vendredi 30 mai 2014

Un tuto pour un chapeau rétro ^^

Voici un petit tuto pour réaliser un chapeau rétro dans ce genre-ci ^^



1. Matériel:
- du tissu (polaire ou laine bouillie)
- du fil
- des ciseaux
- une latte pour les mesures
- une machine à coudre ou une aiguille pour coudre à la main
- de quoi customiser le chapeau après confection (optionnel)


2. Découper une bande de tissu aux dimensions suivantes:




3. (Optionnel): Customiser le bord du dessous en y découpant des vagues de 1 cm de profondeur, comme ceci:




4. On va maintenant réaliser les "plis" du chapeau. Il y en aura 3 à coudre. Attention, vu ces coutures ne seront pas tout à fait droites, il faut les faire un peu courbe pour les répartir en fonction des différentes hauteurs du tissu. Les mesures que je donne sont à chaque fois prises à partir du bord du dessous.
Ces coutures se font chacune envers contre envers. La couture se fait donc sur l'endroit du tissu et à ras du pied-de-biche.
4.1. Pli 1.
Ce pli se fait à 2.50 cm du bord du dessous aux niveaux des deux extrémités (= les deux hauteurs de 15 cm) et à 3 cm du bord du dessous au niveau du milieu du tissu (= les 19 cm de hauteur).
On coud envers contre envers au ras du pied-de-biche.
Quand on déplie l'ouvrage, on doit voir une sorte de bourrelet sur le tissu.



4.2. Pli 2.
Ce pli se fait à 6.25 cm du bord du dessous aux niveaux des deux extrémités (= les deux hauteurs de 15 cm) et à 7.75 cm du bord du dessous au niveau du milieu du tissu (= les 19 cm de hauteur).
On coud envers contre envers au ras du pied-de-biche.
Quand on déplie l'ouvrage, on doit avoir deux bourrelets cette fois-ci.

4.3. Pli 3.
Ce pli se fait à 10c m du bord du dessous aux niveaux des deux extrémités (= les deux hauteurs de 15 cm) et à 12.50 cm du bord du dessous au niveau du milieu du tissu (= les 19 cm de hauteur).
On coud envers contre envers au ras du pied-de-biche.
Cette fois, quand on déplie l'ouvrage, on doit avoir trois bourrelets.



5. Découper un cercle d'environ 21 cm de diamètre dans le tissu.




6. Fixer le bord du dessus de la bande de tissu sur laquelle on vient de coudre les 3 bourrelets au cercle que l'on vient de découper, endroit contre endroit avec des épingles. On laisse dépasser les bords et on coud endroit contre endroit.



7. On termine le chapeau en cousant la couture entre les deux bords de la bande de tissu où se trouvent les bourrelets. On place des épingles pour que les deux "morceaux" de chaque bourrelets soient bien ajustés et on coud endroit contre endroit.



8. (Optionnel):  On décore son chapeau à sa guise.


9. Il n'y a plus qu'à le porter!




Bons travaux de couture,
Callisto

lundi 26 mai 2014

L'enfile aiguille universel ^^

Parmi les accessoires que j'ai reçu grâce à mon achat sur ebay, il y a un enfile aiguille universel. Cet article va dont être consacré à l'utilisation de celui-ci (car faute de mode d'emploi, j'ai du un peu chercher pour comprendre comment il convenait de l'utiliser ^^).

La chose fondamentale à comprendre est que la principale pièce de cet enfile-aiguille est le petit crochet sur lequel pointe la flèche rouge de la photo ci-dessous.


le fameux "crochet"



Tout l'art d'enfiler une aiguille à l'aide de cet accessoire réside dans la capacité de son utilisateur ) "coincer" le fil à enfiler dans ce crochet ^^

Voyons cela en photo...


A. Sur une aiguille de machine à coudre...

Etape 1: Faire passer le crochet à travers le chas de l'aiguille 





Etape 2: venir "coincer" le fil dans le crochet de l'enfile aiguille






Etape 3: tirer délicatement sur l'enfile aiguille pour le faire sortir du chas de l'aiguille, en veillant à ce que le fil à enfiler reste bien "coincé" dans son crochet.




B. Sur une aiguille "à main"...

C'est exactement le même principe ^^
Etape 1: on fait passer le crochet à travers le chas de l'aiguille





Etape 2: on forme une boucle avec le fil, et on vient "coincer" cette bouche dans le crochet de l'enfile aiguille.





On sort délicatement l'enfile aiguille du chas de l'aiguille, en veillant à ce que le fil reste bien en place dans le crochet. Si tout va bien votre aiguille est enfilée ^^





A bientôt,

Callisto

mercredi 21 mai 2014

SingerLight ^^

Grande nouvelle: je viens d'"électrifier" Eveline pour la modique somme de 14 euros (tout frais compris) ^^ Non, non, je vous rassure, je ne l'ai pas équipée d'un moteur électrique, mais d'une SingerLight ;-)

La SingerLight, c'est quoi ca? Hé bien, c'est une lampe pour machine à coudre Singer, voyez par vous même:

Ici, la lampe et l'ampoule:

La SingerLight ^^


Et ici, le dos de la lampe, estampillé "Singer":

Encore la SingerLight ^^


J'avoue avoir eu beaucoup de chance avec mon achat: la lampe fonctionne encore, l'ampoule n'est pas abimée, et j'ai la chance d'avoir une maison avec des prises électriques femelles avec "seulement deux trous", qui me permettent de pouvoir encore la brancher.

Voyons le résultat ;-)

Voici la photo prise avec la SingerLight éteinte. Comme je n'avais pas le trou de fixation sur Eveline (ce qui est normal, me direz-vous, vu que ma machine est une Gritzner et pas une Singer), j'ai fixé la lampe avec la vis de fixation de la plaque arrière. Ce n'est pas conventionnel, mais ca fait parfaitement l'affaire ^^




Et maintenant, voici deux photos prises avec la lumière de mon atelier couture éteinte, mais avec la SingerLight allumée:

* vue du dessus




* vue de côté






Magnifique, n'est ce pas?

Bonne soirée,

Callisto

dimanche 18 mai 2014

L'appareil à boutonnière ^^

Il s'agit d'une plaque qui aide à réaliser les boutonnières (= la couture autour des "trous" dans lesquels se glissent des boutons).




Cette plaque est assez facile d'utilisation. On trace la grandeur et l'emplacement de la boutonnière sur l'envers du tissu et on glisse ce dernier dans l'appareil de façon à voir le tracé à travers l'une des deux fentes de l'appareil.


On pique dans le fente contre la plaque sur tout le long d'un des deux côtés, en tourne en bas en faisant deux ou trois points, on revient en piquant le long de la fente en sens inverse, on refait 2 ou 3 points pour tourner et on recommence le tout à plusieurs reprises pour bien fixer le fil. Il convient de régler la longueur du point au minimum (= le plus petit point possible).




On retire l'ouvrage en laissant les fils assez longs que pour pouvoir les rentrer. On les rentre, noue et coupe ensuite à la main.




Il n'y a plus qu'à découper la boutonnière au milieu et là voilà terminée!



Cela étant dit, je manque de pratique et la boutonnière est des plus basique, mais c'était la toute première fois que j'en faisais une à l'aide de cet accessoire et il m'a bien facilité la tâche. Je dois également avouer que l'étape la plus difficile est celle qui consiste à découper la boutonnière. Il faut faut vraiment manier les ciseaux avec précautions!

Bons travaux de couture,

Callisto

mercredi 14 mai 2014

Le zigzagueur Singer "Suisse", ref Simanco 160990 ^^

Je m'étais acheté il y a deux semaine un beau petit zigzagueur Singer, qui malheureusement ne s'adaptait pas sur Eveline. Malheureusement aussi, il lui manquait sa plaque couvre-griffe et ses cames. Je me suis donc offert un second zigzageur, complet celui-là, afin de pouvoir "équiper" le premier convenablement!

Voici donc la photo de mon zigzagueur Simanco 160990 complet ^^


le zigzagueur Singer "Suisse" 160990
et tous ses accessoires


Ce zigzagueur est surnommé "suisse" du fait qu'il a été fabriqué en Suisse:




Vous me direz que c'est bien tout cela, mais est-ce bien raisonnable comme achat? Hé bien oui, car j'ai eu la grande satisfaction de constater que la plaque couvre-griffe s'adapte parfaitement sur Eveline.


J'ai enfin une plaque couvre-griffe ^^



Et pour finir cet article, voici la photo de mon second zigzagueur, qui a gentiment cédés ses accessoires au premier. Il est dans un état impeccable, et sa boite couleur crème aussi, on pourrait croire qu'il n'a jamais servi (ce qui n'est pas du tout le cas du premier, je compte d'ailleurs lui nettoyer son étui à l'occasion).


Mon second zigzagueur Simanco 160990



Voyons maintenant plus en détail comment fonctionne ce zigzagueur. Comme cet appareil ne s'adapte pas sur Eveline, je n'en expliquerai que le fonctionnement théorique ^^

Tout d'abord, ce zigzagueur fonctionne en suivant les mouvements "haut-bas" du bras d'aiguille. Lorsque le bras d'aiguille remonte, il entraîne avec lui la pince du zigzagueur (en haut à gauche), qui entraîne lui-même une petite roue crantée (la came), ce qui va provoquer un mouvement du pied.
La flèche rouge de la photo suivante montre comment le bras du zigzagueur vient actionner la came lorsque le bras d'aiguille est au point le plus haut.





Voyons maintenant le mouvement global du zigzagueur. Position 1: le pied est "droit"



Position 2: le bras d'aiguille descend, le point se forme, le bras d'aiguille remonte, "actionne" la came, et hop, le pied "zigzague" (ici vers la droite) et entraîne le tissu avec lui.



Position 3 (= retour à la position 1): le bras d'aiguille redescend, le point se forme, le bras remonte, actionne de nouveau la came, le pied se remet en position "droite", en entraînant le tissu avec lui.



Et après, les positions 2 et 3 (ou 1, c'est pareil) s'alternent afin de former un point zig-zag. Génial non?

Cet accessoire comprend 5 cames qui permettent d'effectuer des points fantaisie.


Les 5 différentes cames


Chaque came est numérotée et est gravée avec le dessin du point fantaisie qu'elle permet de réaliser.

La came n°3



Voici un aperçu des différents motifs réalisables avec chacune de ces cames:

 
Les différents types de points fantaisie


Les 3 point réalisables pour chacune des cames s'obtiennent en positionnant le régulateur de point du zigzagueur sur "1", "2" ou "3".


Le régulateur de point



Le changement de came s'opère en dévissant le gros bouton noir de la photo ci-dessous. Il est également possible de "désactionner" le point zigzag et de coudre au point droit avec l'appareil en place sur la machine. Pour cela, on place le zigzagueur en position "0" (petit 1 sur la photo ci-dessous), ce qui relève le mécanisme d'arrêt de mouvement (petit 2) et empêche le bras du zigzagueur d'entrer en contact avec le came (petit 3).

Le dispositif d'arrêt de mouvement




Voilà un beau petit accessoire bien pensé, et je regrette vraiment de ne pas pouvoir le monter sur Eveline. Je n'ai plus qu'à investir dans une Singer ^^ 

Bon, comme j'en ai deux, je revends le second zigzagueur (le "noir"), avec sa boite et sa vis de fixation pour 40 euros. Si cela vous intéresse, laissez moi un message via le formulaire de contact du blog ^^

Bonne fin de journée,

Callisto

samedi 10 mai 2014

Le pied à repriser Stoppax ^^

Cet article est consacré à un pied dont je m'étais longtemps demandé à quoi il pouvait servir. Il faisait partie d'un lot de pieds que je m'étais offert sur Ebay. Il avait été finalement conclu qu'il devait s'agir d'un protège-doigt. Cependant, je n'avais jamais réussi à le monter sur mon Eveline.


un accessoire bien mystérieux ^^

C'est mon ami Thierry qui a finalement résolu ce "mystère". Car il ne s'agit pas d'un protège doigts, mais d'un pied à repriser Stoppax, qui correctement monté va très bien sur Eveline ^^
Voyons cela en photos ;-)


A. La mise en place du pied.

Très facile: on vient placer "l'anneau ovale" entre le pied (ici le pied pour point droit) et la vis qui maintient ce pied en place. On serre au maximum: il faut que cela tienne.
 
la mise en place du pied à repriser Stoppax


B. Description

Ce pied a deux positions: il peut, comme sur la photo ci-dessous, être placé avec la barre supérieure qui donne vers l'arrière de la machine (position "dodo"). 


le pied à repriser Stoppax, en mode "off"



Il peut également être placé en position "boulot", avec la barre supérieure qui vient se placer au-dessus de la vis du serre-aiguille, comme ceci:


le pied à repriser Stoppax, en mode "on" cette fois ^^


C. Comment ca marche?  

C'est très facile: quand l'aiguille effectue son mouvement vers le bas, il ne se passe rien de spécial et le pied presseur est en position basse, où il tient le tissu bien en place.





Là où cela devient intéressant, c'est que quand l'aiguille remonte, elle va entrainer avec elle, grâce au pied Stoppax, la barre du pied presseur qui va légèrement se soulever.

On voit très bien le résultat sur la photo suivante: en (1) la barre d'aiguille est à son point le plus haut et en (2) le pied presseur s'est légèrement soulevé afin que les griffes n'entraînent pas le tissu et que l'utilisateur puisse déplacer le tissu à son aise. J'ai d'ailleurs enlevé le tissu afin qu'on voie bien que le pied est relevé sur la photo ^^


le pied à repriser Stoppax en pleine action



D. Verdict

Le mot "verdict" n'est pas tout à fait exact car je n'ai pas cousu avec. j'ai juste testé sa mise en place et son fonctionnement "de base". Et je ne ferai pas plus avec: Eveline a un mal fou à remonter l'aiguille et le pied presseur. Ca bloque ferme, et j'ai du forcer à fond pour enfin réussir à faire remonter le pied presseur. Comme je n'ai pas envie d'abîmer la machine, mon expérience avec le pied à repriser Stoppax risque bien de se limiter à ces quelques photos...



Encore un tout grand merci à Thierry pour son aide inestimable ^^ 


Bonne soirée à toutes et tous,

Callisto

mardi 6 mai 2014

L'usine Singer d'Elizabethport (épisode 3/3) ^^



Voici le dernier volet de notre mini-série consacrée à la visite guidée de l’usine d’Elizabethport et à la fabrication d’une machine à coudre.
Jusqu’à présent nous avons abordé la construction de chaque pièce ou composant d’une machine à coudre prise séparément. Voyons maintenant l’assemblage de ces différentes pièces entre elles…


7. La chaîne d’assemblage

Les opérations effectuées sur la chaîne d’assemblage étaient de deux types : tout d’abord, et c’est le plus évident, on y assemblait les différentes pièces entres-elles. On y procédait ensuite à des tests de résistance sur chacune des machine produites. Ces tests consistaient à faire tourner les machines à une vitesse relativement élevée et à vérifier que les mouvements de celles-ci étaient réguliers et corrects.



8. Le département des tests

Après avoir démontré leurs capacités mécaniques lors des tests effectués dans l’atelier d’assemblage, les machines étaient expédiées au département des tests, où les machines y effectuaient leurs premiers points.
Ce département, qui employait principalement des femmes, utilisait chaque année des milliers de kilomètres de tissu et de cuir afin de réaliser ses tests.
Les résultats de chaque machine étaient individuellement consignés dans des registres, sur base de son numéro de série. Les registres mentionnaient également le type de tests effectués et le nom de l’ouvrière qui avait réalisés ces tests. Ce système de registres permettait d’attester du bon fonctionnement de la machine lors de sa sortie d’usine, au cas où une réclamation serait introduite ultérieurement par l’acquéreur de la machine.



9. L’emballage et l’expédition.

Ce département, qui occupait un bâtiment de 137m de long sur 46m de large, recevait les machines après que celles-ci avaient été testées. Les machines à main étaient emballées directement, tandis que les machines à pédalier y étaient assemblées et testées à une vitesse élevée. Les accessoires et les pieds-de-biche de la machines étaient ensuite placés dans un des tiroirs de chaque machine.

Lorsque les pédaliers devaient être envoyés sur de courtes distances, ils étaient emballés entiers et expédiés avec précaution. Lorsque par contre, ils devaient être envoyés sur de longues distances nécessitant des transbordements, les pédaliers étaient démontés et chaque « partie » (la tête, la table et les pieds en fer) était alors emballée et expédiée séparément.

Le bâtiment était traversé par une voie de chemin de fer, comme on peut le voir sur la photo que je vous propose, ce qui permettait de charger plusieurs wagons en même temps. Les machines ne restaient cependant pas longtemps dans les wagons : la plupart d’entre-elles étaient acheminées par voie maritime vers New-York, d’où elles étaient expédiées à travers le monde.



10. Les services généraux.

Les activités de tous les départements étaient, bien entendu, supervisées par les services généraux. Ces services s’occupaient des factures, des commandes, de la paie des salaires des ouvriers et employés, de la logistique ainsi que de la tenue des journaliers d’entrée et de sortie et de la comptabilité.



11. La visite est finie…

Oui, mais pas encore cet article ^^
Tout d’abord, il y a cette magnifique image du showroom de vente Singer qui se trouvait sur Broadway à New-York (qui se passe de commentaire) et ensuite je voudrais aborder quelques aspects « historiques » liés à cette usine.


Parmi-eux, le sort réservé à l’usine durant les deux guerres mondiales.
Durant la première, la firme Singer fit rapidement convertir ses machines et l’usine fabriqua des canons de 75mm ainsi que des pistolets automatiques.
Durant la seconde guerre mondiale, l’usine produisit également des pièces d’armement. La production de machine à coudre domestique continua jusqu’en juin 1942, où l’usine ne se consacra plus qu’à la production de munitions. Elle continua cependant à produire diverses pièces de rechange, des aiguilles et quelques modèles de machine industrielles.

La production de machines familiales reprit dès la fin août 1945 et les premières machines sorties de l’usine furent un lot de 10.000 machines de la classe 15 et un lot de 10.000 machines de la classe 66.

L’usine ferma ses portes à la fin des années 1960. Le bâtiment original construit par la firme Singer a été sauvegardé et a été converti en unités industrielles de plus petite taille.


Voilà, notre mini-série est maintenant terminée !
A bientôt pour d’autres aventures,

Callisto

vendredi 2 mai 2014

L'usine Singer d'Elizabethport (épisode 2/3) ^^



Voilà le second épisode de notre mini-série consacrée à l’usine Singer d’Elizabethport et à la fabrication d’une machine à coudre en 1896. Nous avions y avions laissé le bras et le plateau de la machine, boulonnés solidement l’un à l’autre, dans l’atelier de décoration, où la tête avait reçu son laquage noir et ses décalcomanies ^^

Reprenons notre visite et visitons aujourd’hui les ateliers qui fabriquaient les « petites pièces » de la machine…
(La numérotation reprend à 4 car nous l’avions laissée à 3 à la fin du premier épisode).


4. Les divers ateliers de fabrication des « petites pièces ».

Il y a tout d’abord le département des vis et des écrous, qui produisait 833 modèles différents en 1896, et ce d’une manière largement automatisée. Le département des vis et des écrous produisait chaque jour près de 250.000 pièces et employait 300 personnes.


Il y avait ensuite le département des navettes. En 1896, seuls trois types étaient fabriqués : les navettes droites, les navettes vibrantes et les navettes oscillantes. Bien qu’il n’y ait que 3 « familles » de navettes, celles-ci se déclinaient en 30 variantes différentes.
Les navettes bateau étaient produites à la forge, à l’aide d’un marteau pilon actionné par la vapeur et nécessitaient 97 opérations distinctes. Difficile à imaginer quand on en voit une, non ?

 
Des navettes bateau ^^


Les navettes oscillantes étaient, quant à elles, directement sculptées dans une barre de métal durcie.

Il existait aussi des départements distincts pour la fabrication des fusettes et des pieds-de-biche et autres accessoires de couture, comme les aiguilles. Il faut savoir que l’usine d’Elisabethport produisait bon an, mal en, environs 25 millions d’aiguilles pour machine à coudre.


L’usine produisait également les outils et instruments de travail nécessaires pour la fabrication des pièces mentionnées ci-avant.



5. Le nickelage.

Passons à tout autre chose, à savoir l’atelier de nickelage. Il faut d’abord préciser que le nickel est un métal qui a pour particularité d’être relativement inoxydable à l’air et qui permet de donner une apparence brillante et de qualité. De plus, il protège et améliore l’apparence des pièces en fer.


L’usine Singer d’Elizabtehport utilisait donc annuellement deux tonnes de ce métal pour le nickelage des différents composants métalliques de ses machines à coudre. Le nickelage était réalisé par électrolyse, dans des bains de solution chimique. Le courant électrique nécessaire à cette opération étaient produits par une dizaine de dynamos. 


Je suis contente de savoir enfin que les plaques « argentées » d’Eveline (comme la plaque de face) ne sont finalement pas en argent, mais en fer recouvert d’une couche protectrice en nickel (il n’y a plus qu’à savoir comment faire briller le nickel, au lieu de faire briller l’argenterie comme je le fais actuellement ^^).


Une plaque de face
nickelée ^^




Ce département comprenait également un laboratoire qui effectuait des analyses et des tests, ainsi que des travaux de recherche.

Près d’un million de pièces était nickelées chaque semaine. Une fois nickelées, les pièces étaient acheminées vers l’atelier de polissage, où elles étaient polies pour la dernière fois.



6. Le stock.

Une fois que les pièces étaient fabriquées, chaque atelier les envoyaient vers le département des stocks (dont le bâtiment faisait 70m de long pour 18m de large), où elles étaient conservées pour une période plus ou moins longue.
Ces pièces sortaient du stock soit pour être envoyées comme pièces de rechanges à un vendeur à travers le monde, soit pour être assemblées sur la chaine d’assemblage.


Je vous propose d’en rester là pour ce second épisode, pour la suite, cliquez ici ^^

lundi 28 avril 2014

L'usine Singer d'Elizabethport (épisode 1/3) ^^



Voici le premier épisode de ma nouvelle « mini-série », qui sera consacrée à l’usine Singer d’Elizabethtown (New-Jersey, USA) et à la fabrication des machines qui y étaient produites à la fin du 19ème siècle.

Je vous ai déjà parlé d’Isaac Singer et d’Edward Clark, les deux fondateurs de la société Singer, ainsi que des bâtiments que celle-ci occupait à New-York.

Voyons maintenant leur toute première usine, qui été construite en 1872.
Vous me direz que la société Singer produisait ces machines depuis déjà de nombreuses années avant de construire cette usine, ce qui est exact. Mais à l’époque, les machines étaient assemblées dans 3 ateliers séparés qui étaient disséminés à travers New-York. Comme la production n’arrivait pas à satisfaire la demande, la firme Singer acquiert un terrain à la périphérie de la ville d’Elizabeth. La situation est excellente : proche de New-York et de l’océan, la ville est également desservie par le chemin de fer.

La particularité de cette usine était qu’elle était dédiée à la production d’un seul produit : des machines à coudre. Les usines « intégrées » sont alors un concept tout à fait nouveau. Et vous le verrez au long de cette mini-série, l’usine produisait non seulement les machines, mais également les pédaliers, les pieds-de-biches, les navettes et les fusettes, ainsi que tous les outils, composants et accessoires nécessaires à la fabrication de ceux-ci.

Je vous propose donc une visite guidée, en 3 épisodes, de cette fameuse usine, sur base de photos de 1896 trouvées trouvée dans un ancien catalogue Singer, scanné et mis en ligne sur le site du Smithsonian Institute.


1. Commencons par le début...

Et voyons où se trouve la ville d’Elizabeth sur une carte du monde :
En « gros », Elizabeth (c’est le point rouge sur la carte ci-dessous) se situe à 25km au sud-ouest de New-York ^^


Elizabeth, NJ, USA




2. Commençons la visite…

(Remarque préliminaire: pour bien suivre la visite, il faut cliquer sur les liens hypertexte afin d’avoir accès à la photo de chaque bâtiment. En vertu de la législation sur les droits d’auteurs, je ne suis pas autorisée à publier les photos directement sur mon blog. Mes excuses pour les désagréments.)


Passons aux choses sérieuses et commençons par le début ^^  Les deux premières photos que je vous présente sont celles de l’extérieur de l’usine. D’abord le bâtiment principal, ensuite les lignes de chemin de fer qui longentla fonderie et les ateliers. Il faut savoir que l’usine avait son propre réseau ferroviaire (interne à l’usine donc) qui desservait tous les bâtiments et tous les ateliers du complexe industriel. Cinq locomotives y circulaient en permanence.



3. Voyons maintenant les premières opérations qui donnaient « vie » à une machine à coudre en 1896 ^^


3.1. La fonderie.

La fabrication d’une machine à coudre commençait à la fonderie. Celle de l’usine d’Elizabethport comptait 4 fours qui produisaient chaque jour +/- 100 tonnes de fonte. Il fallait utiliser quotidiennement près de 12 tonnes de charbon pour maintenir ces 4 fours en activité.

Une fois que la fonte était prête, celle-ci était versée dans des moules afin de produire les différentes pièces.  L’image que je vous propose montre des moules prêts à recevoir la fonte en fusion. La production journalière tournait autour de 60.000 pièces, de toutes formes et toutes tailles.



3.2. L’atelier de fraisage.

Une fois sorties de la fonderie, les pièces du plateau et du bras de la machine étaient acheminées par rail vers l’atelier de fraisage. On y retirait le métal superflu et on les rendait complètement lisses, plates et uniformes dans leurs dimensions, afin qu’elles puissent s’emboiter les unes dans les autres. Les trous et ouvertures des pièces étaient également forés ou percés.

Le travail était réparti entre différentes opérations. On en dénombrait 163 pour le bras et 130 pour le plateau. Personnellement, je n’aurais jamais pensé que des pièces qui paraissent aussi « simples » nécessitaient tant d’attention et de travail !
Une fois toutes ces opérations terminées, le plateau et le bras étaient emboités et solidement boulonnés l’un à l’autre.



3.3. Le laquage et la pose des décalcomanies.

La « tête » de la machine ayant été formée par le scellement du bras et du plateau, la machine était numérotée (avec son numéro de série) et acheminée vers l’atelier de vernissage. La machine y recevait alors plusieurs couches de laque qui étaient durcies à la cuisson.
Les décalcomanies étaient ensuite appliquées aux endroits appropriés, et le tout était recouvert d’une couche de vernis transparent, avant de repasser à la cuisson.

Ce département employait principalement des femmes et occupait un bâtiment semi-ouvert de deux étages, chacun de 21m de large pour 65m de long.


Fin du premier épisode… A suivre (ici) !