Voici le premier épisode de
ma nouvelle « mini-série », qui sera consacrée à l’usine Singer
d’Elizabethtown (New-Jersey, USA) et à la fabrication des machines qui y
étaient produites à la fin du 19ème siècle.
Je vous ai déjà parlé d’Isaac Singer et d’Edward Clark, les deux fondateurs de la société Singer, ainsi que
des bâtiments que celle-ci occupait à New-York.
Voyons maintenant leur
toute première usine, qui été construite en 1872.
Vous me direz que la
société Singer produisait ces machines depuis déjà de nombreuses années avant
de construire cette usine, ce qui est exact. Mais à l’époque, les machines
étaient assemblées dans 3 ateliers séparés qui étaient disséminés à travers
New-York. Comme la production n’arrivait pas à satisfaire la demande, la firme
Singer acquiert un terrain à la périphérie de la ville d’Elizabeth. La
situation est excellente : proche de New-York et de l’océan, la ville est
également desservie par le chemin de fer.
La particularité de cette
usine était qu’elle était dédiée à la production d’un seul produit : des
machines à coudre. Les usines « intégrées » sont alors un concept
tout à fait nouveau. Et vous le verrez au long de cette mini-série, l’usine produisait
non seulement les machines, mais également les pédaliers, les pieds-de-biches, les
navettes et les fusettes, ainsi que tous les outils, composants et accessoires
nécessaires à la fabrication de ceux-ci.
Je vous propose donc une
visite guidée, en 3 épisodes, de cette fameuse usine, sur base de photos de 1896
trouvées trouvée dans un ancien catalogue Singer, scanné et mis en ligne sur le
site du Smithsonian Institute.
1. Commencons par le début...
Et voyons où se trouve la
ville d’Elizabeth sur une carte du monde :
En « gros »,
Elizabeth (c’est le point rouge sur la carte ci-dessous) se situe à 25km au
sud-ouest de New-York ^^
Elizabeth, NJ, USA |
2. Commençons la visite…
(Remarque préliminaire: pour
bien suivre la visite, il faut cliquer sur les liens hypertexte afin d’avoir
accès à la photo de chaque bâtiment. En vertu de la législation sur les droits
d’auteurs, je ne suis pas autorisée à publier les photos directement sur mon
blog. Mes excuses pour les désagréments.)
Passons aux choses sérieuses
et commençons par le début ^^ Les deux
premières photos que je vous présente sont celles de l’extérieur de l’usine.
D’abord le bâtiment principal, ensuite les lignes de chemin de fer qui longentla fonderie et les ateliers. Il faut savoir que l’usine avait son propre réseau
ferroviaire (interne à l’usine donc) qui desservait tous les bâtiments et tous
les ateliers du complexe industriel. Cinq locomotives y circulaient en
permanence.
3. Voyons maintenant les
premières opérations qui donnaient « vie » à une machine à coudre en
1896 ^^
3.1. La fonderie.
La fabrication d’une machine
à coudre commençait à la fonderie. Celle de l’usine d’Elizabethport comptait 4
fours qui produisaient chaque jour +/- 100 tonnes de fonte. Il fallait utiliser
quotidiennement près de 12 tonnes de charbon pour maintenir ces 4 fours en
activité.
Une fois que la fonte était
prête, celle-ci était versée dans des moules afin de produire les différentes
pièces. L’image que je vous propose
montre des moules prêts à recevoir la fonte en fusion. La production
journalière tournait autour de 60.000 pièces, de toutes formes et toutes
tailles.
3.2. L’atelier de fraisage.
Une fois sorties de la
fonderie, les pièces du plateau et du bras de la machine étaient acheminées par
rail vers l’atelier de fraisage. On y retirait le métal superflu et on les
rendait complètement lisses, plates et uniformes dans leurs dimensions, afin
qu’elles puissent s’emboiter les unes dans les autres. Les trous et ouvertures
des pièces étaient également forés ou percés.
Le travail était réparti
entre différentes opérations. On en dénombrait 163 pour le bras et 130 pour le
plateau. Personnellement, je n’aurais jamais pensé que des pièces qui
paraissent aussi « simples » nécessitaient tant d’attention et de
travail !
Une fois toutes ces
opérations terminées, le plateau et le bras étaient emboités et solidement
boulonnés l’un à l’autre.
3.3. Le laquage et la pose
des décalcomanies.
La « tête » de la
machine ayant été formée par le scellement du bras et du plateau, la machine était
numérotée (avec son numéro de série) et acheminée vers l’atelier de vernissage.
La machine y recevait alors plusieurs couches de laque qui étaient durcies à la
cuisson.
Les décalcomanies étaient
ensuite appliquées aux endroits appropriés, et le tout était recouvert d’une
couche de vernis transparent, avant de repasser à la cuisson.
Ce département employait
principalement des femmes et occupait un bâtiment semi-ouvert de deux étages,
chacun de 21m de large pour 65m de long.
Fin du premier épisode… A
suivre (ici) !
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