samedi 2 août 2014

L'usine Singer de Bonnières sur Seine ^^

Ce petit article est consacré à l'usine Singer de Bonnières sur Seine.

Bonnières-sur-Seine est une commune française qui se situe dans le département des Yvelines (78). 



Cette petite ville industrielle est excellemment bien  située car elle se situe le long de la Seine, est traversée par l'ancienne RN 13 (Paris-Caen-Cherbourg) et l'autoroute de Normandie (A13), ainsi que par la ligne ferroviaire Paris-Rouen-le Havre.
Bref, Bonnières est un magnifique nœud de communication et on comprend facilement pourquoi la firme Singer y rachète les anciens établissement Leroy en 1938 afin d'y installer leur usine.

La firme Singer conserve les bâtiments d'origine, mais y effectue d'importants travaux de transformations. L'usine est conçue sous la forme d'une usine intégrée qui comprenait, outre la fonderie et la chaine d'assemblage des machines, une centrale électrique, un atelier d'émaillage, un atelier d'essayage, une menuiserie et un atelier de fabrication pour les moteurs électriques.


L'usine Singer produira des machines jusqu'en 1985 (d'abord en tant que filiale de Singer USA, puis, à partir de 1971, pour Singer France SA), et emploiera plus de 1600 personnes. Les machines produites avaient la lettre "B" qui suivait leur numéro de modèle (comme, par exemple, la 15B ou la 191B) et les lettres SA, SB,... qui précédait leur numéro de série (en 6 chiffres).


Quelques liens (si le sujet vous intéresse):
- ici le compte rendu de la visite effectuée en 2010 par Odile Berget, dans le cadre des journées du Patrimoine.


Bonne découverte,

Callisto

mardi 29 juillet 2014

Le tuto de la "peluche facile" (niveau débutant) ^^

Voici un petit tuto qui a pour but de démystifier "la peluche facile".  Il n'y a pas besoin de s'y connaître en couture et une fois que le concept est acquis, il peut être décliné à toutes les sauces ^^


Voici deux exemples de peluches que j'ai réalisées avec cette méthode:

- ici un mouton...





... et ici un éléphant:




Pour ce tuto, j'ai choisi de me lancer dans la réalisation d'une peluche en forme d'hippocampe.

Matériel: - feutrine ou tissu polaire 
- machine à coudre
- ciseaux
- colle pour tissu
- épingles
- fil
- aiguille pour coudre à la main



Tout d'abord, il convient de découper deux formes similaires dans de la feutrine ou de la polaire. 




Normalement, les deux formes doivent être cousues l'une contre l'autre endroit contre endroit. Comme l'endroit et l'envers de la polaire sont identique, on s'en fiche un peu. On les superpose et, si jamais on doit ajouter quelque chose dans la couture (genre des pattes, des oreilles, une nageoire ou quoi que ce soit d'autre), c'est maintenant qu'il faut venir la placer adéquatement.

Car il faut être attentif lors de cette étape. Comme on coud endroit contre endroit, la nageoire (ou la pièce de tissu à prendre dans la couture) doit être glissée entre les deux pièces du corps de l'animal, mais tournée vers l'intérieur du tissu.

Donc, pas comme ca (car si on retourne le tissu, la nageoire va se retrouver à l'intérieur de la peluche)...




.. mais comme ceci, la nageoire bien cachée à l'intérieur mais qui dépasse un peu de la couture, histoire qu'elle soit suffisamment cousue et qu'elle ne se détache pas.





Une fois que les deux pièces sont superposées et que les éventuels pièces à "rajouter" sont en place, on épingle le tout, de manière à ce que l'ouvrage ne bouge pas durant la couture.




On coud les deux pièces ensemble tout le long des bords, mais en laissant une ouverture (qui servira à retourner le tissu et à rembourrer la bestiole).






On retourne le tout: la nageoire refait son apparition ^^




On rembourre et on termine la couture (au niveau du "trou" qui a servi au rembourrage) par une couture invisible à la main.  Ca commence à ressembler à quelque chose ^^




On procède aux finitions: j'ajoute les yeux (après avoir découpé deux grands ronds blanc et deux petits ronds noirs) en utilisant de la colle pour tissu. On peut aussi les coudre, mais c'est petit et fastidieux,  et comme ce tuto est consacré à la "peluche facile", on fait au plus simple ^^


Ici l'oeil gauche...



... et là le droit ;-)




La peluche est terminée ^^

Le principe de fabrication est toujours le même: découpe du corps, couture endroit contre endroit, retournement, rembourrage, couture finale à la main, customisation. Il n'y  plus qu'à laisser libre cours à votre créativité!


A vos machines ;-)

A bientôt,

Callisto

vendredi 25 juillet 2014

Un peu de vocabulaire ^^

Un article qui pourrait passer comme inutile... mais qui me tenait à coeur ^^ Comme Bruxelles est une ville bilingue (français - néerlandais), je me suis amusée à rédiger une liste de vocabulaire relative à la machine à coudre. 

La voici dans sa forme "néerlandais - français"...

de (draad)hefboom
le releveur de fil
de bovendraad
le fil du dessus
de draadleider
le guide-fil
de frontplaat
la plaque de face
de garenklos
le porte-bobine
de garenwinder
de gummiring
de handmachine
la machine à main
de liniaal
le guide pour coudre droit
de naaimachine
la machine à coudre
de naaimachineolie
l'huile pour machine à coudre
de naald
l'aiguille
de naald(en)houder
le pince-aiguille
de naaldstang
la barre à aiguille
de omboorder
de onderdraad
le fil du dessous
de overnaaier
le pied ourleur pour rabattre
de persvoet
de persvoetstanghefboom
le releveur du pied presseur
de randafzetting
l'arrêt de mouvement
de rimpelaar met rimpelplaat
de schuif(plaat)
la plaque coulissante
de schuitjesuitwerper
l'éjecteur de navette
de spanning
la tension
de spanningschijven
les disques du tenseur
de spoel
la bobine
de spoelkorf
le porte-navette
de steekplaat
la plaque d'aiguille
de stofdrukker
le pied presseur
de stofschuiver
la griffe
de trapmachine
Une machine à pédalier
de trede
la pédale
de verstelbare zoomer
de vouwenmerker
le guide à marquer les plis
de watteerder
le pied ouateur (ou le pied à quilter)
de zoom
l'ourlet
de zoomvoet
le guide pour ourlet étroit
het haakje
le crochet
het hand-draaiapparaat
la manivelle
het insteken van de bovendraad
la mise en place du fil du dessus
het oog van de naald :  het naaldgat
le chas de l'aiguille
het plooiapparaat = de rimpelaar
het schuitje
la navette
het spoeltje
la fusette
het vibreerend schuitje
het vliegwiel
le volant
naaien
coudre
opwinden


... et ici dans sa forme "français - néerlandais":

opwinden
coudre
naaien
la barre à aiguille
de naaldstang
la bobine
de spoel
la fusette
het spoeltje
la griffe
de stofschuiver
la machine à coudre
de naaimachine
la machine à main
de handmachine
la manivelle
het hand-draaiapparaat
la mise en place du fil du dessus
het insteken van de bovendraad
la navette
het schuitje
het vibreerend schuitje
la pédale
de trede
la plaque coulissante
de schuif(plaat)
la plaque d'aiguille
de steekplaat
la plaque de face
de frontplaat
la tension
de spanning
l'aiguille
de naald
l'arrêt de mouvement
de randafzetting
le chas de l'aiguille
het oog van de naald :  het naaldgat
le crochet
het haakje
de garenwinder
le fil du dessous
de onderdraad
le fil du dessus
de bovendraad
de verstelbare zoomer
le guide pour coudre droit
de liniaal
le guide pour ourlet étroit
de zoomvoet
le guide à marquer les plis
de vouwenmerker
le guide-fil
de draadleider
de gummiring
de omboorder
het plooiapparaat = de rimpelaar
de rimpelaar met rimpelplaat
le pied ouateur (ou le pied à quilter)
de watteerder
le pied ourleur pour rabattre
de overnaaier
le pied presseur
de stofdrukker
de persvoet
le pince-aiguille
de naald(en)houder
le porte-bobine
de garenklos
le porte-navette
de spoelkorf
le releveur de fil
de (draad)hefboom
le releveur du pied presseur
de persvoetstanghefboom
le volant
het vliegwiel
l'éjecteur de navette
de schuitjesuitwerper
les disques du tenseur
de spanningschijven
l'huile pour machine à coudre
de naaimachineolie
l'ourlet
de zoom
une machine à pédalier
de trapmachine


Je ne pense pas que cet article servira à grand monde, mais on ne sait jamais...
En tout cas, cela m'a fait plaisir de l'écrire ^^ 


PS: si vous cherchez des notices pour machines à coudre anciennes rédigées en néerlandais - als U nederlandstalig gebruiksaanwijzigingen voor oude naaimachines zoeken => http://www.naaimachinehandel.com/gebruiksaanwijzingen.htm

lundi 21 juillet 2014

Totoro, le retour ^^

Juste pour le fun, voici les photos des deux créations que j'ai réalisée  cet été avec Eveline. Voici un sac à dos en velours en forme de Totoro...





... Et ici une peluche Totoro,  réalisée en soie.



Bon été à tous,

Callisto

jeudi 17 juillet 2014

Allen B. Wilson (et la firme Wheeler & Wilson) ^^

Cet article est consacré à Allen B. Wilson (18 octobre 1828 - 1888), un inventeur américain qui fut l'un des premiers "pionniers" de la machine à coudre. 

Allen B. Wilson
(1828 - 1888)


Comme pour Bartélémy Thimonnier, rien de le prédestine à devenir un inventeur. Il travaille dans une ferme, ensuite comme forgeron puis comme ébéniste, pour finalement travailler comme journalier. 

En 1847, il conçoit progressivement l'idée d'une machine à coudre, en ignorant totalement que son compatriote Elias Howe en a déjà breveté une aux USA et que Thimonnier a fait pareil en France. Il exécute les dessins techniques en 1848 et la première machine voit le jour le 3 février 1849.

La première machine
à navette vibrante


Cette machine diffère fondamentalement de celle qui a été conçue par Elias Howe: bien qu'il s'agisse d'une machine à point noué, le mécanisme inférieur exécute un mouvement en arc de cercle et est pourvue d'une navette à deux "pointes", qui, combinée au mouvement d'une aiguille incurvée, permet d'exécuter deux points lors de chaque mouvement du mécanisme inférieur: un point lors du mouvement "aller", et un point au mouvement "retour".

La première machine
à navette vibrante

La machine est brevetée le 12 novembre 1850, sous le numéro 7776. La machine à coudre à navette vibrante est née!



Allen Wilson ne s'arrête pas là, il continue d'innover et fait breveter sa seconde invention le 12 août 1851. Il s'agit cette fois de la navette rotative. Cette navette, de forme ronde, est placée verticalement par rapport à la machine. Mais la grande différence réside dans le fait qu'ici la navette est stationnaire, et que c'est le fil qui se déplace autour d'elle. Comme il n'y a aucun mouvement, ce type de navette ne génère aucun bruit, aucune vibration, aucune usure et aucun frottement. Ce type de navette permettait de réaliser jusqu'à 3000 points par minute et était, à l'origine, uniquement destiné à l'industrie.

La navette rotative dessinée par
Wilson dans son brevet du 12/08/1951

La première machine à navette rotative complète est vendue durant l'année 1851 pour 125$. 


Nathaniel Wheeler (07/09/1820 - 31/12/1893), un homme d'affaire avisé, commande 500 machines à navette rotative et engage Allen Wilson comme superintendant dans son atelier. C'est ainsi que la firme "Wheeler & Wilson Manufcaturing Co" voit le jour le 5 octobre 1853.

Nathaniel Wheeler
(1820 - 1893)

Wilson continue d'innover et il fait breveter, en date du 19 décembre 1854, le mécanisme des griffes entraînement du tissu. Ce mécanisme peut être découpé en 4 mouvements: deux verticaux et deux horizontaux:
- les griffes avancent en entraînant le tissu
- les griffes descendent
- les griffes repartent en arrière
- les griffes remontent afin d'être à nouveau en contact avec le tissu


La firme Wheeler et Wilson déménage à Bridgeport en 1856, dans une toute nouvelle usine, afin de faire face à l'augmentation constante de la demande.

L'usine de Bridgeport, Connecticut

L'entreprise et l'usine sont rachetées par la firme Singer en 1905. Les machines qui y étaient produites recevaient un numéro de série qui commencait par "W" (comme Wheeler & Wilson ^^). Il s'agissait d'ailleurs de l'ancien modèle "D9" produit par Wheeler & Wilson, qui avait été rebaptisé "9W" par Singer. L'usine employait alors près de 2.000 travailleurs.

Singer ferma l'usine à son tour en 1913. Les bâtiments sont aujourd'hui occupés par le Bridgeport Trade & Technology Center.



Quelques liens utiles:
* pour des photos de diverses machines produites par la firme Wheeler & Wilson, c'est ici.
* pour des photos en couleur de la toute première machine produite par Wilson, c'est ici (une fois sur le lien, cliquer sur les photos pour les agrandir)
* pour un flyer publicitaire présentant la machine D8, cliquer ici  et pour un flyer en couleur relatif à la D9, cliquer là
* pour des photos de l'usine de Bridgeport, c'est ici pour la facade extérieur et c'est là pour un aperçu de l'intérieur des installations. J'ai aussi trouvé une carte postale qui représente l'usine en 1915.
* pour dater une machine produite par Wheeler & Wilson, c'est ici
* et finalement, pour les photos de la Singer 9W, c'est là!


 

dimanche 13 juillet 2014

Barthélémy Thimonnier ^^

Barthélémy Thimonnier (19/08/1793 - 05/07/1857) est un inventeur français qui est considéré comme l'inventeur de la machine à coudre. Bien que qu'il n'ait pas été le premier à mettre au point une telle machine (la toute première machine a été mise au point en 1790 par l'anglais Thomas Saint), il a été le premier à déposer un brevet et à commercialiser son invention. Voyons cela plus en détail...

B. Thimonnier


Rien ne prédestine Barthélémy à devenir un inventeur. Il exerce la profession de tailleur et n'a aucune connaissance en matière de mécanique, mais, petit à petit, l'idée d'une couture (à point de chainette) effectuée mécaniquement s'impose à lui. Il néglige ses affaires afin de mettre au point sa "couseuse", qui voit le jour en 1829 et pour laquelle un brevet est délivré en date du 17 juillet 1830. Cette fameuse "couseuse" est en fait un métier à coudre mécanique à point de chainette qui est capable de coudre 200 points à la minute. Sa machine n'utilisait pas une aiguille comme celles que nous connaissons actuellement, mais un crochet. Cela est très bien illustré dans les 4 premières minutes de la vidéo suivante => http://www.dailymotion.com/video/xz08dg_la-vie-secrete-des-machines-03-machine-a-coudre_tech


Barthélémy part s'installer à Paris, où il ouvre un atelier rue de Sèvres. Cet atelier, qui comporte 80 couseuses, est le premier à confectionner des vêtements (des uniformes de l'armée en l'occurrence) de manière mécanique.

Cependant, l'ouverture de cet atelier va provoquer la colère des ouvriers, qui voient les couseuses comme des concurrentes. L'atelier est détruit le 20 janvier 1831, et Thimonnier, menacé, est obligé de fuir. Il quitte Paris et reprend son travail de tailleur. Il continue cependant à améliorer sa couseuse et dépose plusieurs brevets en 1841, 1845 et 1848. Il construit plusieurs machines, et en vend certaines, mais le simple nom de "couture mécanique" faisait fuir la plupart des clients, qui ne pouvaient pas imaginer qu'une machine puisse réaliser quelque chose d'aussi délicat que des points de couture!


Le modèle breveté le 5 août 1848 n'est plus une "couseuse", mais un "couso-brodeur", une machine construite en bois capable de coudre, broder et faire des cordons au point de chainette au rythme de 300 points par minute. Il n'a pas de griffe d'entraînement du tissu et ce dernier doit être déplacé de gauche à droite lors de la couture.
Le "couso-brodeur" est présenté à l'Exposition universelle de Paris de 1855, où il remporte la médaille de première classe.


Mais, malgré ce prix, le succès n'est toujours pas au rendez-vous.  Barthélémy Thimonnier finit sa vie dans la misère, faute d'avoir pu tirer réellement profit de son invention.