Dans un précédent article, consacré à l'histoire des omnibus entre 1831 et 1867, nous écrivions que les
premiers services d’omnibus bruxellois sont organisés après
l’inauguration de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Malines, le 5 mai
1835. Un mois après la mise en service de la gare de l’allée
Verte, une première ligne d’omnibus, organisée par la firme Barreto et Delpaire relie celle-ci au centre-ville
(porte de Namur et place Royale). D'autres lignes d'omnibus feront également correspondance avec le chemin de fer, comme "La Dame Blanche", "Les Bruxelloises" ou les omnibus de M. Van Humbeek.
Cependant l'organisation
des transports en commun hors du centre de la capitale ne prend, à cette époque,
aucune espèce d’extension, sauf peut-être l’initiative de quelques
particuliers, ayant entrepris de relier le centre de la ville et la
banlieue immédiatement au moyen de « pataches » rappelant plus ou moins les anciennes diligences et acceptant le transport de colis peu encombrants. Parmi eux, l’omnibus dit « du Bourdon »
(nom d’un groupe d’habitations situées à l’angle de la chaussée
d’Alsemberg et de la chaussée de Droogenbosch), qui effectue, dès 1837, 2 ou 3
fois par jour le trajet qui séparait l’établissement du Duc Jean, situé
rue de la Putterie à Uccle
Calevoet, en passant par la rue Haute et les chaussées de Waterloo et
d’Alsemberg.
L’omnibus,
attelé de deux chevaux, fait étape à la Barrière de Saint-Gilles,
puis marque un court arrêt au Spijtigen Duivel (établissement qui
existe toujours au 621 de la chaussée d’Alsemberg) où l’on dépose et reçoit des colis de petites dimensions, avant de rejoindre
Uccle-Calevoet.
Le "Spijtigen Duivel" au début du siècle passé - (c) Coll. G. Bricman |
Nous vous proposons de découvrir les détails de l'histoire de cette ligne de transport en commun.
Le 20 mai 1837, Monsieur Dandoy, ex-bourgmestre d'Uccle, fait publier l'avis suivant:
"Le
sieur P.J. Dandoy, ex-bourgmestre d'Uccle, a l'honneur d'informer le
public qu'à dater du 13 juin 1837, il fera établir un service d'omnibus,
de Calevoet à Bruxelles, et vice-versa.
Les départs de Calevoet à Bruxelles auront lieu tous les jours comme suit: à 6 et à 8 heures du matin, et l'après-midi, à 2 et à 5 heures. Ils passeront par Stalle, Uccle, le Speytingen-Duyvel, Saint-Gilles, la rue Haute, la rue d'Or, la rue de l'Hôpital, la rue des Eperonniers et arriveront à leur destination au Duc-Jean, rue de la Putterie.
De Bruxelles pour Calevoet, départs à 7 et à 11 heures du matin, et à 3 et 6 heures après-midi, passant par le Marché-aux-Herbes, le Marché-aux-Trippes, la grande rue au Beurre, la Grand-Place, la rue des Chapeliers, la rue de la Violette, la rue de l'Hôpital et la rue Haute.
Prix des places:
Les départs de Calevoet à Bruxelles auront lieu tous les jours comme suit: à 6 et à 8 heures du matin, et l'après-midi, à 2 et à 5 heures. Ils passeront par Stalle, Uccle, le Speytingen-Duyvel, Saint-Gilles, la rue Haute, la rue d'Or, la rue de l'Hôpital, la rue des Eperonniers et arriveront à leur destination au Duc-Jean, rue de la Putterie.
De Bruxelles pour Calevoet, départs à 7 et à 11 heures du matin, et à 3 et 6 heures après-midi, passant par le Marché-aux-Herbes, le Marché-aux-Trippes, la grande rue au Beurre, la Grand-Place, la rue des Chapeliers, la rue de la Violette, la rue de l'Hôpital et la rue Haute.
Prix des places:
d'Alsemberg : 1 francs
de Calevoet: 50 centimes"
Du 3 au 11 juin 1838, le quotidien "Le Belge", fait publier l'avis suivant:
Trois ans plus tard, Pierre Dandoy fait publier la petite annonce suivante:
"A vendre un omnibus, aussi bon que neuf, pouvant contenir 16 personnes. S'adresser au Duc Jean, rue de la Putterie, ou chez le propriétaire, P. Dandoy à Uccle."
Cède t'il vraiment son affaire cette année là? Difficile à dire, vu son nom et celui de son entreprise figurent toujours à l' "Almanach de poche" jusqu'en 1846.
En 1844, les horaires de la ligne, qui a pris le nom d' "Omnibus Premier", sont les suivants:
Départs de Bruxelles: 9 heures, 1 et 3 heures de l'après-midi.
Départs de Calevoet: 7 heures et demi et 11 heures du matin, 2 heures de l'après-midi.
La même année, l'omnibus de M. Wouters, dont le bureau est établi "au Cygne", sur la Grand-Place, relie également le centre-ville au hameau de Calevoet, pour le prix de 50 centimes par voyageur.
Les départs de Bruxelles se font à 8 heures, midi et demi, 3 heures et demi, 6 heures et demi et 9 heures, au 1er mai. Quant aux départs de Calevoet, ils ont lieu à 7 et 11 heures et demi du matin, 2 heures et demi, 5 heures et demi et 8 heures à partir du 1er mai.
Durant l'année 1845, le prix d'un voyage sur l'omnibus de Pierre Dandoy ne coûte plus que 35 centimes. Est-ce la conséquence de la concurrence exercée par Monsieur Wouters?
L'affaire est, en tout cas, cédée en 1846 à Monsieur Van Ophem, qui conserve le nom d' "Omnibus Premier". Son bureau est toujours au Duc Jean, rue de la Putterie, et le prix du voyage reste inchangé à 35 centimes.
Les départs de Bruxelles se font à 9 heures, midi, 3 et 6 heures de l'après-midi, tandis que les départs de Calevoet ont lieu à 7 heures et demi et 11 heures du matin, 2 et 5 heures de l'après-midi.
L'entreprise de Monsieur Wouters est mise en vente dans le courant du mois de février 1847. On peut ainsi lire, dans "L'Indépendance Belge" du 11 février 1847:
"Pour cause de cessation de service d'omnibus: Vente volontaire de plusieurs chevaux, omnibus et vigilantes. Le
jeudi 18 février 1847, à midi, précis, l'huissier Ferdinand Dirickx, de
résidence à Ixelles, vendra publiquement et au comptant, à la requête et en la demeure
de M. Pierre Wouters, sur la chaussée d'Alsemberg, au hameau de
Calevoet sous Uccle:
- 2 omnibus et 2 vigilantes, aussi bons que neufs
- 7 forts et bons chevaux de trait, propres au service des messageries, omnibus et cultivateurs
- une charrette
- et tout l'attirail desdits chevaux."
La desserte de Calevoet n'est alors plus assurée que par l' "Omnibus Premier" de M. Van Ophem, dont le prix du voyage repasse à 50 centimes dans le courant de l'année 1853.
Ticket de l’omnibus de Bruxelles, Uccle et Calevoet, dit « du Bourdon » - © Coll. A. Pastiels |
Les horaires sont également adaptés comme suit dans le courant de l'année 1854:
Départs de Bruxelles: 9 heures du matin, 13:00, 16:15 et 20:45 l'après-midi.
Départs de Calevoet: 7:30 et 11:30 du matin, 15:00 et 19:30 l'après-midi.
L'affaire à cédée à M. Le Bourdon dans le courant de l'année 1858. Le bureau reste installé au Duc Jean, rue de la Putterie. Le prix du voyage reste fixé à 50 centimes.
Les horaires sont alors les suivants:
Départs de Bruxelles: 9 heures du matin, 13:00, 16:15 et 20:15 l'après-midi.
Départs de Calevoet: 7:30 et 11:30 du matin, 15:00 et 18:00 l'après-midi.
Ce service
d’omnibus est supprimé après l’ouverture de la
ligne de chemin de fer de Luttre, opérationnelle sur toute sa longueur
dès le 1er juin 1874, et de la gare de Calevoet, inaugurée dès le 20
septembre 1873.
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