frais généraux sont considérables, le public ne fait pas aux omnibus l’accueil escompté par les exploitants, et les ouvriers hésitent à dépenser chaque jour un dixième de leur salaire pour se rendre à leur travail dans une lourde voiture qu’il faut attendre trop longtemps. De plus, les parcours qui pourraient être rémunérateurs sont mal desservis. L’entreprise périclite, ses services restent en souffrance et provoquent des plaintes. La Compagnie des Omnibus de Bruxelles se retrouve rapidement en faillite.
* De la Station du Nord à la Station du Midi (aller et retour). Itinéraire : rues Neuve, des Fripiers, au Beurre, Grand-Place, rues de l’Etuve, du Lombard, du Midi et place Rouppe. Voitures à bande verte et feu vert.
* De l’avenue du Bois de la Cambre (avenue Louise) coin de la chaussée de Charleroi – Place du Marché (théâtre lyrique – cela correspond à l’actuelle place Solvay à Schaerbeek, dans le quartier Nord / aller et retour). Itinéraire : rue du Grand Cerf, rue aux Laines, rue du Manège, rue des Minimes, Grands Sablon, rues de Rollebeek, d’Or, de l’Hôpital, de la Violette, Grand-Place, rues des Fripiers, Neuve, gare du Nord, rue et place du Marché. Voitures à bande rose pâle et feu vert.
Ce même texte dactylographié donne aussi parfois des couleurs de feu, des couleurs de voitures et des itinéraires différents de ceux mentionnés dans le prospectus de la Compagnie des Omnibus. Les feuillets dactylographiés mentionnent également que les seules les 12 premières lignes décrites dans le prospectus de la Compagnie auraient été exploitées.
Revenons à la Compagnie des Omnibus de Bruxelles, dont les omnibus sont peints en vert foncé avec une bande et un feu de couleur distinctif pour chaque ligne. Les parcours sont inscrits sur des écriteaux latéraux et derrière la voiture se trouve une planchette indiquant le terminus vers lequel se dirige l’omnibus. L’impériale, interdite aux femmes, aux enfants, aux vieillards et aux impotents, est accessible au moyen d’une sorte d’échelle en fer. Il existe sur chaque voiture un appareil de contrôle avec timbre. Il est fait usage des numéros d’ordre pour l’accès aux omnibus en cas d’affluence.
Dans son programme, la société promet de doter chaque ligne d’autant de voitures que les exigences du public l’exigent, au fur et à mesure que le matériel, construit dans les ateliers de la compagnie, peut être mis en service. Les exploitants prévoient également le renforcement de certaines lignes, en cas d’affluence, au moyen de voitures supplémentaires à bande blanche et feu blanc.
Voici ce que l’on peut lire au sujet de ce service d’omnibus, dans "l’Indépendance Belge" du 6 août 1867: "Le succès des omnibus à Bruxelles dépasse toutes les prévisions des fondateurs. Ainsi, dans les quatre premiers jours de l’exploitation, il a été transporté une moyenne de 850 voyageurs par voiture et par jour, dont les 2/3 au prix normal de 20 centimes et un tiers à 10 centimes par suite des 600.000 cartes à prix réduit qui sont valables jusqu’au 15 septembre prochain.
Aujourd’hui, dimanche 4 août 1867, quatre nouvelles lignes ont été mises en exploitation et tous les 15 jours, il y a en aura quatre en plus, jusqu’à ce que le nombre fixé par le cahier des charges soit atteint, indépendamment d’un certain nombre de voitures auxiliaires qui doivent contribuer à faciliter les transports du public, à certains moments dans des directions déterminées.
Nous devons ajouter que rien n’a été négligé pour la bonne organisation des services. Les voitures sont élégantes, les attelages convenables, le personnel parfaitement costumé, et enfin pour un début, le service est parfaitement entendu."
Six jours plus tard, le 12 août 1867, le "Journal de Bruxelles" ne tarit pas d’éloges sur ce nouveau service: "Le succès des voitures de la Compagnie des Omnibus grandit chaque jour : depuis que les huit premières lignes sont en exploitation, on se voit forcé de refuser de 2 à 300 voyageurs par voiture et par jour.
Les dimanches, lundis et jeudis, les voitures sont littéralement assiégées. Dimanche 25 août, la Compagnie inaugurera les 9ème, 10ème, 11ème et 12ème lignes, et tous les 15 jours, il y aura quatre lignes en plus mises en exploitation régulière. On doublera ensuite les lignes de manière à obtenir des départs réguliers tous les quarts d’heure, indépendamment des voitures berlines auxiliaires, dont le nombre sera proportionné aux besoins des services extraordinaires des fêtes, kermesses, excursions de sociétés, etc. L’animation que ce nouveau service public donne à la ville est remarquable."
Charles Dewaet décède en décembre 1867. C'est le baron L-C de Bossaert qui est nommé directeur général gérant de la Société des Omnibus, dont le siège social se situe alors au numéro 83 de la rue du Midi.
L’organisation régulière d’un service intensif rencontre de grandes difficultés. Les frais généraux sont considérables, le public ne fait pas aux omnibus l’accueil escompté par les exploitants, et les ouvriers hésitent à dépenser chaque jour un dixième de leur salaire pour se rendre à leur travail dans une lourde voiture qu’il faut attendre trop longtemps. De plus, les parcours qui pourraient être rémunérateurs sont mal desservis. L’entreprise périclite, ses services restent en souffrance et provoquent des plaintes. La Compagnie des Omnibus de Bruxelles se retrouve rapidement en faillite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.