mercredi 22 avril 2015

Clemens Müller - Veritas, Dresde ^^

Toujours dans le cadre de notre série relative à l'association des fabricants allemands de machine à coudre, je vous propose aujourd'hui un article sur la firme Clemens Müller. Cette firme a été fondée par Friedrich August Clemens Müller (13 juillet 1828 - 16 aout 1902) à Dresde, en octobre 1855.


Clemens Müller commence sa carrière aux Etats-Unis, où il travaille pour la firme Singer de 1851 à 1854. Lorsqu'il revient en Allemagne en 1855, il y fonde la toute première "usine" pour machine à coudre européenne. Enfin, il s'agit plus d'un atelier que d'une usine, et toutes les pièces y sont réalisées de manière artisanales. Son tout premier modèle produit est une machine à point de chainette (donc à un seul fil). L'atelier est vite trop petit et les déménagements sont nombreux. Cela n'a pas d'impact sur la production qui ne cesse d'augmenter: la 100.000 machine est produite en 1875 et la 200.000 en 1881.

La nouvelle usine (sise sur la Großenhainer Straße, le long de la voie ferrée) est inaugurée en 1883. Elle compte 300 travailleurs et est équipée des machines-outils des plus modernes pour l'époque, ainsi que d'une centrale à vapeur. En 1892, la firme emploie 600 personnes et fabrique 60.000 machines à coudre. Le brevet pour la marque "Veritas" est déposé en 1894. 

Boite à fusette
Clemens Müller

Au décès du fondateur en 1902, la firme est reprise par ses enfants et convertie en société anonyme. Une caisse d'assurance-maladie et invalidité est mise en place, ainsi que la Fondation Clemens Müller, qui vient en aide aux travailleurs les plus démunis.

La production se diversifie avec les machines à écrire Urania, qui font leur apparition en 1909. La production annuelle de machines à coudre tourne autour des 100.000 machines en 1908 (avec 1.000 travailleurs) et 150.000 machines en 1912.

L'usine dans les années 1920

Je n'ai trouvé aucune information sur la période 1914-1945, en dehors des dates auxquelles certains modèles de machines à écrire ont été lancés: "Perkeo" en 1912, "Piccola" en 1925 et "Little Urania" en 1935.

L'usine a été fortement endommagée dans les raids aériens de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les machines-outils sont emportées par les troupes soviétiques à tire de dommages de guerre. La production reprend en 1948, après que l'usine ait été nationalisée en VEB ("Volkseigene Betrieb", ancienne entreprise publique de l'Allemagne de l'Est). La production de machine à écrire fusionne avec celle de Seidel & Naumann, pour donner naissance au "VEB Mechanik Schreibmaschinenwerke Dresden". La production de machines à coudre est, quant à elle, délocalisée dans le "VEB Nähmaschinenwerk Wittenberge" (dans la ville éponyme). Toutes les machines qui y ont été produites après la guerre l'étaient d'ailleurs sous le nom de marque "Veritas".


Quelques liens:

* Une photo des bâtiments de l'usine, prise en 2003, juste avant leur démolition
* L'album photo du Needle Bar
* Quelques très jolies photos de différents modèles de machines à point de chainette (= à un seul fil): deux exemplaires du tout premier modèle à point de chainette mis au point par Clemens Müller (1863 et 1871), une "Saxonia" de 1878 et une "Flora" de 1881 (également vendue par Désiré Bacle sous le nom de "La Voyageuse n°5").


Et un peu de vocabulaire (il n'est jamais trop tard que pour apprendre l'allemand ^^): "Schreibmaschine" = machine à écrire, tandis que "Nähmaschine" = machine à coudre.

Bonne journée,

Callisto

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