Comme j'avais envie d'en savoir plus sur le fabricant de ma dernière "petite" machine à coudre, j'ai bien entendu fait des recherches, dont voici le résultat ^^
La société Seidel & Naumann a été fondée par Bruno Naumann (10/10/1844 – 22/01/1903), un entrepreneur allemand de Dresde (Saxe), qui a non seulement contribué au développement de la machine à coudre mais également à celui de la machine a écrire !
Voyons
cela en détail ^^
A
l’école, Bruno est brillant en mathématique, une fois ses études terminées, il
poursuit son apprentissage de 1858 à 1862 avec Hugo Schukert, Directeur de
l’Office de Dresde des Poids et Mesures, puis avec Moritz Linding, un maître
horloger. Bruno partit en 1865 pour un voyage qui le conduit à Berlin,
Francfort et Vienne, où il travaille à la construction de télégraphes.
Le
5 août 1868, il ouvre un atelier destiné à la réparation de moteurs et à la
mécanique de précision, où il commence à produire des machines à coudre sous
licence pour la société Wheeler & Wilson, avec 4 autres travailleurs. Ces
machines eurent beaucoup de succès et Bruno fut vite débordé par les
commandes ! Cependant, il n’est pas en mesure de financer lui-même
l’expansion de ses activités et Bruno accepte donc la proposition de
financement de 15.000 thalern que lui propose Emiel Seidel (1838-1916) en 1869.
Le nom de la société, qui emploie alors 60 travailleurs, devient, à partir de
1870, « Seidel & Naumann ».
le logo de la marque Seidel & Naumann |
La
société Seidel & Naumann devient, en 1872, le premier fabricant allemand de
machines à coudre à navette droite à copier le modèle Singer, qu’il améliore.
Emiel Seidel, qui n’a pas envie de prendre trop de risques, se retire de l’affaire
en 1876 avec 250.000 Reichsmarks. Le nom de la firme, qui emploie 290
travailleurs, reste inchangé malgré son départ.
En
1883, Bruno Naumann achète un chantier de construction de 55.000m² à
Friedrichstradt, dans la périphérie de Dresde, sur la Hamburger Strasse.
Il y fait construire une grande usine (1884) ainsi qu’une fonderie pour le fer.
L’usine emploie un millier de travailleurs et produit près de 80.000 machines à
coudre par an. Le cap du demi-million de machines produites est dépassé en 1889
et celui du million de machines produites l’est en 1898.
Une machine à coudre de la marque Seidel & Naumann de 1905 |
Les
travailleurs de l’usine bénéficient d’un certain nombre d’avantages : une
assurance-santé, une assurance-pension, ainsi qu’une aide sociale destinée aux
familles. L’usine compte des bâtiments destinés aux services sociaux, tels des
réfectoires, des sanitaires et des salles de douche.
Bruno
ne se satisfait pas de la seule production des machines à coudre. Comme
beaucoup d’autres entrepreneurs, il cherche à diversifier sa production. Son
usine produit donc également des vélos (« Germania » - 1892), des
tachygraphes pour locomotives (1892), des automates musicaux (1897), des
machines à écrire (1899) et des motos (1901).
Sa
machine à écrire, l’ « Idéale », produite en masse à partir de
l’année 1900 lui permettra d’obtenir une reconnaissance au niveau mondial.
Cette machine avait pour principale caractéristique de pouvoir être équipée de
claviers différents (selon le souhait de l’acquéreur).
Bruno
décède le 22 janvier 1903 d’un accident cardiovasculaire cérébral. Cette
année-là, l’usine atteint le cap de 10.000 machines à écrire vendues et emploie
2500 travailleurs. Son fils unique, Walther Naumann (2 mai 1874 – 22 février
1944) le remplace à la tête de l’entreprise.
Walther
poursuit la diversification des produits commencée par son père et lance en
1910 la première machine à écrire portative (l’ « Erika », le nom de
la fille unique de Walther) ainsi que des calculatrices (1912) et des machines
comptables (1925). Les machines à écrire « Erika » étaient également
commercialisées en France en en Angleterre sous les marques « Bijou »
et « Gloria ».
L’usine
participera à l’effort de guerre allemand lors de la première guerre mondiale,
en produisant des armes et du matériel de guerre. L’usine emploie 4300
travailleurs en 1918. La production est principalement axée sur les machines à
écrire (à tel point que les vélos ne seront plus produits dès 1938). Le cap du
million de machines à écrire produites est franchi en 1940. Durant la seconde
guerre mondiale, l’usine produit du matériel de guerre, avant d’être détruite
lors des bombardements de Dresde des 14 février et 17 avril 1945. Le terrain de
l’usine est exproprié par les autorités saxonnes en date du 30 octobre 1945.
L’usine
ré-ouvre en 1946 sous la forme d’entreprise publique (VEB - Volkseigener Betrieb). Les machines à écrire
produites sont commercialisées sous le nom de marque « Erika »,
tandis que les machines à coudre le sont sous la marque « Naumann ».
Ma machine à écrire Erika, numéro de série 1707832 (1953) |
L’usine continue à innover, notamment via le lancement de l’Erika Picht (une machine à écrire destinée aux aveugles – 1975) et de l’Erika S6009 (la première machine à écrire électronique – 1981).
L’usine
ferme ses portes le 31 décembre 1991 et le terrain est vendu à un investisseur
privé dans le courant de l’année 1992. Les bâtiments sont lourdement rénovés et
abritent aujourd’hui une partie des services administratifs de la ville de
Dresde.
Encore merci à ma Maman de m'avoir déniché cette petite merveille - elle m'a permis d'apprendre plein de nouvelles choses ^^
Bonne soirée,
Callisto
Encore merci à ma Maman de m'avoir déniché cette petite merveille - elle m'a permis d'apprendre plein de nouvelles choses ^^
Bonne soirée,
Callisto
Bonjour, si vous comprenez l'allemand, je vous conseille vivement le site https://www.naehmaschinenverzeichnis.de/ "le musée virtuel" des machines "qui ne sont plus fabriquées". Il est tenu par M Lutz, et une descendante de la famille Naumann y a largement contribué. j'ai découvert ce site un jour que je cherchais des infos pour une machine Meister ...et j'ai trouvé!
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