lundi 10 mars 2014

Isaac Merrit Singer ^^

Voici une mini-série en deux épisodes, consacrée aux deux fondateurs de la société Singer (en abrégé SiManCo - Singer Manufacturing Company). Commençons avec le plus célèbre d'entre deux, à savoir Isaac Merrit Singer.


Isaac Merritt Singer est né le 27 octobre 1811 à Pittstown, dans l'État de New-York. Ses parents étaient des immigrants allemands peu fortunés. Il passe sa jeunesse à courir après son rêve : devenir un acteur célèbre. Pour financer ses ambitions, ainsi que les frais liées aux tournées de sa troupe de théâtre « The Merritt Players », il effectue de temps à autres des travaux manuels et revend au plus offrant les brevets de ses inventions (dont une machine capable de forer la roche eu une autre qui permettait de sculpter à la fois le bois et le métal). 


portrait d’Isaac Singer
par Edward May (1869) 




A 38 ans, déjà marié deux fois et père de 8 enfants, il commence à travailler sur un prototype de machine pouvant tailler des lettres en bois destinées à l’imprimerie. Il se rend pour cela à Boston, le centre de l’industrie de l’imprimerie de l’époque, où ses commandes de bois sont supposées l’attendre dans l’atelier d’Orson Phelps.

Comme les commandes ne sont pas arrivées, Phelps demande à Singer de regarder l’une des machines à coudre qui a été déposée à son atelier pour réparation. Les machines de l’époque étaient très difficiles à utiliser, et encore plus à réparer. Après 11 jours de travail, Isaac Singer arrive à la conclusion que la machine serait plus fiable à condition que l’aiguille soit droite au lieu d’être courbe et que la navette effectue un mouvement en ligne droite au lieu de se déplacer en cercle.





Singer dépose alors le brevet US n° 8294 pour ses améliorations apportées à la machine à coudre, en date du 12 août 1851. Le prototype de sa machine à coudre « améliorée » était capable de coudre 900 points par minute et était relativement pratique au niveau de son utilisation.


La première machine à coudre
Singer




Isaac Singer s’associe alors à Edward Clark, son avocat et conseiller marketing, et ils fondent ensemble la société IM Singer & Co en 1851. La machine à coudre dont il vient de breveter le prototype est mise en vente à travers tous les Etats-Unis. Deux ans plus tard, les voilà devenus les plus importants fabricants et vendeurs de machines à coudre des USA. 

Edward Clark en 1850

 

  
En 1856, les représentants des entreprises Grover & Baker, Singer et Wheeler & Wilson, produisant toutes les 3 des machines à coudre, se réunissent à Albany (New-York) afin de résoudre leurs problèmes juridiques. Elles s’accusent en effet, et de manière réciproque, de contrefaçon de brevets.
Orlando Potter, avocat et président de la Société Grover et Baker, propose de mettre en commun leurs brevets plutôt que de gaspiller leurs bénéfices en frais de justice inutiles. Ils créent donc alors la première communauté de brevets, appelée « The Sewing Machine Combination », qui permet la production de machines sans bataille juridique autour des droits de brevets. Ils obtiennent également la coopération d’Elias Howe (qui détenait encore certains brevets indispensables à la production de masse de machines à coudre, et avec lequel Singer était en litige depuis 1849) en lui payant des royalties pour chaque machine à coudre produite.


Elias Howe


Cette communauté de brevets permet la production de masse de machines à coudre. La société IM Singer & Co fabrique 2564 machines en 1856, et 13 000 en 1860 dans une nouvelle usine sur Mott Street à New York. Jusque-là, les machines à coudre étaient des machines industrielles, faites pour la confection de vêtements, de chaussures, de brides et de tailleurs, mais en 1856, de plus petites machines à usage domestique vont commencer à être commercialisées.

Les principaux modèles développés sont la « Turtleback » (en 1857 et qui, mal conçue, mal assemblée et avec un prix de vente fixé à plus de 100 $ (de l’époque), sera un désastre) et la "Letter A" (machine à navette droite produite à partir de 1859).




Singer décide alors de réduire les coûts en faisant construire une toute nouvelle usine à Elisabethport, dans le New Jersey, et en investissant dans la production en masse de pièces interchangeables. Cela lui permit de réduire son prix de vente à 10$ seulement. Son partenaire, Edward Clark, propose également à la clientèle de pouvoir étaler le paiement du prix de la machine en plusieurs mensualités, sous le principe de la location-vente, ce qui fit littéralement exploser les ventes.




1860 marque un tournant dans la vie d’Isaac Singer. Père de 18 enfants (reconnus) issus de 4 lits différents, il est accusé de bigamie, et rejeté par la haute société new-yorkaise. Il s’exile provisoirement à Paris, revient ensuite à New-York, mais se il voit finalement contraint de quitter la présidence de la société Singer et les Etats-Unis. Il s’installe définitivement en Angleterre, où il se fera construire un magnifique manoir à Paignton, appelé « Oldway Mansion », où il décède le 23 juillet 1875.

Oldway Mansion

Voilà déjà la fin de cette première biographie! Le prochain article sera consacré à Edward Clark, le second fondateur de la société Singer, que je vous ai déjà présenté brièvement un peu plus haut sur cette page.

Bonne fin de journée,

Callisto

jeudi 6 mars 2014

Une question d'aiguille ^^

J'ai le projet de "transformer" ma Wertheim Electra, qui à l'origine est une machine pour pédalier, en une machine à main (à manivelle).

Je suis cependant confrontée à deux problèmes:
1. un problème d'aiguille: ma Wertheim utilise des aiguilles système 138 (équivalentes aux aiguilles 13X1) qui ne sont plus fabriquées ni commercialisées
2. un problème de manivelle: il me manque la pièce afin de pouvoir la monter.

Grâce à l'aide Mark, j'ai cependant pu avancer dans la résolution de mon premier problème. Mark a une machine Pfaff similaire à la mienne, qui fonctionne également avec des aiguilles 13X1 et sur laquelle il utilise "en remplacement" des aiguilles MY1014B (également dénommées SMX1014B ou SY7256).

Il m'en a fait parvenir une, qu'on peut apercevoir sur la photo suivante (c'est l'aiguille du dessus):

MY1014B vs 13X1


Comme j'adore tester, je me suis fait un plaisir de démonter l'ancienne aiguille et de monter la nouvelle. Au passage, j'ai pris deux photos de la barre d'aiguille. L'aiguille est simplement posée dans la rainure (qui est indiquée par la flèche sur la photo-ci dessous)...


La rainure dans laquelle
l'aiguille vient se placer



... et maintenue en place par le serre aiguille. L'aiguille est donc réglable en hauteur, c'est bon à savoir ^^


Le serre aiguille et sa vis


Je vous épargne les photos peu intéressantes de la nouvelle aiguille montée sur mon Electra, passons directement au résultat: hé bien ca marche à merveille!
Voyez vous-même:

les points du dessus...


... et les points du dessous


Mon premier problème est résolu et le second est en bonne voie: Electra étant pourvue des deux trous de fixation pour la manivelle, je n'ai plus qu'à en dénicher une!

Les deux trous servant à la
fixation de la manivelle



Merci à Mark et à Francis pour leur aide!

Bonne fin de semaine,

Claire

mercredi 5 mars 2014

Le pied soutacheur ^^

Voici encore un pied-de-biche que j'ai acquis en même temps que ma Wertheim "Electra". Cette fois, il s'agit du pied à soutacher ^^



1. A quoi sert-il ?

A placer de la soutache, autrement dit un galon étroit et plat, à deux côtes, qui orne un vêtement en cachant les coutures ou en figurant par ses entrelacements des dessins variés.


le pied à soutacher




2. Comment l’utiliser ?

Il faut, au préalable, tracer le dessin à soutacher sur l’étoffe.
On passe ensuite l’extrémité de la soutache à travers le guide du soutacheur (c’est la partie ouverte en forme de triangle à l’extrémité du pied), puis sous l’aiguille, comme ceci:


la mise en place de la soutache


On abaisse alors le pied presseur et on commence à coudre en suivant les lignes du dessin.


Voilà encore un pied pratique, utile et facile d'utilisation! ^^

samedi 1 mars 2014

Des nouvelles de ma Wertheim "Electra" ^^

Comme j'ai passé énormément de temps avec Eveline, on pourrait presque croire que c'est ma seule machine ^^ Mais pas du tout, je m'occupe aussi de ma Wertheim "Electra", même si, je l'avoue, j'ai un peu procrastiné la lecture de son mode d'emploi, qui est rédigé en allemand à caractère gothique. Enfin, fort heureusement, les illustrations y sont nombreuses: ca aide!


Alors qu'ai je fait avec Electra?

1. J'ai testé la mise en place du fil, en suivant les "instructions" de mon mode d'emploi (lire "l'illustration" car serait plus correct, du fait que le manuel est en allemand gothique et que je n'y comprends pas un seul mot! ).

Le mode d'emploi pour l'enfilage


Le résultat est ici:

Le fil est mis en place

J'ai été assez satisfaite de voir que la petite pièce que j'ai rajoutée joue parfaitement son rôle de guide-fil. Il manque une autre pièce qui devait venir se loger dans la fente juste à côté du guide fil, mais je ne vois pas comment la remplacer, donc je ferai sans elle.


2. J'ai également testé l'enfilage du fil dans le chas de l'aiguille. Contrairement à ce que je fais avec Eveline, le fil ne s'enfile pas de gauche à droite mais vers l'arrière.


Sur Eveline, le fil s'enfile de la gauche vers la droite




Ici le fil est enfilé vers l'arrière



3.  J'ai également testé le bobinoir. Comme j'ai eu la mauvaise idée de bobiner une fusette de fil noir, on ne voit pas bien le fil, mais j'ai mis des flèches sur la photo, pour indiquer l'unique passage du fil et la fusette pleine de fil. Il faut de bons yeux, je sais, je fais ce que je peux (et l'appareil photo aussi).


Le bobinage d'une fusette


4. J'ai replacé la fusette dans une navette bateau et je les ai mises à leur place dans le mécanisme inférieur.

La mise en place de la navette bateau


Là j'ai essayé de coudre et, j'aurais du m'en douter, la couture ne prend pas car la tension du fil supérieur est mal réglée (et j'ai donc des grosses boucles sur le dessous de mon ouvrage).



5. J'ai donc du tester le réglage de la tension du fil supérieur. Là, comme mon mode d'emploi en allemand ne m'était d'aucune aide,  j'ai utilisé un mode d'emploi en anglais d'une machine similaire (la Singer 12K en l’occurrence). 

Et heureusement que j'ai trouvé ce manuel, car si j'avais du faire uniquement avec le mode d'emploi en allemand, je n'y serais certainement jamais arrivée.
Et pourquoi cela? Hé bien car la tension du disque ("A" sur la photo) ne se règle pas au niveau du disque (comme pour Eveline), mais au niveau de la barre qui le maintien en place ("B" sur la photo). Donc pour régler la pression, on tourne le "chapeau" de la barre vers la gauche (pour plus de pression) ou vers la droite (pour moins de pression).



Le réglage de la tension
du fil supérieur


6. Après une demi-heure de réglage de tension intensive (de quart de tour de vis en quart de tour de vis), j'ai enfin réussi à effectuer des points parfaits:

Les points du dessous...

... et ceux du dessus



La Wertheim fonctionne donc parfaitement! Yes :-)


Bon weekend,

Callisto

jeudi 27 février 2014

Le guide à poser du biais (version 1894) ^^

Nous avons déjà parlé du pied à poser du biais, dans sa version de 1920. En voici une version plus ancienne, où, comme pour le guide à ourlet large, ce n'est pas vraiment d'un pied qui s'agit, mais d'un guide que l'on vient placer directement sur la machine à coudre.


1. A quoi ressemble ce guide?

Hé bien le voici! J'avoue que sans le mode d'emploi d'Electra et de ses accessoires, je n'aurais jamais trouvé toute seule!


le guide à poser du biais


2. Comment l'utilise t'on?

Tout d'abord, on vient placer le pied sur la machine à coudre à l'aide de la grosse vis moletée.


le guide à poser du biais
 


On peut ajuster le guide sur la largeur souhaitée pour le biais. 


Petit biais


 
Grand biais





Il convient ensuite de placer le biais dans le double "clips" du guide (c'est l'endroit où pointe la flèche rouge sur la photo ci-avant). Le bord extérieur du biais doit être tout contre le guide.





Si on se rend compte que le biais ne va pas se trouver à l'endroit voulu sous l'aiguille, on desserre la vis moletée et on déplace le guide vers la gauche ou vers la droite (selon le cas), jusqu'à ce que le biais soit bien en place. 




On place ensuite le tissu dans le "clips", entre les deux parties du biais, et l'on peut coudre.









3. Verdict.

Bof. J'avais adoré le pied à poser du biais de 1920 et celui-ci m'a laissée assez perplexe. Le biais bouge tout le temps et j'ai passé plus de temps à l'ajuster qu'à coudre.  On voir bien sur la photo ci-dessous que la couture n'est pas aussi droite qu'elle devrait l'être.






Cependant pour de la "haute technologie" de 1894, je reconnais que ce pied est très bien pensé (et ajustable à la largeur du biais souhaitée, de surcroit!)


Bons travaux de couture et à bientôt,

Callisto

lundi 24 février 2014

Une cape de Zorro pour le Carnaval ^^

Comme chaque année, à l'occasion du Carnaval, la crèche de mon fils organise un concours de déguisement. L'année passée, je lui avait cousu une mini-cape de dragon à la main (j'ai encore mal aux doigts rien que d'y repenser), mais cette fois, hourra, j'ai ma chère Eveline pour m'aider. De plus, forte de mon expérience récente en matière de couture, je me suis simplifié la vie au maximum pour réaliser une cape à la fois jolie, pratique et originale sans trop d'efforts.


Voici les photos (et les explications, au cas où vous voudriez faire pareil ^^)

1. Matériel.

Pour faire cette cape j'ai utilisé:
- du tissu genre "polaire" de couleur bleue foncée (il n'y avais plus de noir au magasin)
- du tissu de couleur jaune
- du fil
- des ciseaux
- un fil de grosse laine

Budget global: 10 euros pour le tissu
Temps de réalisation: 1h30 (avec la prise de mesures et d'innombrables interruptions dues au fait que le gamin souhaitait participer aux opérations)


2. Les mesures.

L'étape cruciale: la prise des mesures sur l'enfant. Heureusement, mon fils a été très coopératif. J'ai pris la mesure "épaule - genoux" (50cm) pour déterminer la hauteur de la cape, "épaule - épaule" (25cm) pour la largeur au niveau du cou, son tour de tête au niveau des yeux (48cm) pour le masque, la hauteur "nez-début du front" (4cm) et la distance qui sépare ses deux yeux (6cm).


3. Le masque.

Le plus facile. Le tissu polaire n'ayant pas besoin de bords, j'ai découpé une bande de 4 cm de large et de (2 * 48 cm) de long pour avoir le masque et pouvoir le lui nouer facilement. J'ai plié la bande de tissu en deux et fait des trous pour les yeux à (6 cm / 2) du bord qui était plié. 

Voilà le résultat:

- d'abord le masque dans toute sa largeur:



- et ensuite l'agrandissement des deux trous pour les yeux:


Je vous conseille de vérifier sur l'enfant pour voir si c'est ok!
Pour le mien, ca allait, mais tout son jeu consiste à retirer le masque dès qu'on le lui met, donc impossible de le prendre en photo avec. Désolé!


4. La cape.

Rien de très compliqué non plus vu qu'il n'y a aucun bord à faire.
J'ai plié le tissu bleu en deux, j'ai découpé un quart de cercle à (50cm + (25cm/2) de long, puis j'ai fait l'arrondi du cou à (25cm/2) pour avoir la forme de la cape.

J'ai rajouté une bande de tissus au niveau du col que j'ai cousue en haut et en bas de manière à pouvoir faire passer un fil de grosse laine dedans, de manière à pouvoir fermer la cape. J'ai fait passé le fil de laine dans la fente en utilisant une épingle à nourrice.
La photo ci-dessous montre l'envers de l'ouvrage, avec la bande de tissu qui permet de tenir le fil de grosse laine en place.


Le col de la cape, vue sur l'envers de l'ouvrage


J'ai décidé de personnaliser la cape de Zorro, et de mettre, à la place du "Z" de Zorro, l'initiale de mon fils (ca c'est un super héros, dans son genre bien à lui!)

J'ai découpé un "R" dans un tissu jaune (genre "polaire" aussi, ca évite de coudre des bords), à partir d'un pochoir que j'avais réalisé moi-même.
Je l'ai mis en place sur le tissu en veillant à ce qu'il soit bien centré et je l'ai fait tenir en place à l'aide d'épingles de couturière.
J'ai cousu le tout et ca a donné ceci:


Une cape personnalisée ^^
C'est quand même plus chic d'avoir une cape personnalisée, non?


Et voilà la photo que vous attendez: la cape tout entière ^^

Ma cape de Zorro ^^


Pour les photos de la cape portée, il faudra encore attendre un peu: j'ai fait tout cela durant la sieste de mon fils et il n'est pas encore réveillé ^^
Je vous tiens au courant!

A bientôt,

Callisto