LES PREMIERS TRAMWAYS BRUXELLOIS - Partie 2/4 - La Compagnie Brésilienne
Edition de l’Ecole spéciale des Chemins de Fer, section technique fondée en 1880, Bureaux: rue de Jumet 69 à Gosselies
J'ai fait importer d'Angleterre un petit livret de 11 pages publié vers 1919-1922 et qu'il est devenu très difficile de se procurer. Il n'en constitue pas moins, malgré ses inexactitudes, un témoignage d'époque fort intéressant (notamment par rapport aux couleurs des véhicules des différentes sociétés).
C'est pourquoi j'ai décidé de le retranscrire intégralement sur le blog, en quatre parties:
* Partie 1/4: Les Voies Ferrées Belges (compagnie Morris)
* Partie 2/4: la Compagnie Brésilienne (compagnie Becquet)
* Partie 3/4: la "Belgian Street Railways and Omnibus Compagny Limited" (compagnie Vaucamps)
* Partie 4/4: le "Tramway des Faubourgs" (seconde compagnie des frères Becquet)
Notre seconde partie, publiée aujourd'hui, nous emmène donc à la découverte de la Compagnie Brésilienne.
Bonne découverte, et bonne lecture!
J'ai fait importer d'Angleterre un petit livret de 11 pages publié vers 1919-1922 et qu'il est devenu très difficile de se procurer. Il n'en constitue pas moins, malgré ses inexactitudes, un témoignage d'époque fort intéressant (notamment par rapport aux couleurs des véhicules des différentes sociétés).
C'est pourquoi j'ai décidé de le retranscrire intégralement sur le blog, en quatre parties:
* Partie 1/4: Les Voies Ferrées Belges (compagnie Morris)
* Partie 2/4: la Compagnie Brésilienne (compagnie Becquet)
* Partie 3/4: la "Belgian Street Railways and Omnibus Compagny Limited" (compagnie Vaucamps)
* Partie 4/4: le "Tramway des Faubourgs" (seconde compagnie des frères Becquet)
Notre seconde partie, publiée aujourd'hui, nous emmène donc à la découverte de la Compagnie Brésilienne.
Bonne découverte, et bonne lecture!
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En 1872, furent inaugurées les lignes concédées à la société dite « Compagnie Brésilienne » créée pour l’établissement et l’exploitation des lignes de tramways, destinées à desservir les boulevards extérieurs et le quartier Léopold. Ce réseau comportait un développement total d’environ 10 kilomètres 800 mètres de lignes à double voie.
La ligne circulaire des boulevards formait un « ring » tout autour de Bruxelles, sans toutefois suivre les boulevards sur tout leur parcours. L’exploitation de cette ligne s’effectuait en deux tronçons ayant chacun leur terminus aux gares du Nord et du Midi.
Le tronçon par les boulevards bas suivait, au départ de la gare du Midi, l’itinéraire suivant : boulevards du Midi, de l’Abattoir, Barthélémy, de l’Entrepôt, rue d’Amsterdam, place de la Douane, quai du Commerce, boulevards d’Anvers et gare du Nord. Le tronçon par les boulevards hauts passait à la porte de Hal, suivait le boulevard de Waterloo, la rue du Grand Cerf, la rue aux Laines, la place du Petit Sablon, la rue de la Régence, la rue Royale, la place des Palais, la rue Ducale, la rue Latérale (actuellement rue Lambermont), l’avenue des Arts, la porte de Louvain, le boulevard de l’Observatoire, la porte de Schaerbeek, le boulevard du Jardin Botanique, pour aboutir au terminus de la gare du Nord (actuel terminus des lignes 14 et 15).
Un cheval suffisait à remorquer les voitures sur le parcours des boulevards bas. Deux chevaux étaient nécessaires pour le service des boulevards hauts. La rampe du Jardin Botanique, de la gare du Nord à l’Observatoire, exigeait un renfort de deux chevaux. Celle des boulevards du Midi et de Waterloo nécessitait un cheval de flèche. Les frais de traction de la ligne Midi-Nord étaient, en conséquence, particulièrement onéreux.
La ligne desservant le quartier Léopold se raccordait à la ligne des boulevards hauts au coin de la rue Belliard et de l’avenue des Arts. Elle aboutissait à l’impasse du Parc en suivant l’itinéraire ci-après : rue Belliard, Jardin Zoologique, rue Froissard (ndlr: avec un "d" dans le texte d'origine), Rond-Point et rue de la Loi.
Après quelques essais d’exploitation de bout en bout, la ligne fut scindée en deux tronçons distincts : l’un parcourant la rue Belliard de l’avenue des Arts à la chaussée d’Etterbeek, l’autre desservant toute la rue de la Loi, de l’impasse du Parc au Rond-Point. La fraction de ligne comprise entre la chaussée d’Etterbeek et le Rond-Point cesse d’être exploitée, le rendement de cette section ne compensant pas les frais d’exploitation.
La voie de la Compagnie Brésilienne était du même type que celle de la concession Morris, mais avec des rails d’un profil un peu plus faible.
Les dépôts, au nombre de deux, étaient situés rue Brogniez, à Cureghem et rue Juste-Lipse. Celui de la rue Brogniez, le plus important, était raccordé à la ligne Midi-Nord-Boulevards bas, par une voie de service se détachant au boulevard du Midi et parcourant la rue Brogniez. Celui de la rue Juste-Lipse dépendait de la ligne de la rue Belliard. Ces deux dépôts, entièrement transformés et considérablement agrandis, existent toujours. La cavalerie de la Compagnie Brésilienne était composée avec un soin remarquable : elle comportait des sujets appartenant aux races les plus réputées du pays. Les chevaux étaient admirablement soignés et entretenus. L’attelage à deux chevaux se faisait par timon balance à deux palonniers, se fixant au moyen d’une goupille sur un support spécial élastique. Pour les voitures remorquées par un seul cheval, ce support était remplacé par un crochet d’attelage recevant un simple palonnier.
L’effectif du matériel roulant de la Compagnie Brésilienne se composait à l’origine de 25 voitures fermées, du type symétrique à deux classes, sans impériale et de quelques voitures ouvertes pour le service d’été. Les onze premières voitures furent importées d’Amérique. Elles sortaient des ateliers de John Stephenson à New York. Elles servirent de modèles à la compagnie belge Evrard, de Bruxelles, pour la construction des 14 autres. Ce type de voiture, remarquable par son extrême légèreté était construit pour transporter 30 personnes. Son poids n’excédait pas 1700 kilos.
Richement peinte en bleu foncé avec soubassement blanc et inscriptions or soigneusement réchampies, l’aspect de ces voitures était des plus satisfaisants. La teinte bleue ne fut pas maintenue. Elle fut remplacée par un beau rouge grenat foncé avec des filets vermillon et inscription or. Cette couleur fut définitivement adoptée par la Compagnie Brésilienne pour tout son matériel roulant, toujours entretenu avec le plus grand soin. De simples coussins mobiles en velours rouge marquaient la première classe, toujours située à l’arrière, selon la pratique encore en usage actuellement sur les lignes à deux classes des Tramways Bruxellois.
D’une construction extrêmement robuste, malgré leur faible poids, la plupart de ces voitures, légèrement modifiées, ont été maintenues en service jusqu’en 1904.
En 1873, les ateliers Charles Evrard à Bruxelles, construisirent, pour la Compagnie Brésilienne, une voiture ouverte de type spécial qui n’a pas été reproduit. Ce véhicule présentait la même disposition que les voitures fermées à deux classes, la séparation intérieure était réduire à une simple cloison à hauteur d’accoudoir. La toiture était supportée par les quatre poteaux d’angles et deux montant intermédiaires de chaque côté, sans aucune cloison vitrée d’about. De simples rideaux de coutil garantissaient le public contre le soleil et la pluie.
D’une construction extrêmement robuste, malgré leur faible poids, la plupart de ces voitures, légèrement modifiées, ont été maintenues en service jusqu’en 1904.
En 1873, les ateliers Charles Evrard à Bruxelles, construisirent, pour la Compagnie Brésilienne, une voiture ouverte de type spécial qui n’a pas été reproduit. Ce véhicule présentait la même disposition que les voitures fermées à deux classes, la séparation intérieure était réduire à une simple cloison à hauteur d’accoudoir. La toiture était supportée par les quatre poteaux d’angles et deux montant intermédiaires de chaque côté, sans aucune cloison vitrée d’about. De simples rideaux de coutil garantissaient le public contre le soleil et la pluie.
Primitivement peinte en jaune clair avec un soubassement blanc, cette voiture portait au centre de son panneau principal en écusson aux armes de la Ville de Bruxelles, ce qui lui avait valu de la part des Bruxellois de l’époque le surnom de « voiture Saint-Michel ».
Incorporée au matériel des Tramways Bruxellois en 1880, la voiture n°31 dite Saint-Michel, de la Compagnie Brésilienne, reçu le n° 241 et existe encore, conservée à titre de relique, au dépôt de Woluwe. La voiture Saint-Michel était construite pour transporter 30 voyageurs, les places assises étant au nombre de 16. La Compagnie Brésilienne renonça à ce type et donna la préférence au modèle à bancs transversaux, d’une capacité plus grande et mieux en rapport avec les gouts du public.
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