mardi 2 juin 2015

La société Vaucamps, 1868 - 1875 ^^

Quelques infos glanées ça et là sur la société Vaucamps, de son vrai nom "Belgian Street railway and Omnibus Company Limited", constituée à Londres par actes enregistrés les 31 juillet et 4 août 1868. Son principal administrateur est Albert Vaucamps (18/04/1837 - 25/12/1900). Entrepreneur, sénateur libéral et bourgmestre d'Huizingen, il demeurait au château de l'actuel domaine provincial d'Huizingen.


Revenons à la société Vaucamps... Sans trop de surprises, elle exploite diverses lignes d'omnibus de pavé et de chemins de fer dits "américains" (à traduire par: des tramways hippomobiles). Les omnibus circulent sur la chaussée (en pavés) et les tramways sur des rails. A cette époque, les lignes de tramways ont beaucoup plus de succès que les lignes d'omnibus du fait que le trajet est plus confortable: les rails permettent de circuler sur une surface plane et d'être nettement moins secoué que dans les omnibus, qui circulent à même les pavés et qui sont équipés de suspensions rudimentaires et de roues sans pneumatiques.

En ce qui concerne les omnibus, les lignes exploitées parcouraient les divers quartiers de la Ville et convergeaient vers le "Point Central" (qui se situait à l'époque à la hauteur du Marché au Poulets. Il fut déplacé plus tard place de la Bourse). Le service régulier comprend, selon la convention conclue le 1er mai 1869 avec la ville de Bruxelles, un omnibus par heure sur chacune des 7 lignes:
- Place Liedts (Schaerbeek) au point central
- Saint Gilles - point central
- Place communale d'Ixelles - point central
- Place de la Duchesse (Molenbeek-Saint-Jean) - point central
- Cureghem (Anderlecht) - point central
- Laeken - point central
- Place de la Reine (Schaerbeek) - point central.

Les tarifs sont uniformes: 20 centimes pour un voyage simple, avec un éventuel supplément de 10 centimes en cas de correspondance.


Tickets d’omnibus BSROC - Les petits tickets sont les successeurs des grands (ces derniers étant très éphémères et donc hyper-rares) – © Coll. A. Pastiels




En ce qui concerne les chemins de fer dits "américains", la société exploitait trois lignes et présentant un développement kilométrique de 17.367 mètres. Ces trois lignes étaient les suivantes :

1)    Gare du Midi à Laeken, par les boulevards du Hainaut, Central et du Nord, la place des Nations, la rue du Progrès, la rue des Palais, le pont du Canal et l’avenue de la Reine. La voie traversait les rails de la ligne des chemins de fer de l’Etat, au passage à niveau de l’avenue de la Reine et se terminait presque au seuil de l’escalier de l’église monumentale de Laeken. La longueur totale de la ligne était de 5.293 mètres.
A l’emplacement occupé actuellement par les immeubles 326 et 328 de l’avenue de la Reine, se trouvait un petit dépôt comportant une écurie pour 43 chevaux et une remise pour 6 voitures.
En 1883, ce dépôt a été supprimé et le terminus de la ligne a été reporté en deça du passage à niveau de l’avenue de la Reine, de façon à supprimer la traversée des voies du chemin de fer de l’Etat.

2)    Place Liedts à Saint-Gilles, par la rue de Brabant, la place des Nations, les boulevards du Nord, Central et du Hainaut, la place de la Constitution, la rue Fonsny et la rue Joseph Claes, avec terminus à l’angle de la chaussée de Forest et de la rue Joseph Claes. Le retour se faisait par les rues Joseph Claes, de Constantinople, de Suède, de Mérode et de Prusse. La ligne présentait une longueur totale de 4.521 mètres.

3)    De Laeken-église à Anderlecht (extrémité de la rue Wayez, vers Veeweyde) par la rue de la Reine, le pont de Laeken, la chaussée d’Anvers, les boulevards d’Anvers, de la Senne, Central et du Hainaut, jusqu’à la place du Vieux Marché (actuellement place Anneessens). A partir de ce point, la ligne se dédoublait et empruntait à l’aller la rue de Bodeghem et au retour les rues des Foulons et d’Artois. L’itinéraire se poursuivait ensuite vers Anderlecht par la chaussée de Mons et la rue Wayez, sur un parcours de 7.553 mètres.
En 1880, par suite du percement de la rue Van Artevelde, cet itinéraire fut modifié. Les voies du boulevard d’Anvers, du boulevard de la Senne, des rues Bodeghem, d’Artois et des Foulons furent supprimées et la ligne emprunta les rues de Laeken, de la Vierge Noire, des Poissonniers, Van Artevelde et d’Anderlecht.

La Compagnie Vaucamps, avait créé également un service intercalaire, desservant la gare du Nord, la Bourse et la gare du Midi, concurremment avec les lignes 1, 2 et 3. La Compagnie s'était engagée à y assurer un service régulier de toutes les 5 minutes, et, dans un délai de 5 ans, à augmenter les fréquences de manière à assurer un service régulier toutes les 3 minutes. Je rappelle au lecteur qu'à cette époque, la jonction ferroviaire Nord-Midi n'existait pas...



Notons encore que la Compagnie payait à la Ville une taxe annuelle de 120 francs par voiture et qu'elle avait établi son siège social au numéro 47 de la rue du Vautour. Elle y avait, outre ses bureaux, une remise pour 11 voitures de tramways et 12 omnibus de pavés, ainsi que de vestes écuries qui pouvaient contenir plus de 200 chevaux. L'atelier de Cureghem, où nous avons déposé Caroline, faisait d'ailleurs partie du complexe de trois bâtiments que possédait la société Vaucamps.


Notons encore qu'en 1873 et 1874, Albert Vaucamps orginsa des essais de traction vapeur sur les lignes de son réseau. Quant au matériel roulant, on n'en sait pas grand chose, en dehors du fait qu'il
y avait 52 voitures à 14 places et 19 voitures à 16 places. La Compagnie Vaucamps possédait en outre 3 petites voitures hors type, une voiture ouverte à 5 bancs à dossiers réversibles et 4 grandes voitures dites « de Kermesse », fabriquées à New-York, qui ne sortaient que pour effectuer des services spéciaux les jours d’affluence. La couleur adoptée par la Compagnie était le vert assez clair avec des filets vermillon et blanc et soubassement blanc. Tout ce matériel a disparu antérieurement à 1906 (Ndlr : 1909-1910 pour les voitures Kermesse 311, 312 et 314). 


La suppression des impériales des voitures "Kermesses" fabriquées par la maison Stephenson (voir illustration ci-dessus) est traitée dans un article à part, que vous pouvez retrouver ici.


La société fusionnera le 23 décembre 1874 avec la société Morris, donnant ainsi naissance à la société "Les Tramways Bruxellois"...  Mais ca c'est une autre histoire ;-)

 

Bonne soirée,

Callisto

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.