Voici le second et dernier volet de notre mini-série consacrée aux fondateurs de la société Singer. Après vous avoir parlé d'Isaac Singer, voyons ensemble qui était Edward Clark (19/12/1811-14/10/1882).
Edward Clark en 1850 |
Edward Clark est un avocat new-yorkais qui travaillait en association avec son beau-père au sein du cabinet Jordan
& Clark. C'est dans ce cadre qu'il rencontra Isaac Singer, du fait qu'Edward assura la défense de ce dernier lors du procès en
contrefaçon de brevet qui oppose Singer à Elias Howe, de 1849 à 1854. Ils
s’associent en 1851 pour fonder la société IM Singer & Co. Outre le fait
qu’il sera un excellent conseil pour Singer, il va également se révéler être un
homme d’affaire d’exception.
En effet, Clark va
prendre à sa charge le développement économique de l’entreprise, en choisissant
avec soin les salles dans lesquelles les machines seront exposées et vendues,
en formant les délégués commerciaux à la réparation des machines et en
accordant aux revendeurs toute liberté en matière de publicité et de remises.
Il va également convaincre Isaac Singer de déplacer le siège social de
l’entreprise de Boston à New-York.
Il a également la
bonne idée d’offrir d’importantes remises sur les machines destinées aux
congrégations religieuses et aux épouses de pasteurs. C’est également lui qui
met au point en 1856 le premier plan
marketing basé sur la vente à tempérament (5 $ d’acompte et ensuite un
versement mensuel de 3 $) pour les machines de 100 $. Ce système ingénieux
permet non seulement aux femmes les plus pauvres de pouvoir acheter une machine
malgré leurs maigres revenus (elles rentrent chez elles avec la machine dès
qu’elles ont payé les 5$ d’acompte), mais également d’augmenter leur
productivité (grâce à la machine) donc d’augmenter leurs revenus et leurs
conditions de vie. Brillant non ?
Il développe
également les activités commerciales à l’étranger, en ouvrant des bureaux de
vente à Paris et Rio de Janeiro, mais aussi des usines (à Clydebank en Ecosse,
mais aussi en Russie, en Allemagne et au Canada).
Clark s’assure que
les bénéfices soient réinvestis dans un fonds de trésorerie, afin d’éviter les emprunts auprès des banques, d’une part, et
de permettre l’éventuel rachat de concurrents, d’autre part. Sa stratégie est
payante : en 1863, la société
Singer Manufacturing Co détient 22 brevets, 74 usines
rien qu’aux Etats-Unis et est
introduite en bourse pour une valeur totale de 550.000 $, pour une
production annuelle d’environ 20 000 machines
à coudre. Le capital de la société sera ensuite porté à
1.000.000 $ puis à 10.000.000 $.
C’est lui encore
qui signe la « sortie de scène » d’Isaac Singer en 1863, lorsque sa
réputation de polygame commencera à ternir l’image de la société, en négociant
l’accord suivant :
a) Isaac Singer cédait à la société la
moitié de ses brevets,
b) Il recevait en échange 40 % des actions de la
société,
c) Et, finalement, Isaac Singer renonçait
à tout lien avec l'opération industrielle.
Edward Clark finit
sa vie en tant que président de la société Singer (de 1875 à 1882).
Cet homme d’affaire
hors du commun est sans nul doute à la base du succès de la société Singer. Je
m’étais posé la question de savoir ce qui fait qu’une société fleurisse ou
périclite. Voici certainement un élément de réponse !
Vraiment très sympa ces articles sur messieurs Singer et Clark!
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