dimanche 21 novembre 2021

Ce que l'on sait sur les attelages (de tramways à Bruxelles) ^^

Au vu de mes nombreuses recherches sur le sujet, j'ai trouver que c'était une bonne idée de compiler toute l'information disponible sur les timons et la manière dont les tramways hippomobiles étaient attelés ^^


1. Attelages des chevalines Morris.

Les deux chevaux étaient attelés à un timon mobile avec balance et palonnier, qui venait s'insérer dans un support "gueule de lion". La "manœuvre du timon", effectuée aux terminus a déjà été écrite dans un précédent article.



Bien qu'il ait toujours été affirmé que la ligne du Bois de la Cambre était exploité par des véhicules tirés par deux chevaux, "Le Journal de Bruxelles" du 9 février 1873 nous apprend que cette information est sans doute relative et dépendante des conditions météo. On y lit, en effet, que: "Par suite de la grande quantité de neige, l'omnibus américain faisant le service entre l'ancienne porte de Schaerbeek et le bois de la Cambre a déraillé vendredi soir vers 19:30 dans l'avenue Louise. Cet omnibus, qui était attelé de 4 chevaux, a renversé un réverbère et n'a pu continuer son itinéraire. Aujourd'hui, le service du tramway sur cette ligne est complètement interrompu vu l'abondance de la neige qui continue à tomber de plus belle."


2.    Attelages des Tramways Bruxellois

2.1.    Remarques préliminaires

Lors de leur dressage, les chevaux devaient commencer par tracter une voiture à deux roues (à l'aide de brancards pour les voitures mais sans brancards pour les voitures de tramways). Quand ils avaient assez d'expérience, ils pouvaient commencer à travailler "en ménage" (= à plusieurs), d'abord par deux, puis comme cheval de limonière (celui du centre quand on travaille à 3 chevaux), puis finalement à 4, ce qui est le plus difficile pour un cheval (et probablement aussi pour le cocher).
La manière dont le cheval doit être harnaché et sanglé a fait l'objet de plusieurs ouvrages, tout comme "l'art de conduire" (car visiblement, ce n'était pas donné à tout le monde de savoir "guider" un cheval).

Les voitures (les vraies voitures, pas les voitures de tramways) n'avaient pas de frein mécanique. Ce qui explique l'importance des brancards, timons et limonières, qui constituaient le "frein" de ces véhicules. Vu que les tramways avaient tous un frein mécanique, il n'était probablement pas nécessaire d'utiliser des brancards pour les attelages à un cheval. 

Le "règlement pour cocher", édition 1900, est quasi muet sur l'attelage des chevaux: je me demande si le cocher, quand il arrivait au dépôt, ne recevait pas sa voiture déjà complètement attelée, et qu'il la rendait "dans le même état". C'est dommage que l'on n’ait aucun document relatif à l'organisation interne d'une écurie des Tramways Bruxellois. Voici cependant quelques extraits de ce "règlement pour cocher":


Chapitre IV - Mouvement

Article 9 : Dans les pentes, il lui est strictement défendu, même en cas de verglas, de dételer ses chevaux et de faire descendre sa voiture sans que ceux-ci n’y soient attelés.

Article 20 : Le cocher ne peut, sauf en cas de nécessité absolue, permettre à son receveur de faire la manœuvre du frein de la voiture, même en arrivant aux extrémités des lignes. Dans les parties de voies en descente, le frein sera fermé de façon que les chevaux ne doivent ni tirer ni retenir la voiture. Il fera cette manœuvre sans violence et sans lâcher la manivelle avant que la chaine ne soit complètement détendue. Si le frein du côté du cocher ne fonctionnait plus, celui-ci en avertira son receveur par de nombreux coups de timbre répétés précipitamment. A ce signal, le receveur fermera le frein d’arrière.

Si malgré cette manœuvre du receveur, la voiture continue à allure dangereuse ou bien si, malgré les freins fermés, elle patine au point de pouvoir provoquer des accidents, le cocher abattra (*) le ou les chevaux afin de former frein à la voiture. Cette manœuvre ne se fera qu’en cas d’absolue nécessité.
( * "abattre" ne signifie pas "tuer" dans ce cadre-ci, mais "provoquer sa chute volontairement, à l’aide d’une corde, de manière à ce qu’il se retrouve à terre et bloque la voiture dont le cocher a perdu le contrôle").

Article 21: Il est défendu aux cochers de détacher la broche du timon de la voiture avant qu’il n’ait le timon en main, afin de l’empêcher de tomber.


Chapitre VIII - Accidents

Article 1 : Avant de partir du dépôt avec sa voiture, le cocher doit s’assurer si les harnais et notamment si les guides de ses chevaux sont en bon état. Il visitera aussi, très minutieusement, la chaîne du frein et du sabot. S’il constatait une usure offrant quelque danger à l’un ou l’autre de ces objets, il en préviendra immédiatement le chef de dépôt qui est chargé de les remplacer.


Chapitre IX – Cavalerie

Article 15 : A l’arrivée à un terminus, le cocher fermera le frein devant, il se fera ensuite aider par le receveur pour tourner les chevaux, puis il prendra le frein et préviendra la receveur par un coup de timbre d’ouvrir celui de l’autre côté et fermera aussitôt, ceci pour éviter que la chaîne ne passe, au bas du caoutchouc terminant la branche du frein.



2.2.    Attelages à un cheval

Les tramways à un cheval n’utilisaient jamais de brancards. Ils étaient attelés par palonnier à un simple crochet de traction muni d'un dispositif élastique. Le frein mécanique semblait suffire à leur conduite.





Bien que les attelages de tramways n’utilisaient pas de brancards, les véhicules de service en étaient, au contraire, pourvus.





2.3. Attelage à deux chevaux

Les Tramways Bruxellois utilisaient, pour les attelages à deux chevaux, un timon mobile avec balance et palonnier, qui venait s'insérer dans un support "gueule de lion", selon le modèle adopté par la firme Morris.



Mais j’ai quand même trouve une photo d’un attelage à deux chevaux sans timon (Omnibus place Liedts – Forest).



2.4.  Attelages à trois chevaux

Le cheval de renfort vient se mettre "en flèche devant les deux autres chevaux déjà attelés à une voiture équipée d'un timon. Cet attelage,  appelé arbalète, est un  attelage à trois chevaux composé de deux timoniers et d'un cheval de volée (qui vient en renfort, seul à l’avant). L'arbalète est un attelage très élégant mais qui difficile à mener, du fait qu’il faut maintenir le cheval de volée dans l'axe du timon.




Au contraire des attelages de tramways, les véhicules de service pouvaient s’effectuer avec trois chevaux de front (autrement dit “en évêque »), à l’aide d’une limonière.



2.5  Attelages à 4 chevaux

Avec une voiture ouverte...


...et ici avec une voiture fermée.



3.    Attelages de la Société Générale des Chemins de fer économiques.

3.1. Attelage à deux chevaux (avec un timon)



3.2. Attelages à trois chevaux

La Société Générale des Chemins de fer économique attelait certaines de ses voitures à l’aide d’un attelage d'évêque. Il s’agit d’un attelage de trois chevaux côte à côte. Le cheval du milieu (limonier) est placé dans une limonière qui remplace le timon. Les chevaux latéraux sont appelés bricoliers. L'expérience a montré autrefois que trois chevaux attelés en évêque fournissaient le même travail que quatre chevaux attelés deux par deux, ce qui lui a valu d’être utilisé par les malles postes et les compagnies d’omnibus.

On peut donc supposer que les 3 chevaux étaient utilisés tout au long du trajet, car il n’est pas possible de ne faire travailler que deux chevaux avec une limonière.




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