Voici le dernier volet de
notre mini-série consacrée à la visite guidée de l’usine d’Elizabethport et à
la fabrication d’une machine à coudre.
Jusqu’à présent nous avons
abordé la construction de chaque pièce ou composant d’une machine à coudre
prise séparément. Voyons maintenant l’assemblage de ces différentes pièces
entre elles…
7. La chaîne d’assemblage
Les opérations effectuées
sur la chaîne d’assemblage étaient de deux types : tout d’abord, et c’est
le plus évident, on y assemblait les différentes pièces entres-elles. On y procédait
ensuite à des tests de résistance sur chacune des machine produites. Ces tests
consistaient à faire tourner les machines à une vitesse relativement élevée et
à vérifier que les mouvements de celles-ci étaient réguliers et corrects.
8. Le département des tests
Après avoir démontré leurs
capacités mécaniques lors des tests effectués dans l’atelier d’assemblage, les
machines étaient expédiées au département des tests, où les machines y effectuaient
leurs premiers points.
Ce département, qui
employait principalement des femmes, utilisait chaque année des milliers de
kilomètres de tissu et de cuir afin de réaliser ses tests.
Les résultats de chaque
machine étaient individuellement consignés dans des registres, sur base de son
numéro de série. Les registres mentionnaient également le type de tests
effectués et le nom de l’ouvrière qui avait réalisés ces tests. Ce système de
registres permettait d’attester du bon fonctionnement de la machine lors de sa
sortie d’usine, au cas où une réclamation serait introduite ultérieurement par
l’acquéreur de la machine.
9. L’emballage et
l’expédition.
Ce département, qui
occupait un bâtiment de 137m de long sur 46m de large, recevait les machines
après que celles-ci avaient été testées. Les machines à main étaient emballées
directement, tandis que les machines à pédalier y étaient assemblées et testées
à une vitesse élevée. Les accessoires et les pieds-de-biche de la machines
étaient ensuite placés dans un des tiroirs de chaque machine.
Lorsque les pédaliers
devaient être envoyés sur de courtes distances, ils étaient emballés entiers et
expédiés avec précaution. Lorsque par contre, ils devaient être envoyés sur de
longues distances nécessitant des transbordements, les pédaliers étaient
démontés et chaque « partie » (la tête, la table et les pieds en fer)
était alors emballée et expédiée séparément.
Le bâtiment était traversé
par une voie de chemin de fer, comme on peut le voir sur la photo que je vous
propose, ce qui permettait de charger plusieurs wagons en même temps. Les
machines ne restaient cependant pas longtemps dans les wagons : la plupart
d’entre-elles étaient acheminées par voie maritime vers New-York, d’où elles
étaient expédiées à travers le monde.
10. Les services généraux.
Les activités de tous les
départements étaient, bien entendu, supervisées par les services généraux. Ces
services s’occupaient des factures, des commandes, de la paie des salaires des
ouvriers et employés, de la logistique ainsi que de la tenue des journaliers
d’entrée et de sortie et de la comptabilité.
11. La visite est finie…
Oui, mais pas encore cet
article ^^
Tout d’abord, il y a cette
magnifique image du showroom de vente Singer qui se trouvait sur Broadway à
New-York (qui se passe de commentaire) et ensuite je voudrais aborder quelques
aspects « historiques » liés à cette usine.
Parmi-eux, le sort réservé
à l’usine durant les deux guerres mondiales.
Durant la première, la firme
Singer fit rapidement convertir ses machines et l’usine fabriqua des canons de
75mm ainsi que des pistolets automatiques.
Durant la seconde guerre
mondiale, l’usine produisit également des pièces d’armement. La production de
machine à coudre domestique continua jusqu’en juin 1942, où l’usine ne se
consacra plus qu’à la production de munitions. Elle continua cependant à
produire diverses pièces de rechange, des aiguilles et quelques modèles de
machine industrielles.
La production de machines
familiales reprit dès la fin août 1945 et les premières machines sorties de
l’usine furent un lot de 10.000 machines de la classe 15 et un lot de 10.000
machines de la classe 66.
L’usine ferma ses portes à
la fin des années 1960. Le bâtiment original construit par la firme Singer a
été sauvegardé et a été converti en unités industrielles de plus petite taille.
Voilà, notre mini-série est
maintenant terminée !
A bientôt pour d’autres
aventures,
Callisto
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