"The wonderful Wertheim Sewing Machines" |
Et voici, comme promis, un article sur la société Wertheim et leurs "Wonderful Sewing Machines" (ce n'est pas moi qui le dit, mais leur pub!).
Cette société a été fondée en 1868 par Josef Wertheim, à Bornheim (Francfort).
Josef est né le 20 mars 1834 à Rotenburg an der Fulda, une petite ville de Hesse (Allemagne). Il part en 1854 pour les Etats-Unis où il travaille jusqu'en 1858 pour la firme Singer. Lorsqu'il revient en Allemagne en 1859, il ouvre un magasin de machines à coudre. Il est probable qu'il eût préféré fabriquer ses propres machines, mais il ne pouvait pas s'installer comme fabriquant du fait qu'il était juif. A tout le moins, c'était quelqu'un que les machines à coudre passionnaient et qui voyait dans celles-ci une avancée technologique importante.
En 1862, il épouse Rosalie Ballin. Le fait pourrait être anodin, mais dans le cas de Josef, son mariage va lui ouvrir de nouvelles perspectives. S'il est juif et s'il n'est pas considéré comme un citoyen allemand selon les critères de l'époque, ce n'est pas le cas de Rosalie, sa future épouse, qui est, elle, protestante. Josef doit donc demander aux autorités publiques l'autorisation d'épouser Rosalie, et il en profite pour demander en même temps la citoyenneté allemande. Les deux documents sont obtenus en date du 22 mars 1862, moyennement paiement de 4.000 guinées. La citoyenneté allemande lui est accordée au jour de son mariage, le 15 mai 1862.
De 1862 à 1864, Josef travaille comme représentant général de la marque "Wheeler & Wilson" (une société américaine, qui fabriquait des machines à coudre, bien sûr!) et il développe ses propres pièces dans un petit atelier de Hanau.
Maintenant qu'il est citoyen allemand, il peut fabriquer ses propres machines, et les vendre sous son nom. C'est ce qu'il fait à partir de 1868. Son usine emploie 80 travailleurs, qui bénéficient déjà d'une assurance maladie-invalidité. Il se fait également construire une fonderie, qui approvisionne la fabrique de machines à coudre, mais qui produit également des pièces pour d'autres usines.
Son logo est un nain portant un marteau:
Le logo de la firme Wertheim |
Que l'on retrouve aussi sur les pieds des machines à coudre à pédalier qu'il produit...
... ainsi que sur la "publicité" suivante, qui nous liste tous les comptoirs où étaient vendues des machines Wertheim, à savoir: Paris, Londres, Hambourg, Constantinople, Mailand et Melbourne (Australie), Barcelone, Calcutta et Bombay (Inde).
Le nain au marteau, emblème de la firme Wertheim |
... ainsi que sur la "publicité" suivante, qui nous liste tous les comptoirs où étaient vendues des machines Wertheim, à savoir: Paris, Londres, Hambourg, Constantinople, Mailand et Melbourne (Australie), Barcelone, Calcutta et Bombay (Inde).
Le comptoir de Melbourne a été ouvert par Hugo Wertheim (12/07/1854 - 11/07/1919), le gendre de Josef, qui y fonda sa propre fabrique de machines à coudre (Wertheim bien sûr!) ainsi qu'une fabrique de pianos (Wertheim aussi).
Mais revenons à Josef Wertheim. Ses machines sont reconnues comme étant parmi les meilleures sur le marché, ses affaires prospèrent et il consacre une partie de ses bénéfices au financement d’œuvres de charité. Ses fonds permettent la construction d'habitations sociales, de logements pour ses travailleurs et de sanatoriums. Il s'engage en politique au sein du parti démocrate et est élu conseiller municipal pour la ville de Francfort en 1877.
En 1883, la société emploie 600 travailleurs pour une production annuelle de 35.000 machines à coudre. Les modèles les plus connus sont la Wertheim A, la Titania, la
Superba, la Planet, l'Electra, la Triomph et la Rhénania.
Voici à quoi ressemblait son usine:
L'usine Wertheim de Francfort, probablement aux alentours de l'année 1900 |
Josef Wertheim décède le 13 mars 1899. L'entreprise reste gérée par ses enfants, qui quitteront l'Allemagne (à cause de montée de l'antisémitisme et pour s'installer en Espagne) en 1920, après avoir cédé leur usine à la société Gritzner (hé oui, Gritzner est partout!).
Pour finir un petit mot sur la branche de la famille Wertheim partie s'installer en Espagne (Barcelone). Ils commencent par importer des machines à coudre Jones, sur laquelle ils apposent un badge "Wertheim". Ces machines sont renommées "Rapida". Durant la guerre civile espagnole (1939), l'entreprise change de nom et est renommée elle-aussi "Rapida". Après la guerre civile, ce sont des machines Gritzner qui sont importées et rebadgées en vue de leur commercialisation, en lieu et place des machines anglaises de la firme Jones. Les activités de la firme Rapida s'arrêtent définitivement dans les années 70.
Pour finir un petit mot sur la branche de la famille Wertheim partie s'installer en Espagne (Barcelone). Ils commencent par importer des machines à coudre Jones, sur laquelle ils apposent un badge "Wertheim". Ces machines sont renommées "Rapida". Durant la guerre civile espagnole (1939), l'entreprise change de nom et est renommée elle-aussi "Rapida". Après la guerre civile, ce sont des machines Gritzner qui sont importées et rebadgées en vue de leur commercialisation, en lieu et place des machines anglaises de la firme Jones. Les activités de la firme Rapida s'arrêtent définitivement dans les années 70.
Pour avoir plus d'information sur Joseph Wertheim, sa société et sa famille, je vous conseille l'excellent site NaeMaSchmiede sur lequel vous trouverez le présentation de toute une série de machines ainsi qu'un tableau qui permet de dater chaque machine à partir de son numéro de série.
Bonne journée,
Callisto
Merci pour toutes ces infos, grace à toi j'en sais un peu plus sur la vieille machine à coudre de mon arrière grand-mère.
RépondreSupprimerJe vais parcourir un peu plus ton blog ...
merci beaucoup! moi et ma femme nous avons acheté il y a trois heures, une machine á coudre wertheim en excellent état.... nous habitons le Chili!!! mais quand mëme, merci pour tes infos sur wertheim.
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