vendredi 29 novembre 2019

Auguste de Laveleye (1837-1895) ^^

Retrouvé par hasard, en cherchant autre chose, cette notice nécrologique parue dans le "Bulletin du Congrès International des chemins de fer" de 1896. Le défunt s'appelle Auguste de Laveleye et son nom ne nous est pas inconnu. Il prend part à la création des Tramways Bruxellois en 1874. L'acte de constitution de la société le mentionne, parmi les actionnaires de la nouvelle société, avec son frère Georges et son beau-frère, Léon Fontaine. Il y est présenté comme étant un banquier domicilie à Paris.

Auguste est le fils de Lamoral-François-Auguste de Laveleye, un ingénieur civil né à Lille le 2 février 1796 et décédé à Bruxelles le 29 avril 1866. Directeur des forges du Creusot en 1830, il y fait laminer le premier rail de chemin de fer. A partir de 1842, il contribue au développement du réseau ferré belge et à celui d'eau potable de Bruxelles. Il fonde la revue "Le Moniteur des Intérêts Matériels" en 1851. 

la signature de Lamoral-François-Auguste de Laveleye (c) www.gallica.fr


Auguste a un frère, Georges (1847-1921), et une soeur, Victorine (1842-1902), qui se marie au banquier Léon Fontaine (1836-1907).   On notera que Georges, Léon et Auguste sont tous les trois directeurs et administrateurs du "Moniteur des Intérêts Matériels" et que Léon sera également président de Conseil d'administration de la société de travaux Dyle et Bacalan. Quand à Georges, il sera Président de la Banque de Bruxelles. Toute la famille est également mêlée, de près ou de loin, à la colonisation du Congo. 


Mais revenons en à Auguste: ingénieur, comme son père, il épouse Marie-Octavie Cluysenaar (1845 - 1906), la fille de l'architecte Jean-Pierre Cluysenaar, à l'origine (entre autres) des galeries royales Saint Hubert. Ils auront deux enfants: Auguste et Valentine.



Dans l'almanach de 1890, Auguste est repris comme "propriétaire" et est domicilié avenue des Arts 11 à Bruxelles. Son fils Auguste est domicilié à la même adresse, et exerce alors la profession d'avocat-stagiaire. Dans les almanachs du début du 20èùe siècle, il est repris comme étant agent de change. 


La famille de Laveleye possède une propriété à Boitsfort, comme on peut le lire dans cet extrait de L'Indépendance Belge du 1er août 1887:

Le premier dimanche du tramway à vapeur d'Ixelles-Boitsfort a été pluvieux.
C'est en face du champ de course, dans la propriété de M. Auguste de Laveleye, coupée en deux par la voie, qu'est installée provisoirement la station du tramway à vapeur, en attendant que la ligne soit poussée sur la chaussée de la Hulpe jusqu'à la drève du Caporal. Le voyage est plus long que par le chemin de fer, mais l'agrément des voitures ouvertes sera, par les beaux temps, une compensation.


Le château se trouvait au niveau de l'actuel n°65 de l'avenue des Coccinelles. Réaffecté en école ("la Futaie"), il a été démoli au début des années 1970 afin de faire place au bâtiment actuel.



Le 29 novembre 1895, Auguste décède d'un rétrécissement de l’œsophage. On peut lire, dans le "Journal de Bruxelles" du 3 décembre:
Lundi ont été célébrées, en l'église Saint-Jacques-sur-Caudenberg, les funérailles de M. Auguste de Laveleye, ingénieur, administrateur du Moniteur des Intérêts Matériels, et secrétaire général de la commission internationale du Congrès des Chemins de fer.
De nombreuses notabilités du monde de la politque, de la finance, de l'industrie, du barreau et de l'administration des chemins de fer de l’État avaient tenu à donner une dernière marque de sympathie et de regret à l'homme généreux, au patriote éclairé et au confrère courtois qu'était Auguste de Laveleye.

Le défunt qui, avec son père, avait coopéré en 1851 à la fondation du Moniteur des Intérêts matériels, était né à Dijon en 1837. Il avait fait ses premières études en France, avant de les compléter en Belgique. Le défunt se caractérisait par un caractère toujours enjoué et une générosité de sentiments qui formaient le fond de son coeur.

Auguste de Laveleye fut l'un des premiers promoteurs de l'oeuvre du Congo. C'est à son initiative que la question de la colonisation de notre possession africaine fut mise à l'étude, alors qu'il était président de la section des conférences à la Société belge des Ingénieurs et des Industriels. Mais auparavant son activité avait déjà largement trouvé à s'exercer.

Dès 1868, nous le voyons appelé par la confiance du Sultan à jeter les bases du grand réseau des voies ferrées ottomanes. En 1871, à la tête de l'agence de Bruxelles du Comptoir d'Escompte de Paris, il participe largement à la réalisation du grand emprunt de libération du territoire français. Ultérieurement, c'est en qualité de secrétaire général du Congrès des Chemins de fer que les représentants de tous les railways de l'Europe peuvent témoigner  de son esprit de méthode et de sa science entendue pour la grande industrie des chemins de fer.

Auguste de Laveleye avait un haut degré l’aménité du caractère et la courtoisie des relations, il était vraiment bon pour tous ses collaborateurs. L'inhumation a eu lieu au cimetière d'Uccle, dans le caveau de la famille.


Maintenant que vous savez qui est le défunt, passons à la notice nécrologique publiée dans le bulletin du Congrès des chemins de fer, dont je vous parlais en tout début d'article. Bonne lecture! ^^








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