Voilà le second épisode de
notre mini-série consacrée à l’usine Singer d’Elizabethport et à la fabrication
d’une machine à coudre en 1896. Nous avions y avions laissé le bras et le
plateau de la machine, boulonnés solidement l’un à l’autre, dans l’atelier de
décoration, où la tête avait reçu son laquage noir et ses décalcomanies ^^
Reprenons notre visite et
visitons aujourd’hui les ateliers qui fabriquaient les « petites
pièces » de la machine…
(La numérotation reprend à
4 car nous l’avions laissée à 3 à la fin du premier épisode).
4. Les divers ateliers de
fabrication des « petites pièces ».
Il y a tout d’abord le
département des vis et des écrous, qui produisait 833 modèles différents en
1896, et ce d’une manière largement automatisée. Le département des vis et des
écrous produisait chaque jour près de 250.000 pièces et employait 300
personnes.
Il y avait ensuite le
département des navettes. En 1896, seuls trois types étaient fabriqués :
les navettes droites, les navettes vibrantes et les navettes oscillantes. Bien
qu’il n’y ait que 3 « familles » de navettes, celles-ci se
déclinaient en 30 variantes différentes.
Les navettes bateau étaient
produites à la forge, à l’aide d’un marteau pilon actionné par la vapeur et
nécessitaient 97 opérations distinctes. Difficile à imaginer quand on en voit
une, non ?
Les navettes oscillantes
étaient, quant à elles, directement sculptées dans une barre de métal durcie.
Il existait aussi des
départements distincts pour la fabrication des fusettes et des pieds-de-biche et
autres accessoires de couture, comme les aiguilles. Il faut savoir que l’usine
d’Elisabethport produisait bon an, mal en, environs 25 millions d’aiguilles
pour machine à coudre.
L’usine produisait
également les outils et instruments de travail nécessaires pour la fabrication
des pièces mentionnées ci-avant.
5. Le nickelage.
Passons à tout autre chose,
à savoir l’atelier de nickelage. Il faut d’abord préciser que le nickel est un
métal qui a pour particularité d’être relativement inoxydable à l’air et qui
permet de donner une apparence brillante et de qualité. De plus, il protège et
améliore l’apparence des pièces en fer.
L’usine Singer
d’Elizabtehport utilisait donc annuellement deux tonnes de ce métal pour le
nickelage des différents composants métalliques de ses machines à coudre. Le nickelage
était réalisé par électrolyse, dans des bains de solution chimique. Le courant
électrique nécessaire à cette opération étaient produits par une dizaine de
dynamos.
Je suis contente de savoir
enfin que les plaques « argentées » d’Eveline (comme la plaque de
face) ne sont finalement pas en argent, mais en fer recouvert d’une couche
protectrice en nickel (il n’y a plus qu’à savoir comment faire briller le
nickel, au lieu de faire briller l’argenterie comme je le fais actuellement
^^).
Une plaque de face nickelée ^^ |
Ce département comprenait
également un laboratoire qui effectuait des analyses et des tests, ainsi que
des travaux de recherche.
Près d’un million de pièces
était nickelées chaque semaine. Une fois nickelées, les pièces étaient
acheminées vers l’atelier de polissage, où elles étaient polies pour la
dernière fois.
6. Le stock.
Une fois que les pièces étaient
fabriquées, chaque atelier les envoyaient vers le département des stocks (dont
le bâtiment faisait 70m de long pour 18m de large), où elles étaient conservées
pour une période plus ou moins longue.
Ces pièces sortaient du
stock soit pour être envoyées comme pièces de rechanges à un vendeur à travers
le monde, soit pour être assemblées sur la chaine d’assemblage.
Je vous propose d’en rester
là pour ce second épisode, pour la suite, cliquez ici ^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.