Enrico, mon correspondant italien, m'a envoyé cette magnifique gravure de l'usine de machines à coudre et d'outils de précisions de H.J. Petit, qui se trouvait à Bruxelles, au 14 rue des Croisades. Voilà une belle occasion de refaire le point sur ce que l'on sait de cette usine bruxelloise...
H.J. Petit commence sa carrière en vendant des machines à coudre. Mais il s'intéresse également, peu à peu, à leur fabrication. Il fonde ainsi sa propre usine en 1862, au 14 rue des Croisades, à Saint-Josse (l'une des 19 communes de l'agglomération bruxelloise), tout près de l'ancienne gare du Nord et de l'actuelle place Rogier.
Sa première usine est détruite dans un incendie en 1870. Il profite de la reconstruction pour agrandir l'usine, y ajouter une fonderie et surtout, l'équiper du matériel et des machines-outils les plus performantes de l'époque. C'est ainsi qu'il produit, en 1874, près de 2.000 machines par mois. Sur ces 2.000 machines, seules 500 étaient destinées à la Belgique. Les 1.500 autres étaient exportées. Les prix allaient de 157 à 195 francs belge par machine, avec une garantie de 2 ans.
H.J. Petit décide d'introduire sa société en Bourse en 1875. C'est ainsi que nait la Société Anonyme "Le Progrès Industriel" qui est un atelier de construction de machines et outils de précision. H.J. Petit en est le directeur-général jusqu'en 1877. Les machines produites par la H.J. Petit vont remporter diverses médailles et récompenses lors des expositions de Paris en 1867 et en 1871, du Havre en 1868, d'Amsterdam en 1869 et de Bruxelles en 1874.
En 1878, l'usine est exploitée par la société anonyme Janus, qui a son siège social au 14 rue des Croisades et qui fabrique des machines à tricoter, à broder et à coudre, ainsi que des appareils téléphoniques et de l'outillage et des outils de précision. Son directeur est F. Bastin, qui expose plusieurs machines dans la galerie des machines de la section belge à l'exposition Universelle d'Anvers en 1885.
La société est ensuite reprise par Martin Rumpf, vers 1890, et après la mise en liquidation de la société Janus. Martin Rumpf produit des machines à coudre, des voitures (de 1899 à 1901), des vélos et surtout des tours. Il participe à de nombreuses expositions universelles, dont celles de Bruxelles (1897 + 1910) et de Paris, en 1900. C'est là qu'il rencontre Frederick Taylor, qui lui fait part de ses travaux d'organisation "scientifique" du travail, tel que celui-ci est organisé à la Bethlehem Steel (le 2ème plus grand producteur d'acier aux Etats-Unis). Martin est conquis par les principes de Taylor et comprend qu'il va falloir des machines assez solides et robustes pour suivre les nouvelles cadences. Il rentre à Bruxelles et met un point à nouveau tour renforcé pour aciers rapides. Le succès de ce nouveau tour est si grand que Martin doit transférer son usine bruxelloise à Lot, au sud de Bruxelles, dans une toute nouvelle usine construite en rase campagne, vers 1905-1906.
L'usine Rumpf de Lot |
C'est probable que le succès commercial des nouveaux tours pour aciers rapides, ainsi que le déménagement à Lot, mettent fin à la production des machines à coudre (et des voitures).
Martin va rester directeur de la société anonyme "Le Progrès Industriel", pendant au moins 60 ans, de 1891 à 1951. Impossible de trouver ce qu'il advient de la société "Le Progrès Industriel" après 1951. Si vous avez des infos, n'hésitez pas à me contacter.
Bonne soirée,
C.
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