Je vous propose de découvrir ce soir trois extraits issus d'anciens journaux et qui ont tous comme objet un projet de chemin de fer métropolitain qui, entre autre, relierait les gares du Nord et du Midi.
Ne vous étonnez pas, lors de votre lecture de découvrir des informations divergentes. Le prix du ticket passe ainsi de 10 centimes (classe unique) à 20 centimes en seconde classe et 30 centimes en première classe, et cela à deux mois d'intervalle.
Ne vous étonnez pas non plus que ce projet ait fait l'objet de réticences de la part des commerçants et des propriétaires riverains, inquiets d'une éventuelle dévaluation de leurs biens immobiliers.
Bonne lecture!
Extrait #1, issu du journal "Le Vingtième Siècle" du 7 février 1896:
Ne vous étonnez pas, lors de votre lecture de découvrir des informations divergentes. Le prix du ticket passe ainsi de 10 centimes (classe unique) à 20 centimes en seconde classe et 30 centimes en première classe, et cela à deux mois d'intervalle.
Ne vous étonnez pas non plus que ce projet ait fait l'objet de réticences de la part des commerçants et des propriétaires riverains, inquiets d'une éventuelle dévaluation de leurs biens immobiliers.
Bonne lecture!
Extrait #1, issu du journal "Le Vingtième Siècle" du 7 février 1896:
"Nous sommes en mesure de donner aujourd’hui des
renseignements précis et détaillés sur le vaste projet de chemin de fer
métropolitain dans l’agglomération bruxelloise.
Il ne s’agit pas seulement d’établir un chemin de fer
métropolitain mais de résoudre définitivement la question de l’aménagement des
gares du Nord et du Midi et le raccordement des lignes qui aboutissent à la
capitale.
A Schaerbeek et à Forest, il y a aura deux grandes gares de
formation. La gare du Nord sera reliée directement à celle du Midi par six
voies souterraines. La traction se fera à l’électricité sur deux de ces voies
et à la vapeur sur les quatre autres.
Les gares du Nord et du Midi deviendront ainsi des gares de
passages, tous les rebroussements seront supprimés. Une gare centrale sera
établie au milieu de la Ville.
Il en résulte que tous les voyageurs, y compris ceux des
trains internationaux, pourront être amenés au centre même de Bruxelles.
Pour le service de l’agglomération bruxelloise, un chemin de
fer métropolitain de ceinture complète sera établi. La traction s’y fera à
l’électricité.
Ce chemin de fer ne sera pas souterrain, mais il sera
raccordé par deux voies souterraine à la gare centrale de Bruxelles.
Les habitants d’un point quelconque de l’agglomération
pourront, moyennant 10 centimes (prix unique) se faire transporter de leur
domicile au centre de Bruxelles ou à tout autre point.
L’ensemble de cette disposition est inspiré de
l’organisation de Berlin. Le coût de ces énormes travaux est estimé à 70
millions de francs.
Les installations suffiront pour amener à Bruxelles 300.000
voyageurs par jour, sans qu’il y ait aucun encombrement.
L’établissement des lignes métropolitaines entre dans la
dépense totale pour une somme de 30 millions de francs.
On estime que le mouvement sur ces lignes sera au minimum de
40 millions de voyageurs par an, ce qui correspond à une recette de 4 millions.
En supposant que les frais d’exploitation s’élèvent à 2 millions, il reste 2
millions pour servir l’intérêt et l’amortissement des capitaux engagés, ce qui
est largement suffisant, et laisse même une grande marge à l’imprévu dans
l’évaluation des recettes ou des dépenses."
Extrait #2, issu du journal "L'Indépendance Belge" du 21 mars 1896:
"Le projet d’un chemin de fer souterrain à établir à
Bruxelles, sous les boulevards du Centre, a provoqué de nombreuses
protestations de la part des habitants et commerçants d cet important quartier
de la Ville. Voici la pétition qui a été adressée au collège échevinal :
Messieurs,
Il parait qu’il est question de faire à Bruxelles un chemin de fer souterrain.
Il parait qu’il est question de faire à Bruxelles un chemin de fer souterrain.
Nous venons appeler toute votre attention sur les graves
inconvénients que semblable travail aurait pour le commerce de la capitale.
Bruxelles n’a pas une grande circulation. Cependant, le
boulevard central et la rue du Midi commencent à prendre de la vie. Si l’on
enlève, pour le mettre sous terre, le mouvement des piétons, que deviendront
notre commerce et la valeur de nos propriétés ?
Pour les étrangers qui arrivent à Bruxelles, il est bien
égal de débarquer à la gare du Nord ou à la gare du Midi, au lieu d’être
transporté à une station centrale. Il
faudra tout de même que de là, ils se rendent aux hôtels.
Pour les voyageurs de Bruxelles qui se rendent aux gares, il
est bien indifférent aussi d’aller au Nord ou au Midi, ou à une station
centrale, pour prendre leur train.
Quant au mouvement des piétons, il est desservi par des
trams et des omnibus. Il faut laisser ce mouvement à la surface, parce qu’il
fait vivre les commerçants.
Les voyageurs venant de Hollande et allant en France sont
transportés par la ligne de ceinture et ce n’est pas cinq minutes de parcours
qui peuvent justifier une grosse dépense comme celle qu’il s’agit de faire et
le dommage qui en résultera pour le commerce de la capitale.
Nous espérons donc, Monsieur le Bourgmestre, que vous
prendrez énergiquement en main nos intérêts gravement menacés par un projet
très beau, sans doute, sur le papier mais qui n’a d’intérêt pour personne.
Cette pétition est signée de 2.600 signatures recueillies
parmi les habitants des boulevards Anspach, du Nord et du Hainaut, rue du Midi
et rue Neuve."
Extrait #3, issu du "Journal de Bruxelles" paru en date du 10 avril 1896:
"Le métropolitain consisterait en un chemin de fer électrique
souterrain.
Comme la topographie de notre ville se caractérise surtout
par l’extrême inégalité de son sol, aucune communication entre le haut et le
bas de la ville ne saurait être aussi rapide que le chemin de fer électrique
souterrain qui ferait le tour complet de la ville en 15 minutes.
Ce chemin de fer circulerait dans un double tunnel en fer, creusé
à une profondeur de 25 à 30 mètres et bien éclairé, où les collisions seraient
impossibles, chacun des tunnels étant entièrement indépendant de l’autre. Il y
aurait de nombreuses stations.
Les départs se feraient à 2 minutes ½ d’intervalle, de 6
heures du matin à minuit. On pourrait, au besoin, augmenter le nombre des trains
et, en cas d’influence, les faire suivre à une minute d’intervalle. Le prix du parcours serait de 20 centimes en seconde classe
et de 30 centimes en première classe."
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